Ecrit le 25 juin 2008
Bollardière avait raison : La vie est plus forte que la mort
Ils ont passé de longs mois, voire deux ans pour certains, en Algérie. C’était la guerre (mais on ne le disait pas : c’étaient des « opérations de police »). Les anciens soldats d’Algérie n’en parlent guère. Et pour cause : ils ont vécu, là -bas, des drames dont ils conservent trop de cicatrices.
La République, bonne fille, leur accorde quand même une pension : environ 400 euros par an.
Certains d’entre eux (une centaine à ce jour, de toute la France) ont résolu d’y renoncer. Et ils ont fondé une étrange « AAACG », Association Anciens Appelés en Algérie Contre la Guerre. Ils veulent que leur « pension » serve La Paix. Pas banal, n’est-ce pas ?
Pratiquement, ils la consacrent à des actions humanitaires en Algérie-même. En 2007, c’est près de 50.000 euros qu’ils ont destinés à des objectifs très précis : écoles, hôpitaux etc. Un lien : parmi d’autres - est ainsi créé entre deux peuples qui se sont battus si dur.
Une réalisation qui prend de l’ampleuret à laquelle Châteaubriant n’est pas étrangère. Un Castelbriantais avait semé du bon « grain de paix » : celui qui devint le Général de Bollardière.
né aux Fougerais, il avait joué au petit soldat avec ses copains castelbriantais. Et il était devenu l’officier le plus décoré de toute l’armée française. Le plus redouté aussi par certains, même son camarade Massu qui préconisait la torture. Hurlement et refus de Bollardière. Qui écope de six mois de forteresse. Et prépare son retour au civil.
Son képi étoilé bien rangé, il se consacre à lutter contre toutes les formes de dégradation de l’homme. décédé en 1986, il a des émules. l’aAACG par exemple. Sa veuve, Simone de Bollardière, est présidente d’Honneur de la nouvelle Association. Elle milite : à 85 ans - avec d’anciens soldats qui n’ont jamais oublié le message de leur chef et le manifestent aujourd’hui dans leur Association. Laquelle est ouverte à tous ceux et celles, anciens appelés ou amis, qui le souhaitent.
Châteaubriant n’a pas oublié tout à fait celui qui fut un pionnier de la Paix : elle lui a donné une rue (ou plutôt une impasse). Paris a inauguré une place à sa mémoire (Ã la porte de l’Ecole Militaire ce qui ne manque pas de pittoresque quand on se souvient de sa carrière tumultueuse.)
La vie est plus forte que la mort : Bollardière avait raison. Son message ne s’est pas évaporé dans les nuages. La preuve ? l’association des Anciens Appelés d’Algérie Contre la Guerre...
Emile Letertre, (ancien aumônier en Algérie )
02 40 49 19 85 ou 05 63 98 31 03
l’association des Anciens Appelés d’Algérie Contre la Guerre...
– Adresse : Istricou - 81140 Cahuzac Sur Vère