Ecrit le 5 novembre 2008
Nous avons un grand président, un homme ayant une ambition pour la France, un homme voyant plus loin que le commun des mortels. Jeudi 30 octobre, n’a-t-il pas révélé son sentiment profond : « Nous ne pourrons éviter qu’il y ait des licenciements, y compris dans les grandes entreprises ». Mais qui lui a dit que cela va mal ?
Le chômage partiel et la suppression des intérimaires réduit les salaires sur une grande échelle : Arcelor-Mittal (3 à 4 mois) Fonderies du Poitou (1 100 salariés à Ingrandes), Barelec à Etreux, Sonas Automotive à Beaucourt, Faurecia et Inoplast à Flers, Magneti à Argentan, Sealynx (joints d’étanchéité), Edscha (charnières, fermetures), Fonderie Lorraine (boîtes de vitesses), Lemförder (rotules), Auto Châssis (au Mans), Electrifil, Bosch, Rencast et JTEKT, Bridgestone à Rennes, Arcelor-Dunkerque, Polymères Barre-Thomas, fonderie SBFM, Clabecq, Carsid, Duferco, Cooper Standard (Vitré), Ideal Standard (Porcher), Timken France, Marbot-Bata, Legrand (appareils électriques), Opel-Anvers, Fagor-Brandt : toutes ces entreprises annoncent chômage partiel, congés payés ou RTT forcés, baisse du pouvoir d’achat. Carrefour taille dans ses centrales d’achat, ça casse dans la porcelaine, Michelin rallonge les congés de Noë l
Bien entendu le gouvernement français maintient ses suppressions de postes dans l’enseignement (13 500), la fonction publique (30 000), l’armée (54 000).
Après Fortis et Dexia, la Belgique a renfloué la banque KBC bien que, selon celle-ci, « KBC n’a pas de problème de liquidité ». Le gouvernement belge lui verse tout de même 3.5 milliards d’euros.
Les annonces de licenciements continuent dans le monde : Motorola (téléphones portables) : 3000 — American express (cartes de crédit) : 7000 — Whirlpool (électro-ménager) : 5000 — Time-magazine (presse) : 600 — Saab (avions, Suède) : 500 — La crise financière pourrait causer la suppression de 10.000 emplois dans le secteur automobile tchèque — Fiat Italie et Fiat-Brésil multiplient le chômage partiel, tout comme Opel (Allemagne). Michelin va fermer une usine en Italie.
Impossible de tout recenser Ces annonces sont souvent faites, une fois, puis passées sous silence : la souffrance des salariés condamnés est cachée, comme sont cachées les conséquences en cascade chez les commerçants et artisans par exemple, mais aussi chez les sous-traitants. Par exemple, dans les structures de l’aDAPEI du Pays de Montbéliard. Il est aussi question de chômage partiel dans les entreprises adaptées travaillant pour l’essentiel pour Peugeot Sochaux et Vigo en Espagne.
Le ralentissement économique provoqué par la crise financière se traduit brutalement par une montée du chômage.
Tous les économistes s’accordent sur ce constat, mais aucun ne se prononce sur l’ampleur des licenciements ou sur la répercussion de la crise sur l’emploi en France.
La crise de l’argent virtuel, la cupidité des banquiers et des gros possesseurs de capitaux, jette réellement des salariés à la rue.
8 000 chômeurs de plus en septembre en France : le nombre de demandeurs d’emplois à plein temps et à durée indéterminée a augmenté de 0,4 % en septembre par rapport à août. Depuis le début de l’année, il s’agit de la 7e hausse mensuelle des inscriptions à l’ANPE, après janvier (+0,7%), mars (+0,4%), mai (+0,3 %), juin (+0,2 %), juillet (+0,1 %) et août (+2,2 %), et la 5e hausse consécutive depuis mai. Le gouvernement vise cependant toujours un taux de chômage de 5% en 2012.
Et pourquoi pas 4 % en 2025 aussi ? On peut toujours dire n’importe quoi !
Travail, travail, travail, dit Sarkozy.
où il est le travail ?
Les articles sur « La Crise » parus dans Le Nouvel-Obs en 2008 :
– http://tempsreel.nouvelobs.com/speciales/economie/la_crise_financiere/20090212.OBS4527/crise__les_articles_parus_dans_lobs_en_2008.html