Ecrit le 21 mars 2012
Surveillance profonde
En Syrie, c’est du matériel américain qui permet au régime de M. Bachar Al-Assad de censurer Internet et de récupérer comme bon lui semble les identifiants et mots de passe des citoyens, afin d’accéder à leurs messageries électroniques. Un outil particulièrement efficace pour reconstituer les interactions d’un opposant avec des appuis intérieurs ou extérieurs.
Les technologies employées portent le doux nom de Deep Packet Inspection (DPI, en français « inspection en profondeur des paquets »). Lorsqu’on envoie un courriel, des dizaines de machines se relaient pour l’acheminer. Se contentant de consulter l’adresse de destination, elles n’en regardent pas le contenu et le transmettent directement au voisin. De proche en proche, le courrier parvient à bon port.
Avec le DPI, c’est une autre vision de l’Internet qui se met en place. Les techniques de DPI permettent de lire le contenu des conversations, les modifier, les envoyer à quelqu’un d’autre En Chine, les technologies de DPI sont au cœur du grand pare-feu qui permet au gouvernement de censurer les conversations et d’espionner les citoyens. En contradiction avec la notion de « neutralité du réseau », qui affirme que le rôle du fournisseur d’accès est de faire transiter sans discrimination toutes les données demandées.
(source : le monde diplomatique janvier 2012)