Ecrit le 16 mars 2006
Ca chôme dur !
Selon INSEE Première de mars 2006 (http://www.insee.fr/fr/ffc/ficdoc_frame.asp ? doc_id=1594), la part des chômeurs de longue durée parmi l’ensemble des chômeurs repart à la hausse. Ainsi, en 2005, 1 156 000 personnes sont au chômage depuis au moins un an.
Les plus touchés par cette hausse sont les jeunes (29,4% en 2005, contre 27,8% en 2004) et les femmes.
Les femmes et les jeunes actifs sont également les plus atteints par la hausse du chômage de très longue durée (au moins deux ans). Celui-ci touche près de 600 000 personnes en 2005, soit 21,6 % du total des chômeurs, contre 20,3 % en 2004.
Reprise de l’emploi
L’emploi a progressé significativement entre 2004 et 2005 avec 137 000 emplois supplémentaires, essentiellement féminins et à temps partiel. Mais le nombre des personnes en âge de travailler (15 à 64 ans) augmente plus vite que l’emploi ; le taux d’emploi global continue donc de diminuer :
Le taux d’emploi :
62,9 % en 2002.
62,5 % en 2003
62,4 % en 2004,
62,3 % en 2005
Le nombre des contrats à durée indéterminée (CDI) est stable mais les emplois d’intérim, les contrats d’apprentissage et plus modérément les contrats à durée déterminée (CDD) sont plus nombreux en 2005.
Les stages et contrats aidés continuent de diminuer légèrement, les sorties des anciens dispositifs n’étant pas encore compensées par les entrées dans les nouveaux contrats de professionnalisation, contrats d’accompagnement vers l’emploi et contrats d’avenir.
Au total, les formes particulières d’emploi, intérim, CDD, contrats d’apprentissage, stages et contrats aidés, représentent 13,6 % de l’emploi salarié, soit une proportion plus élevée qu’en 2004 (13,3 %) et 2003 (13,2 %).
Population active (en milliers) :
2002 | 2003 | 2004 | 2005 |
24699 | 24691 | 24784 | 24921 |
Taux d’emploi (en pourcentage) :
2002 | 2003 | 2004 | 2005 | |
ENSEMBLE | 50,4 | 50,0 | 49,9 | 49,8 |
15-54 ans | 62,9 | 62,5 | 62,4 | 62,3 |
55-64 ans | 39,2 | 40,3 | 40,6 | 40,7 |
Mieux vaut être vieux
Du fait principalement de la structure de la population par âges, les personnes les plus concernées par la hausse de l’emploi en 2005 sont, comme en 2004, les seniors : les personnes de 50 ans ou plus sont 146 000 de plus à travailler cette année alors que l’emploi a peu progressé pour les jeunes (+ 21 000) et a même baissé aux âges intermédiaires (- 30 000).
En 2005, 17,2 % des actifs ayant un emploi travaillent à temps partiel (16,6 % en 2004).
Proportionn d’actifs occupés à temps partiel (en %) !
2002 | 2003 | 2004 | 2005 | |
Hommes | 5,4 | 5,4 | 5,3 | 5,7 |
Femmes | 30,1 | 29,9 | 30,1 | 30,8 |
Les services créent des emplois et l’industrie en perd
La hausse de l’emploi est concentrée dans les activités tertiaires : l’éducation, la santé et l’action sociale (+ 80 000) et les administrations (+ 60 000) ont créé le plus d’emplois en 2005.
Les activités financières (+ 60 000) et l’intérim (+ 60 000) et dans une moindre mesure les activités immobilières
(+ 30 000) ont également été dynamiques.
A l’inverse, les industries manufacturières continuent à perdre des emplois (- 60 000), ainsi que l’agriculture (- 40 000) dont les effectifs sont pour la première fois en 2004 inférieurs à un million de personnes.
La durée du travail stable à 39 heures
La durée hebdomadaire moyenne du travail remonte très légèrement depuis 2002 : elle s’établit en 2005 à 39 heures en moyenne pour les salariés à temps plein et pour une semaine normale de travail. Elle s’est notamment accrue d’une demi-heure dans les secteurs de l’énergie et des services aux particuliers. Ce dernier secteur ainsi que les transports, les activités financières et les activités immobilières sont toujours les secteurs où la durée du travail est la plus importante (environ 40 heures par semaine pour un travail à temps complet).
Pour les salariés à temps partiel, la durée hebdomadaire moyenne du travail reste relativement élevée, un peu au-dessus de 23 heures.
Diplôme
Dans la population active, le niveau des diplômes monte encore : de moins en moins de personnes actives n’ont aucun diplôme ou un diplôme inférieur au bac, et à l’inverse, les personnes titulaires de diplômes de niveau baccalauréat ou supérieur sont plus nombreuses.
Globalement le diplôme continue
à limiter le chômage.
... mais difficilement : le chômage des titulaires d’un DUT ou d’un BTS progresse de 7,1 % à 7,4 %. Celui des bac+2 dans leur ensemble, malgré une progression régulière, demeure le plus bas (6,6 %), en raison du faible risque de chômage des titulaires d’un diplôme des écoles paramédicales et sociales qui travaillent principalement dans le secteur public.
(source : INSEE première)