Ecrit le 30 novembre 2011
SOS Femmes change de nom et reste à Châteaubriant
Et voilà SOS Femmes c’est fini à Châteaubriant après 20 ans d’existence. Les deux associations SOS Femmes Nantes et SOS Femmes Châteaubriant fusionnent en une seule et même association, pour devenir, à compter de début décembre 2011, SOlidarité femmeS Loire-Atlantique.
A Nantes, l’année 2010 a été rendue difficile par « un contexte financier qui nous asphyxie ». Malgré des choix douloureux (deux licenciements économiques dont le poste de secrétariat/accueil), les comptes affichent un déficit en fin d’année. En effet, l’Etat a supprimé les 25 000 euros du Fonds interministériel à la prévention de la délinquance (FIPD) jusqu’alors versés au titre de la prévention et l’accueil des femmes victimes de violences alors même que, cette même année 2010, l’Etat prétendait faire de la lutte contre les violences faites aux femmes, la Grande cause de l’année !
A Châteaubriant, après avoir cherché tous les moyens de sauvegarder les services offerts aux femmes de la région rurale du Nord-44, l’association n’avait que deux choix : disparaître ou se rapprocher de Nantes. La disparition de SOS Châteaubriant aurait signifié la perte de solutions de proximité sur un secteur géographique déjà très dépourvu en réponses adaptées en terme d’hébergements mais aussi de conseils et d’accompagnements pour les femmes victimes de violences conjugales et leurs enfants .
Le rapprochement avec Nantes permet de sauvegarder des permanences régulières à Châteaubriant, les mercredis et vendredis de 14h à 16h au numéro 2 rue de la gare. Mais cela ne se fait pas sans casse : de 5 postes à Châteaubriant il ne restera qu’un demi-poste.
« Le dialogue qu’instaure l’Etat avec les associations est exclusivement financier voire marchand. La rigueur budgétaire n’est pas contestable en soi mais la situation de suspicion à l’égard des associations et les incertitudes budgétaires auxquelles elles sont confrontées en permanence menacent gravement et profondément la vie associative. Qui seront demain les bénévoles prêts à gérer l’ingérable ? » dit un communiqué de l’association « SOlidarité femmeS »
Dans quelques temps, la vie associative, dans ses formes actuelles de dénonciation, de contestation et de proposition, sera-t-elle épuisée ? C’est sans doute le but recherché puisque, depuis 2007, toutes les formes de solidarité sont méthodiquement détruites !
Et comme l’Etat considère que c’est l’offre qui conditionne la demande sociale... le désengagement de l’Etat deviend aisé. « Nous devrons alors recourir à la charité, au social -business, mot qui devient à la mode ... » dit encore l’association.
Contacts : 02 40 12 12 40 ou numéro gratuit : 3919