Ecrit le 5 septembre 2011
Le sire-de-ces-lieux : Der Skandal der Pissoir
... ou le scandale
des pissotières
Schwarzschloss était en proie à un énorme scandale. Pour ceux qui ont suivi les épisodes précédents, vous savez que le Sire-de-ces-lieux, le seigneur de Schwarzschloss était en pleine période de grands travaux.
La place de la Botte (ou place de la Botte-au-cul, se souviennent les plus Anciens) se faisait une beauté. Cette place centrale où se déroulait une partie du marché chaque mercredi matin était en totale réfection pour la satisfaction du plus grand nombre. Jusqu’au moment où un édicule affreux s’érigea en son milieu !
Et quel édicule ! Pour les fans, que je sais nombreux, d’étymologie, en voici l’origine : Aedicula, petit temple, de aedes, temple, édifice.
Ce petit temple,en effet, allait être prévu pour un trône, ce trône qui nous sert parfois à couler des bronzes. (Bon là , je suis d’accord, j’en fais un peu trop.)
Une pissotière allait prendre racine au centre de la place de la Botte-au-cul. Bizarre, me direz-vous ! Comment un architecte et un seigneur de haute volée comme le Sire-de-ces-lieux pouvaient-il avoir pensé à ça ?
Eh bien, messieurs, dames, chers manants, les seigneurs ont parfois des petits secrets qu’ils ne peuvent révéler. En fait, cette pissotière allait permettre au Sire-de-ces-lieux grâce à une trappe cachée de rejoindre directement son palais ou bien de s’en enfuir en douce en cas de conflit majeur.
Il faut penser à tout quand on est au pouvoir et ça, vous ne pouvez pas le savoir car le Sire-de-ces-lieux y tient comme à la prunelle de ses yeux, au pouvoir.
En attendant, le peuple local : artisans, commerçants et badauds réunis : beuglait sans cesse contre ce monument qui allait dénaturer leur joli bourg. Et le Sire-de-ces-lieux de se dire qu’il aurait dû y penser plus tôt pour construire un bel urinoir.
Maintenant, il fallait rattraper le coup. Il organisa donc un séminaire secret avec ses conseillers pour savoir comment utiliser la pissotière et se rabibocher avec son peuple. Celui-ci n’allait tout de même pas penser à le renverser pour une sombre histoire de chiottes ! Non, mais quand même.
Mais si cela devait arriver, l’Histoire mondiale pourrait bien en être bouleversée. Après le printemps arable et la crise des scrotum, tout pouvait arriver. Et le Sire-de-ces-lieux ne souhaitait d’aucune manière se voir en première page de Litérabion (grand journal du royaume et opposant notoire au pouvoir), admiré pour ces titres chocs : « Histoire de chiottes à Schwarzschloss, le Sire-de-ces-lieux dans la merde ! ».
Le séminaire permit au Sire-de-ces-lieux de faire un grand agitage de neurones pour trouver des idées. Parmi les propositions, on trouva :
– une statue du Sire-de-ces-lieux au-dessus de l’édicule, le Sire y fut sensible ...
– un tour de guet pour doubler la caméra de vidéo-surveillance par trop inhumaine
– un agora à la romaine, place des institutions démocratiques
– entourer l’urinoir de grands miroirs
– entourer le petit temple d’arbres touffus,
plus simple et moins cher
Et pendant ce temps-là , l’opposition fourbissait ses armes et avait trouvé une idée qu’elle comptait bien mettre en œuvre : en faire un mur d’expression. Il lui fallait trouver un commencement, une belle citation. Elle trouva celle-ci qui lui convint :
« A la mi-temps des rencontres sportives, devant les pissotières, il y a beaucoup de cons, mais c’est tout de même devant les toilettes des dames qu’il y a le plus de queues. », d’un certain José Artur
L’opposition se dit qu’avec ce type de poésie, le peuple de Schwarzschloss allait pouvoir s’amuser !
Ecrit le 5 octobre 2011
Il y a quelques années Jacques Carelman avait imaginé/créé des objets introuvables dont un célèbre cache-pot en forme de pot.
Voilà que notre ville, à l’occasion des travaux de la place de la Motte et de la réalisation d’une vespasienne édifie un cache Cache Cache. Le constructeur sera-t-il payé cash ?