écrit le 16 juin 2001 - Précédente
Je garde la circonscription
Tu prends les maires
Il aura le Pays
Je, tu, il Et nous là -dedans Et vous là -dedans ?
Amis lecteurs de la Mée il n’y a qu’Ã vous qu’il soit possible de raconter ce qui se trame dans votre dos, pour que vous l’expliquiez autour de vous
Dans cette histoire, il y a un avant Et un après.
Avant, c’était avant les municipales. La gauche (1) était aux commandes à la mairie de Châteaubriant, à la Communauté de Communes et au Syndicat Mixte du Pays de Châteaubriant. Un énorme travail s’est fait autour de la Charte de Pays, avec la perspective de construire quelque chose de durable, de dynamique, pour 10 ans. Les élus du Syndicat Mixte du Pays de Châteaubriant, avec Martine Buron, y travaillaient comme un seul homme, pourrait-on dire, et, à côté, la communauté de communes de Nozay jouait le jeu. Honnêtement, croyait-on, naïvement. Sauf que Christian de Grandmaison, maire de Nozay, trouvait que ça allait un peu trop vite et les élus des communes de son secteur montraient des réticences dont il se faisait l’écho.
Et puis il y a eu l’élection d’Alain Hunault à la mairie de Châteaubriant et à la Communauté de Communes du Castelbriantais. Alors tout a changé, on est passé dans « l’après ».
Après
Après ? Eh bien la Communauté de Communes de l’Est Castelbriantais, a été prise par Françis Martin, Maire de Noyal sur Brutz, un grand ami et fidèle des frères Hunault (sans doute plus encore que ne l’était Raymond Janitor). Le maire de la Chapelle Glain, homme de Droite, était candidat aussi, mais n’a pas été jugé assez sûr.
Après ? Eh bien la Communauté de Communes de Derval a été prise par Michel Houllier, un élu de Droite aussi.
Après ? Eh bien du côté de Nozay, très vite, Christian de Grandmaison, qui disait, avant, n’avoir pas une grande sympathie pour les frères Hunault, a été très direct. « On se tutoie » a-t-il dit à Alain Hunault en soutenant sa candidature à la présidence des maires de l’arrondissement. Entre gens de Droite on se comprend vite. Oh bien sûr, le maire de Blain, Gilles Heurtin, qui se présentait aussi comme candidat à la Présidence des maires de l’arrondissement, est de Droite, mais il n’offrait pas les mêmes avantages ...
Des ambitions
C’est que Christian de Grandmaison a des espérances. Si Gisèle Gautier, maire de Carquefou, obtient la place de sénateur, elle laissera sa place au Conseil Régional au suivant de sa liste, c’est-Ã -dire à Christian de Grandmaison qui retrouvera Michel Hunault au Conseil Régional. Or François Fillon, président du Conseil Régional, a l’intention de mettre en place un « Conseiller Régional de référence » pour chaque « pays ».
Christian de Grandmaison rêve d’être celui-là (tout le monde le sait bien d’ailleurs à droite, puisque André Cruaut, maire du Grand Auverné, y a fait allusion en après-réunion du Conseil de développement, mardi 5 juin !). Il faut donc que Christian de Grandmaison fasse des risettes à l’un ou l’autre des jumeaux Hunault ... Ca peut servir.
Donc, Michel Hunault député de la circonscription, et Conseiller Régional, Alain Hunault à la mairie de Châteaubriant, à la Communauté de Communes et à la Présidence des Maires de l’arrondissement de Châteaubriant, Christian de Grandmaison à la tête du Pays de Châteaubriant, et des bons amis dans les deux autres Communautés de Communes. Tout baigne !
Un syndicat de pays...
pour contrer le syndicat du pays
Mais pour que ça marche comme ça, il faut le faire ce « Pays de Châteaubriant ». Alors, en chœur, Christian de Grandmaison, Alain Hunault, Francis Martin et Michel Houillier disent : « on va fusionner toutes les communes dans un grand syndicat de pays ». Nous on croyait que ce serait UNE SEULE STRUCTURE, comme promis dans le programme électoral. Mais point du tout !
Il est question au contraire de créer une SIXIEME STRUCTURE. et vite encore !
Les communes n’ont pas été consultées. Les communautés de communes non plus, le débat n’est pas lancé, mais pour un peu il va être tranché avant que quiconque ait eu le temps de se retourner ! On parle de la fin décembre 2001. C’est que ça va vite, c’est que tout s’accélère ! La sous-préfecture est même priée de fournir des projets de statuts, ce qu’elle fait bien volontiers !
Sauf que ... il existe déjà le Syndicat Mixte du Pays de Châteaubriant, qui fonctionne, avec une double tâche et une grosse tare :
Une double tâche :
1). gérer des procédures contractuelles (contrat Etat-Région, Programme Leader, etc) qui apportent des fonds pour notre région par le biais des OPAH, ORAC, LEADER, CRD etc (*)
2). gérer le service de collecte et traitement des ordures ménagères.
Une grosse tare
Une grosse tare ? c’est qu’il a porté à sa présidence Marcelle Durand, classée à gauche. Et ça, madame, c’est une tare épouvantable. Mais c’est pas grave, « ils » vont se débrouiller autrement.
La mise à mort
Alors, ce qui se trame derrière notre dos, c’est tout simplement la mise à mort de l’actuel Syndicat Mixte du Pays de Châteaubriant et la création d’un autre Syndicat Mixte, qui porterait un autre nom, (Syndicat de Pays par exemple) qui aurait une autre répartition (en fonction du poids économique et financier des communes), et qui donnerait donc la prépondérance à Châteaubriant et à son nouveau maire.
Ainsi on a déjà 5 structures :
quatre communautés de communes
et un « Syndicat Mixte du Pays de Châteaubriant »
Et on en aurait bientôt 6 :
quatre communautés de communes,
un « Syndicat Mixte du Pays de Châteaubriant »
et un « Syndicat de Pays »
Le « Syndicat de Pays » prendrait toutes les compétences du « Syndicat Mixte du Pays de Châteaubriant », sauf une : il ne prendrait pas la collecte et le traitement des ordures ménagères. Mais il est vraisemblable que les communautés de communes récupéreraient, chacune de leur côté, la compétence « ordures ménagères » : il y a eu des tentatives récentes dans ce sens.
Croupion
Le « Syndicat de Pays » ne serait qu’un syndicat « croupion » comme on dit, un lieu de transit des subventions obtenues dans le cadre des programmes contractuels de la Région, de l’Etat ou de l’Europe. Les Communautés de Communes viendraient y puiser des fonds, mais n’auraient pas l’obligation d’avoir une réflexion d’ensemble au sein d’un réel « Pays de Châteaubriant ». Ce serait encore le chacun pour soi.
Quant aux ordures ménagères, chaque communauté de communes les privatiserait, comme cela se fait déjà à Nozay (pour la collecte). C’est comme pour l’eau, ça coûterait plus cher aux contribuables, mais ça, « ils » s’en fichent ceux qui sont hostiles au service public et ne croient qu’au marché privé.
« Si certains s’opposent, ce sera pour des raisons que tout le monde connaît bien » dit Christian de Grandmaison qui dit toujours qu’il ne fait pas de politique mais ne pense qu’Ã ça, du moins quand la couleur politique locale lui convient.
Roulés dans la farine
Sauf que, dans l’histoire, Christian de Grandmaison est sans doute en train de se faire rouler : il n’a pas la certitude d’être Conseiller Régional, il ne pourra pas non plus peser bien lourd dans le futur « Syndicat de pays » car on se doute bien que celui-ci sera composé par des délégués des communes, en fonction de la population de ces communes et de leur poids économique et financier. Alors Christian de Grandmaison se rendra compte que son avis importe peu (comme Emile Marion, maire de Moisdon, qui commence à se rendre compte aussi qu’il ne peut pas réellement peser en faveur de la médiathèque qu’il appelle de ses voeux).
Christian de Grandmaison, Emile Marion, on les cajole, on leur fait quelques promesses, on les roule dans la farine et quand ils sont bien « à point » on a les mains libres pour faire ce qu’on veut.
Alors le Pays de Châteaubriant ne sera qu’une coquille vide, une boite à lettres pour faire transiter des subventions, tout le pouvoir sera ailleurs, dans les mains du maire de Châteaubriant et plus globalement des frères Hunault. La construction démocratique et ouverte que Martine Buron a voulu mettre en place, sera définitivement effacée.
Tels sont les enjeux actuels, qui ont été expliqués par Marcelle Durand, Jean-Luc Colin, Yannick Massard, Yves Daniel, et d’autres lors de la réunion du Syndicat Mixte du Pays de Châteaubriant le 7 juin 2001.
Une réunion de tous les conseillers municipaux des 33 communes du « pays » devrait être organisée fin juin, début juillet. Pour que les décisions à prendre soient prises en connaissance de cause et à la suite d’un débat contradictoire.
Les Ordures ménagères
ou la fin du service public.
Depuis 6 ans, patiemment, le Syndicat Mixte du Pays de Châteaubriant a mis en place une collecte sélective qui va dans le sens d’un développement durable, mais encore faut-il que les citoyens le veuillent. A Nozay la collecte des ordures est déjà privatisée, mais la communauté de communes n’est pas forcément satisfaite de son prestataire. Cela aurait pu s’arranger en élargissant l’actuel Syndicat Mixte du Pays de Châteaubriant, mais cela ne se fera pas si celui-ci est mis à mort.
A Rougé certains élus et non des moindres, ne trient pas leurs ordures. A Châteaubriant les « agents de salubrité » ramassent les poubelles non triées de certaines personnes, parce qu’elles donnent de bonnes étrennes... C’est comme ça qu’on arrive à mettre fin au service public. Et si ça coûte plus cher aux usagers, qu’importe ! Ce ne sont pas les plus fortunés qui en souffriront le plus !
Nozay : tri et enfouissement : lire page suivante
De la DGF en plus ... si la TPU
Les frères Hunault et leurs conjurés (De Grandmaison, Martin, Houillier), font miroiter de l’or dans des coffres d’argent. Rendez-vous compte, ils disent qu’on peut avoir 7 millions de francs de plus, par an, en DGF (dotation globale de fonctionnement) . Ce qu’ils oublient de dire c’est que ce calcul a été fait dans le cas d’une réunion des 4 communautés de communes, en une seule, et dans le cas où cette unique structure adopterait la TPU (taxe professionnelle unique). Mais on n’en prend pas le chemin.
De plus, les maires voudraient savoir si, en versant de la DGF en plus aux communautés de communes, cela ne conduirait pas à diminuer la DGF versée directement aux communes. Yannick Massard a constaté un mécanisme de ce genre : sa commune n’a plus rien à verser pour le « contingent d’aide sociale » au département, mais a vu en contrepartie sa DGF baisser.
Il est donc important, avant toute prise de décision, que tous les calculs soient faits. Or on n’en prend pas le chemin : les conjurés ont déjà pris leur décision, sans en avoir parlé aux délégués des communautés de communes qui auraient gobé tout cru ce qu’on leur aurait présenté, si Marcelle Durand n’avait pas mis les pieds dans le plat, et ne s’était pas invitée à des réunions où elle n’était pas invitée !
(*) OPAH : opération programmée d’amélioration de l’habitat ORAC : opération de restructuration de l’artisanat et du commerce CRD : contrat régional de développement LEADER : programme européen
(1) sans doute trop tiède mais à gauche quand même