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Ecrit le 10 septembre 2003
Sur le chemin de l’école
j’ai revu des écoliers ...
Un service public qui se développe au nord du département : l’événement mérite d’être salué.
Mardi 2 septembre 2003 à 8h30 : le maire de Rougé, Jacques Lemaitre, est déjà là . Cette école publique il ne la voulait pas. Son conseil municipal non plus (mais, tout de même, une élue ne s’est pas opposée à ce que son mari remporte un lot du programme de rénovation ... les affaires sont les affaires).
Les parents, eux, ont lancé la pression depuis 2000 demandant que leurs enfants bénéficient d’un transport vers l’école publique de Fercé. Refus de la mairie disant : il y aura une école publique à Rougé. Mais au moment des élections municipales le maire n’a pris sur sa liste que des personnes favorables à l’école privée......
Juillet 2001 : sous l’impulsion des parents et de l’Inspection Académique la mairie ouvre un registre d’inscription à l’école publique, persuadée qu’il n’y aurait pas grand monde. Surprise : une soixantaine d’élèves potentiels. De quoi ouvrir une école à trois classes. Le 7 février 2002, le Conseil Municipal vote cependant contre l’implantation d’une école publique : 18 contre et une abstention. Les parents se mobilisent et créent l’association pour la création et la pérennité de l’école publique (présidence : Catherine Bécot). Ils font des manifestations diverses dont celle de mars 2002 qui rassemble un millier de personnes. Les élections présidentielles d’avril-mai 2002 retardent un peu les choses mais l’Académie dit qu’elle veut bien créer des postes d’enseignants, sauf qu’il faut des bâtiments. La fédération des Amicales laïques apporte un soutien efficace. Le Sous-préfet affirme fermement son intention de faire respecter la loi, et d’inscrire d’office au budget les crédits d’aménagement des bâtiments. Les parents prennent contact avec un avocat pour un recours au tribunal administratif.
Placé au pied du mur (de l’école) le Conseil Municipal vote : 5 voix POUR la création, 4 voix CONTRE et 8 abstentions. Ainsi, à son corps défendant, le Conseil est bien obligé de faire les travaux ....
La pression a porté : l’ancienne école, fermée en 1965, a été rénovée (architecte Gilbert Masson) : trois salles de classe, une salle de motricité, une salle de lecture, vestiaires, bureau de la directrice, etc. Des bâtiments clairs, fonctionnels, mariant les murs de pierre du passé et la modernité. Jeudi 28 et vendredi 29 août 2003 : les enseignants sont arrivés. prévenus par chaîne téléphonique les parents viennent les uns après les autres pour faire connaissance.
Mardi 2 septembre 8h35, la première maman arrive avec ses trois enfants, un dans chaque section. Les autres parents arrivent, nombreux, dans cette école qui est « leur » école. La Directrice Barabara Currivand et les enseignants les accueillent. L’inspecteur Michel Micossi est là , de même que Gilles Cavé, président de la fédération des Amicales laïques. La télévision s’est déplacée. Quel événement !
A 9 h les enfants entrent en classe. Au mur de la maternelle : les jours de la semaine, et les nombres de 0 à 100. Des bancs disposés en demi-cercle attendent les gamins attentifs Les 26 petits enfants de la maternelle ont aussi une salle de repos : 10 petits lits bleus sagement alignés. Ils disposent de leur cour de récréation séparée de celle des « grands ». Institutrice Magali métivier.
L’heure n’est pas encore au repos. Les petits se précipitent sur les jeux.. déjà la pâte à modeler, les crayons de couleur, le garage de voitures, le lit de poupée font oublier l’angoisse de la séparation. Un seul enfant pleure, vite consolé par Valérie Dyon l’assistante maternelle. Quelques mamans s’attardent dans la classe. Puis à 9h15 la première matinée de « classe » commence.
En CP-CE1, là où on apprend à lire, les enfants ont « un monsieur », un maître d’école, Daniel Fleury. Les enfants sont disposés par tables de quatre, rappelant davantage un centre de vacances qu’une salle de classe. Cela ne gênera pas pour autant la progression des apprentissages.
En CE2-CM1-CM2, les tables sont disposées en F : on se rapproche de la disposition traditionnelle. Appel, première prise de contact. C’est parti ! Sophie Rescan apporte une aide temporaire à la Directrice.
Un accueil péri-scolaire est organisé pour cette école. Les élèves demi-pen-sionnaires, public et privé mélangés, mangent à la cantine, logée dans un bâtiment municipal. Tout va bien.
D’autres combats à venir
Il fait beau, les parents sont ravis, ils se retrouvent pour un « café de rentrée », faisant le point sur leur combat passé, sur leurs combats à venir : l’école est ouverte, il faut encore l’équiper en livres de lecture, en ordinateurs. Quelques parents ont apporté des livres, des poupées, des petites voitures, un autre a même prêté un ordinateur. dépannage.
« Nous voulons que cette école ait les mêmes équipements que les autres et soit reliée au réseau des écoles rurales. Pour l’instant le Conseil Municipal refuse. Notre combat n’est donc pas fini » disent les parents, dépassant déjà leur première victoire. MO-TI-VES !