Ecrit le 8 septembre 2010
Il est venu à Châteaubriant, bien des fois, les Anciens se souviennent de lui. C’était le temps, le bon temps, où l’on discutait pendant des heures, pour refaire le monde. C’était le temps, le bon temps, où l’on s’unissait pour mener des actions [ce temps reviendra-t-il ?]. C’était le temps aussi où l’on savait partager, rire, autour d’un verre. C’était il y a 30 ans , 40 ans. De la parole aux actes, Jean François Lajeunesse est même devenu conseiller municipal de sa commune. Il était « un bon vivant » comme on disait, mais lui il savait qu’il était « cuit » une fois, voire deux fois par jour.
« Lentement mais sûrement, de verre en verre, une dépendance sournoisement m’avait envahi. Inconsciemment, j’étais devenu le sauveur de la viticulture française. Peu à peu, les réalités de la vie de tous les jours me sont devenues étrangères, délaissant amis, entourage, et plus encore famille, pour me réfugier dans une fuite en avant. Je ne mesurais pas vers quel abîme ce sentier m’entraînait ». Un abîme où il finit par tout laisser tomber, au point de ne plus payer ses factures, de ne plus répondre aux courriers de relance, de perdre son boulot. Pratiquement devenu SDF . « La déchéance », dit-il lui-même.
Et puis : le déclic. Le fils qu’il ne pouvait pas accompagner pour un petit footing. 107 kg et le souffle trop court Alors, en 15 jours, il a tout arrêté. Le vin et la cigarette. Sans médicaments. Sans cure de désintoxication. Juste une paire de baskets. Pour courir. Il a rencontré le médiateur de la République qui l’a aidé à éponger ses dettes. Il a rencontré l’aDIE (association pour le droit à l’initiative économique). « Aujourd’hui je veux dire merci à cette République-là » dit-il. Aujourd’hui Jean François Lajeunesse court. Le marathon de Nantes, le marathon de Vannes et, le 29 août dernier, les foulées du Sillon, à Savenay, et d’autres.
De son histoire il a fait un livre « »Perles d’or sur champ de vie« (11,50 €, édition Amathée). Et il a créé une » société de consulting « pour aider les gens. » On dit aux alcooliques qu’ils sont malades. Alors ils vont voir un médecin. Mais celui-ci ne pourra pas les aider à trouver, ni le petit gravier qui les a fait plonger, ni la petite étincelle qui va les aider à se reconstruire « . Lui, il propose aux gens de courir, à leur rythme. » Une étude diététique, des conseils d’étirement, un tableau d’équivalence, ainsi qu’un programme sur 12 ou 24 semaines avec un dialogue permanent à distance " . Original n’est-ce pas ?
Pour rencontrer Jean-François Lajeunesse : 02 40 50 54 55
– Un livre : Perles d’or sur champ de vie
– Un site internet : http://sedefoulerpourrenaitre.fr/default.aspx
– Une émission radio :
http://www.tvvendee.fr/video-TVV_la_grande_emission_20100330_01.aspx