écrit le 9 octobre 2002 - suite de la page
pédalos et mini-golf
Panique à bord, mercredi 4 octobre 2002 à la mairie de Châteaubriant . « Mais qui les a prévenus » demandait Mlle Bombray en parlant des deux journalistes de la presse locale qu’elle venait de mettre à la porte. C’est que, ce soir-là , il y avait une réunion du Conseil des Jeunes et ceux-ci, sachant qu’ils étaient tous réunis, ont cru que c’était un « conseil municipal » (et ils en ont parlé à leurs amis de la presse), alors que, paraît-il, c’était juste une « réunion élargie » où il y avait quand même l’adjointe Mlle Bombray, le maire, le secrétaire de mairie, l’adjoint aux finances, le directeur des services techniques et tout le tin-toin. Bref, c’était pas un conseil municipal de jeunes mais ça y ressemblait
Les jeunes n’ont pas compris cette exclusion des deux journalistes « elles ne faisaient pas de mal, elles étaient bien tranquilles dans leur coin » a dit l’un des jeunes !
Selon les jeunes, Mlle Bombray s’est fâchée parce qu’elle ne souhaite pas que la presse apprenne trop vite les nouvelles propositions des élus adultes aux élus jeunes : des pédalos sur le lac de Choisel et ... un mini-golf ! Tiens on revient presque aux amours du père Hunault ! Des pédalos, pourquoi pas, mais il y a des tas de questions à se poser avant : embarcadère, sécurité, avis des sociétés de pêche, personnel, etc. Si cela se fait, ce ne sera pas de sitôt, mais l’essentiel est de faire rêver. ndlr : les pédalos ont été abandonnés pour raison de sécurité, voir page 1853
Quant à la piste de skate-board (Ã moins que ce soit une piste de roller) elle ne se fera pas au Parc de Radevormwald, elle se fera à Choisel. C’est une bonne nouvelle pour les habitants des HLM de la rue Hoche. Quant aux jeunes, à dire vrai, ils s’en fichent : ce n’était pas leur demande.
D’ailleurs cette façon de faire indispose sérieusement des jeunes qui commencent à considérer comme une corvée d’aller à des réunions où ce sont toujours les adultes et spécialement Mlle Bombray, qui parlent. Et celle-ci, de plus, ne tient pas sa parole. Un exemple : elle avait dit que, si le premier concert Di-Dji se passait bien, le second pourrait durer plus longtemps. Le premier s’est bien passé, les jeunes demandaient donc que le final soit à une heure du matin. « Non, ce sera minuit trente » a affirmé péremptoirement Mlle Bombray, ce qui lui a attiré une réflexion de l’adjoint aux finances M. Boisseau lui disant « On a une parole ou on ne l’a pas » - « Tais-toi, lui a répondu Mlle Bombray, ce n’est pas toi qui a la charge de ce dossier » Et toc ! Les jeunes ont vu voler les coups et n’ont pas apprécié.
Plus d’autonomie
Le Conseil Municipal des jeunes se cherche un peu et même beaucoup. Et c’est normal. Il a été proposé aux jeunes d’élaborer un règlement intérieur. Pas bêtes, ils ont dit qu’ils avaient bien le temps, qu’ils en élaboreraient un pour 2003, c’est-Ã -dire pour les jeunes qui seront élus après eux. « Il nous faut le temps de voir comment ça se passe, ce qui va, ce qui ne va pas. Ce règlement intérieur, c’est encore trop tôt » ont dit certains en demandant de travailler en petits groupes « pour que les plus timides puissent s’exprimer ». Ils ont surtout demandé d’avoir « plus d’autonomie » et pouvoir discuter en l’absence d’adultes car ils se sentent sous la tutelle de Mlle Bombray. Il est vrai que la situation de celle-ci ne doit pas être facile. Mais, quel doit être le rôle des adultes ? « C’est de poser les bonnes questions pour que les idées viennent de nous » ont dit des jeunes. J’vous dis, ils sont pas bêtes !
(écrit le 6 novembre 2002) :
Du tabac pour les 12-15 ans
On sait que 60 000 décès ont lieu en France chaque année, à cause du tabac, Le tabagisme constitue la première cause de cancer. Il a été directement mis en cause dans les formes de cancers suivantes : poumon, cancer de la cavité buccale et du pharynx ; de l’Å“sophage ; du pancréas ; du rein et des voies urinaires.
On connaît toutes les campagnes de prévention qui sont menées, y compris par le Centre Hospitalier de Châteaubriant, et le Centre Communal de prévention de la délinquance.
Or, à la dernière soirée Did-ji, organisée le 23 octobre par le Conseil Municipal de Jeunes de Châteaubriant, il avait été prévu officiellement un « espace fumeurs » dans le couloir !
Ceci n’empêchait d’ailleurs pas certains jeunes de fumer dans la salle de danse. Il y avait aussi des effluves particulières qui laissaient supposer que ce n’était pas toujours du tabac ordinaire qui était fumé....
Organiser un « espace fumeurs » dans une soirée destinée aux adolescents, n’est-ce pas pousser à la consommation ? la rendre « normale » ? Est-ce bien là le rôle d’un Conseil Municipal de Jeunes ? Les conseillers municipaux adultes ne devaient-ils pas prendre leurs responsabilités en la matière ?
décidément , il y a des choses à revoir dans ce Conseil Municipal de jeunes !
(écrit le 13 novembre 2002) :
Le tabac tue
Revenant sur le scandaleux « espace fumeurs » aménagé lors de la soirée Did-ji organisée par le Conseil de Jeunes le 23 octobre à Châteaubriant, voici quelques chiffres et faits sur le tabac, fournis par B. Dautzenberg, président de l’Office Français de prévention du tabagisme
Celui-ci révèle que le tabac tue prématurément 500 000 européens par an (c’est plus que les plus grosses catastrophes) et que l’industrie du tabac finance les grands partis politiques allemands, et la presse allemande ! Ce qui fait que, sous pression allemande, les députés européens vont devoir se prononcer, entre le 18 et le 23 novembre, sur une directive européenne permettant à l’industrie du tabac de faire de la publicité indirecte et interdisant aux pays membres de l’union européenne d’avoir une législation plus restrictive donc plus protectrice de la santé.
Le maintien du marché du tabac nécessite le recrutement de 1500 nouveaux clients par jour, qui proviennent essentiellement de la jeunesse.
B. Dautzenberg milite pour que le financement public des partis politiques européens soit transparent et prévienne les compromissions « en particulier celles de l’industrie du tabac qui finance la politique pour influencer les consciences et protéger son marché »
A propos, le Comité de prévention de la délinquance à Châteaubriant, et le Centre Hospitalier, n’ont-ils pas mené des actions anti-tabac auprès des écoles de la ville ? La municipalité peut-elle l’oublier ?
Sous prétexte de faire « plaisir » aux jeunes, faut-il faire n’importe quoi ? Au risque de leur santé ?
Tiens, ce serait un bon sujet de réflexion pour un éventuel ... Conseil municipal de Jeunes, si on y parlait d’autres choses que de Mac’Do, de pédalos, de bowling , de soirées dansantes et autres bricoles qui ne concourent pas vraiment à l’éducation civique des jeunes.
le 27 novembre 2002
La charité selon Mac Do
Le 20 novembre, jour anniversaire de l’adoption de la Convention Internationale des droits de l’enfant, par l’assemblée générale des Nations Unies, le fonds américain de l’Unicef* n’a rien trouvé de plus génial que de monter une opération en partenariat avec McDonald’s !
De son côté, Unicef-France, qui ne participe pas à cette opération, tient à signaler « qu’il n’y a aucun partenariat mondial » entre l’Unicef et cette major de la mal-bouffe
Le 8 novembre 2002, le numéro un mondial de la restauration rapide McDonald’s, victime d’une concurrence de plus en plus féroce, a annoncé sa décision de lancer un plan de restructuration touchant les Etats-Unis mais aussi une dizaine d’autres pays dans le monde. La chaîne a annoncé la fermeture de 175 restaurants dans 10 pays, et le licenciement d’ici la fin de l’année de 400 à 600 personnes
Et dire qu’on vient à peine d’ouvrir un restaurant de ce type à Châteaubriant !
(*) Fonds des Nations-Unies pour l’enfance
Ecrit le 18 décembre 2002
Châteaubriant : Un mini golf
Le rapport de l’UNICEF « Ecoutez les enfants » arrive le même jour que le Conseil Municipal des Jeunes à Châteaubriant : 11 décembre 2002. La comparaison est intéressante. Aux jeunes de Châteaubriant, on ne propose que des choses matérielles et aucune de ces grandes idées capables de les enthousiasmer .
Au Conseil Municipal des Jeunes à Châteaubriant, il y a des jeunes qui manifestement s’ennuient, d’autres qui ont des choses à dire (ils les disent hors réunion) mais qui n’osent pas. Et puis il y en a qui parlent et qui commencent à poser des questions pertinentes.
Constatation d’ensemble : c’est Mme Bombray qui mène le Conseil Municipal des Jeunes et qui prend les décisions. On l’a bien vu quand il a été question de « faire un journal ». Les jeunes voudraient se lancer dans cette aventure. Il leur a été répondu que « c’est difficile à faire, qu’il faut pouvoir tenir ». Mais il ne leur a pas été expliqué que toute expression qui vient de la mairie engage la mairie et que seuls les vrais conseillers municipaux sont responsables juridiquement. Cela étant, il est possible, pour les jeunes, de faire un journal. Ils le font bien dans les écoles.
De même les jeunes ont enregistré que la piste de skateboard serait placée dans la prairie située à l’ouest de l’étang de Choisel et qu’il y aurait des équipements « de type mini-golf, activités nautiques et équestres ». « Qu’entendez-vous par activités nautiques et équestres ? » a questionné une jeune fille, montrant ainsi que la « délibération » qui a été adoptée n’a pas été « portée » par les jeunes. Mme Bombray a évoqué aussi des pédalos. Mais jamais il n’a été question de coût, de sécurité, etc. Quant aux Conseillers Municipaux adultes, ils ne sont pas au courant.
Indépendance
Quelques jeunes commencent cependant à prendre de l’indépendance. Le vote sur la piste de skateboard a permis à un jeune de dire qu’il avait discuté avec le club de skate et que celui-ci souhaitait un aménagement de l’équipement installé à la Ville aux Roses et une surveillance accrue « car il y a une petite bande qui perturbe » (voilà du travail pour les agents de médiation !). Il n’a pas été écouté. En conséquence, logique avec lui-même, il s’est abstenu lors du vote.
Il est question aussi de faire un mur d’escalade au gymnase Emile Gauthier. Un jeune a contesté le lieu, disant que cette salle est déjà bien occupée et que s’il faut y mettre des équipements de sécurité adaptés à l’escalade, cela va gêner les autres activités. Un autre jeune a demandé comment serait géré ce mur d’escalade. Il leur a été répondu qu’il s’agissait seulement d’engager « une étude de faisabilité ».
Les adultes promettent beaucoup à ce Conseil Municipal de Jeunes mais on ne voit pas venir les réalisations.
Espace fumeurs
Les jeunes sont revenus sur la soirée Didji du 23 octobre dernier . « Il aurait fallu changer de musique, c’était la même chose que la première fois » - « L’espace fumeurs n’était pas une bonne idée : il enfumait tout le monde ». Mme Bombray a reconnu qu’il y avait des fumeurs un peu partout, y compris dans les toilettes. Cela pose quand même un problème et ce serait un bon sujet de réflexion pour le Conseil des Jeunes.
En ce qui concerne les bénéfices de cette soirée, le groupe des jeunes a proposé d’affecter 200 € à l’association de soutien à Monsieur Christian Misériaux qui recherche un financement pour des prothèses adaptées. Il y a eu un vote contre et une abstention. Il aurait été bon de demander à ces jeunes d’expliquer leur vote. Cela aurait pu provoquer une discussion intéressante. Cela n’a pas été fait.
Des idées intéressantes
Parmi les actions à venir du Conseil des Jeunes, notons des initiatives intéressantes (mais qui généralement ne viennent pas des jeunes) :
La participation au nettoyage du Bois de Tugny : Une jeune fille a signalé qu’un certain nombre de « petits flacons » ont été trouvés. La gendarmerie n’a pas répondu aux interrogations sur la nature des produits qui y ont été contenus.
Des jeunes vont aller distribuer des chocolats à la MAPA mercredi 18 décembre à partir de 14h30, aux personnes qui ne sont pas allées au repas des Anciens. [ndlr : en fait il n’y a eu qu’une jeune fille à venir !)
Une galette des rois est programmée pour le 18 janvier 2003 pour que les jeunes du Conseil des jeunes puissent se rencontrer d’autres jeunes.
A l’occasion de la Sablière et du 11 novembre, des jeunes du Conseil des Jeunes ont pu rencontrer la famille de Guy Môquet et discuter avec des Anciens Combattants
Une rencontre est prévue avec le Conseil Municipal des jeunes de Redon.
Par ailleurs une visite de l’Assemblée Nationale est prévue. Tiens à propos, pourquoi pas une visite de la mairie de Châteaubriant ?
De cette réunion du 11 décembre 2002, il se dégage le sentiment que les jeunes commencent à être critiques par rapport à ce qui leur est proposé et commencent à le dire, au moins en coulisses en attendant d’avoir le courage de le dire en réunion. « Et si on écoutait les jeunes ? » dit l’UNICEF