Ecrit le 12 novembre 2014
La maison d’une famille nombreuse, aux enchères publiques
Par voie de presse (voir photo), il est annoncé la vente aux enchères publiques d’une maison appartenant à une famille nombreuse de Treffieux en difficultés. c’est un long processus qui risque de conduire aujourd’hui cette famille à la rue des incompréhensions, le chômage, un retard d’annuités, une déclaration d’incident de paiement et la déchéance du droit à l’allocation logement.
En ces périodes de crise, où chacun s’accorde à considérer que demain sera encore plus difficile qu’hier, pourquoi en rajouter alors que des solutions existent et notamment pour cette famille par l’application du seul principe du maintien du droit à l’allocation logement et par conséquent à sa solvabilité auprès de la banque. La loi ALUR ouvre cette perspective alors ? Les associations d’insertion par le logement, et pour notre secteur, Une Famille Un Toit 44, milite en ce sens, en premier lieu pour ces femmes, ces hommes et ces enfants pour qu’ils ne se retrouvent pas dehors, sans toit et sans avenir, ensuite parce que le principe « DU LOGEMENT d’ABORD » est affirmé par les institutions et l’Etat, enfin parce que la loi DALO (droit au logement opposable) reconnaît un droit au logement décent aux personnes qui ne peuvent accéder par leurs propres moyens à un tel logement ou s’y maintenir.
Il est parfois bon de rappeler les fondamentaux des humanistes, des associations et de grands mouvements impliqués comme ATD Quart Monde ou la Fondation ABBE PIERRE :
« Tout homme, quel qu’il soit, porte en lui une valeur inaliénable, fondamentale, qui fait sa dignité d’homme. Quels que soient son mode de vie, ses pensées, ses limites, tout homme, et notamment l’homme pauvre, garde intacte cette valeur essentielle qui le situe au rang de tous les hommes. »
Photo : Dix personnes (et deux pères absents, pour travail)
Le logement est un droit fondamental pour accéder à cette citoyenneté. c’est l’un des facteurs déterminants de promotion et d’insertion sociale, économique et culturelle de chacun et de tous.
Mardi 4 novembre, Une Famille un Toit était présente aux côtés de la famille lors des visites qu’organisait l’huissier pour les éventuels acheteurs (un seul s’est présenté) et a demandé à la famille si elle comptait rester là et si oui combien de temps. Vendredi 7 novembre a eu lieu la vente à la bougie au Tribunal de Grande Instance à Nantes : séquence assez éprouvante pour ceux qui se voient dépouiller de leur bien. Mais le Crédit Agricole n’a pas voulu faire d’enchères et aucun acquéreur ne s’est présenté.
Du côté de la municipalité, la secrétaire générale a répondu à nos questions : « La municipalité était représentée par une élue lors de la visite des lieux ; il en ressort qu’Ã compter du jour de la vente aux enchères, la famille concernée perdra son statut de propriétaire. Elle reste cependant dans les lieux. Pour autant, cette famille n’est pas expulsée (la trêve hivernale a débuté le 1er novembre). La commune reste en contact avec cette famille ».