Ecrit le 6 août 2008
Pauvreté
En France, nous avons la liberté (encore que elle se réduit), nous n’avons sûrement pas l’égalité. Cela se manifeste en particulier lorsqu’on examine le pouvoir d’achat des citoyens.
Selon la dernière enquête de l’INSEE (voir : http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?ref_id=ip1203) pour 2006 :
La moitié des habitants de la métropole ont un niveau de vie annuel inférieur à 17 600 euros. (soit 1470 €/mois)
Par rapport à 2005, ce niveau de vie a progressé de 1,7 % en euros constants (c’est-Ã -dire : une fois déduite l’inflation).
Les 10 % les plus aisés ont un niveau de vie d’au moins 33 190 euros par an.
Les personnes pauvres représentent 13,2 % de la population en 2006 ; leur niveau de vie est inférieur à 880 euros par mois, ce qui correspond à 60 % du niveau de vie médian.
La pauvreté touche 30 % des familles monoparentales essentiellement constituées d’une mère et de ses enfants.
Le nombre de pauvres (moins de 880 €/mois) était de 7 862 000 personnes en 2006 (contre 7 722 000 en 2005). Ce qui fait 140 000 pauvres de plus. On nous dit que ce taux de pauvreté a progressé de 0.1 % en un an et que « ce n’est pas significatif ». Tiens donc ! Quand le taux de chômage baisse de 0,1 % le gouvernement claironne pourtant !
Parallèlement, le nombre de très riches, soumis à l’impôt sur la fortune est passé de 395 000 en 2005
– Ã 457 000 en 2006
– et à 528 000 en 2007.
Il n’y a pas que des gens malheureux.
Calcul de moyenne. c’est moyen !
Tout ceci résulte d’un calcul de moyenne qui gomme les différences individuelles. Un exemple est donné par Henry Noguès dans la revue de l’UDAF (juin 2008) en ce qui concerne le revenu moyen des retraités.
Imaginons :
– 100 000 retraités à 1500 € (en moyenne)
– Supposons qu’il meure 10 000 retraités à 1000 € et qu’il arrive 10 000 nouveaux retraités à 1300 €.
Cela fait donc 100 000 retraités avec un revenu moyen de 1530 €. Youpi ! Le revenu moyen a progressé de 2 % et pourtant aucun des retraités n’en a profité. Vive le calcul des moyennes !
La réalité
Les derniers chiffres de l’INSEE concernent l’année 2006. Mais depuis nous connaissons une forte hausse des produits alimentaires et un emballement du prix des carburants. Il va s’écouler un certain temps avant que ces hausses se répercutent sur l’indice (dont nous aurons connaissance en 2010).
Ressenti : paupérisation et précarisation
Une frange considérable de la population française manque de ressources. Il ne s’agit pas (dans la plupart des cas) de dénuement total, comparable à ce que l’on rencontre dans les pays les plus pauvres.
Il n’empêche que près de 8 millions d’enfants, d’hommes et de femmes, en France, vivent à l’écart des normes de la société. Ils n’aspirent pas seulement à manger, mais à avoir un logement décent, à étudier ou à travailler, à se soigner... comme les autres.
Comme dit l’UDAF : « on assiste au développement de la paupérisation et à une précarisation de nombre de familles, tandis que l’ascenseur social est en panne. A cela s’ajoute un sentiment général de baisse du niveau de vie : poids de plus en plus lourd des dépenses de logement et d’énergie et émergence de nouveaux postes budgétaires. Le risque est alors grand d’une société à deux vitesses où le fossé entre les plus démunis, toujours plus nombreux, et les nantis, de plus en plus riches, se creuse à en devenir insupportable » dit Jean-Yves Le Magueresse, président de l’union départementale des Associations Familiales (UDAF).
Pompiers
Les vacations horaires des pompiers volontaires ont été augmentées par un arrêté du 23 juin 2008. Le sapeur qui gagnait 6,94 € de l’heure, va gagner 6.97 €. Ridicule ! Imaginons qu’il ait fait 30 heures d’intervention dans son mois, cela va lui faire une augmentation de 0.90 €. Fameux ! Heureusement que les Pompiers travaillent par dévouement et pas pour le fric.
ASPA d’quoi être fier
Un exemple de bas revenus : l’aSPA (qui s’appelait : minimum vieillesse avant le 1er janvier 2007) : Allocation de Solidarité aux Personnes Agées.
l’aSPA était de 621,27 € par mois (et 1114,51€ pour un couple) en 2007 et de 628.10 € au 1er janvier 2008 (1126,77 € pour un couple). Pas de quoi pavoiser quand on sait que 600 000 personnes sont concernées.
Sympa : y sont plus pour payer moins
Selon Les Echos du 21 juillet 2008, citant un bilan du Ministère des Finances, le nombre d’assujettis à l’impôt sur la fortune (ISF) est en hausse de 5,78 % par rapport à la même époque de 2007.
L’impôt sur la fortune est désormais payé par 548.000 foyers, mais le montant global perçu jusqu’ici, 3,75 milliards d’euros, recule de 5,3 %. .
Ecrit le 6 août 2008
Revenus 2003 : - 27 %
Rappelons que la DDE (Direction départementale de l’Equipement) a réalisé une étude sur les revenus au Pays de Châteaubriant .
En 2003 le revenu moyen par foyer fiscal y était de 10 430 € (par an), alors que la moyenne du département est de 14 365 €.
Le Pays accuse donc un retard de 3935 € par an et se trouve à 27 % en dessous de la moyenne départementale.
Ecrit le 6 août 2008
Taxes : le gouvernement joue au ballon ... d’essai
Souvenez vous : en avril 2008 Roselyne Bachelot, ministre de la santé, annonçait que la question de confier aux complémentaires santé la totalité du remboursement des soins d’optique était « posée ». Ce fut un beau tollé, faisant reculer la Ministre celle a parlé d’une « polémique ridicule »).
Trois pas en avant, deux pas en arrière ...
Car trois mois plus tard, voilà une déclaration de gérard de la Martinière, président de la puissante fédération des assurances, disant, le 19 juillet : « il faut recentrer la sécurité sociale sur les vrais enjeux de solidarité nationale. La sécu doit se concentrer sur les maladies les plus graves. Il y a un certain nombre de risques assurables, ne nécessitant pas la solidarité nationale, des blocs comme l’optique, le dentaire ... ». Ce monsieur a rencontré Roselyne Bachelot, et Eric Woerth, ministre du budget, pour leur suggérer de confier l’optique et le dentaire aux sociétés d’assurance. c’est pas fait mais vous allez voir que ça va se faire tôt ou tard.
Dans l’immédiat, après avoir envisagé d’augmenter le forfait hospitalier, le gouvernement a décidé de taxer les Mutuelles et les Sociétés d’assurance (pour ces dernières, on ne pleurerait pas, vu les importants bénéfices qu’elles empochent).
Mais le risque est de voir augmenter les cotisations. Cela se fera, tôt ou tard ! c’est de l’austérité dans l’injustice, comme dit le Parti Socialiste.
Et comme les bonnes nouvelles n’arrivent jamais seules, le gouvernement annonce une hausse des cotisations vieillesse en 2009, 2010 et 2011. Et, tandis qu’il annonce un crédit d’impôt pour les petites entreprises qui pratiqueraient l’intéressement des salariés, il annonce en même temps une taxe sur cet intéressement ! Quelle politique de gribouille !
A côté de cela le gouvernement se garde bien d’imposer au patronat des mesures en faveur des salariés soumis aux travaux les plus pénibles (bruit, charges lourdes, horaires de nuit, produits chimiques). Retraite anticipée, travail à temps partiel indemnisé . rien n’est fait. Seule perspective : une mortalité anticipée.
Ecrit le 1er avril 2009
Une moyenne, ça trompe énormément
Prenez un salarié à 4000 € à mois, et un autre à 600 € par mois. A eux deux, ils ont en moyenne 2300 €/mois. c’est bien mais c’est très trompeur ! Cela explique pourquoi, selon l’INSEE, « les inégalités diminuent en France » : le rapport des salaires des 10 % les mieux payés rapporté à celui des 10 % les moins bien payés est passé de 1 à 4,2 à 1 à 3. d’où sortent alors les revenus mirifiques, équivalents à des centaines d’années de Smic dont bruit la presse ? L’observatoire des inégalités a fait des études plus fines et un chercheur de l’école d’Economie de Paris, Camille Landais, a fait des comparaisons en partant des déclarations de revenus. (voir tableau)
Les 0,01 % des plus hauts salaires ont augmenté de 68,9 % entre 1998 et 2006. Soit un bonus de 34 026 € l’an, ou + 2 835 € tous les mois ! A ce niveau, le bulletin de paie affiche 83 410 € mensuels en 2006
c’est là que tout se joue, et ce phénomène est totalement masqué dans les données officielles.
De l’autre côté, en moyenne, les salaires des 90 % les moins bien payés ont crû de 0,9 %, soit 11 € de plus par mois. La hausse des inégalités est flagrante.
Source : http://www.inegalites.fr/spip.php?article993