Ecrit le 27 octobre 2010
Soupçon de manipulation
Chambéry, 19 octobre 2010 à 18h, avenue de Boigne, Des jeunes encagoulés jettent des pierres sur un cordon de CRS ou gendarmes mobiles. Ça dure un bon moment. Puis trois de ces jeunes, l’instant d’avant les plus hardis à jeter des pierres, remontent un brassard orange sur leur manche droite, foncent sur l’un d’entre eux et l’immobilisent. Remarquable coordination car immédiatement surgit une dizaine de policiers qui protègent le groupe.
Et devant les commerçants médusés on voit trois jeunes encagoulés embarquer un de leurs potes !. Sur la photo jointe, voir un de ces « brassards oranges », sweat à cagoule gris et bandeau noir, APRÈS l’interpellation ci-dessus racontée.
Ces « casseurs », ils tombent chaque fois rudement bien pour arranger les affaires d’un gouvernement désapprouvé par 71% des Français sur ce projet des retraites, mais certainement approuvé par une majorité pour « maintenir l’ordre ».
NB : Pour sembler « maintenir l’ordre » et rassurer les citoyens, encore faut-il qu’il y ait désordre ... non ?
Réquisitions non, réquisitions oui
Le gouvernement ne sait plus que faire. Ses hauts-gradés multiplient menaces et réquisitions, par exemple à la raffinerie de Grandpuits (Seine et Marne). Mais la justice administrative a cassé cet arrêté (qui avait conduit à l’évacuation musclée et rapide du site le 22 octobre) pour avoir « porté une atteinte grave et manifestement illégale au droit de grève ». Le juge reproche au préfet d’avoir réquisitionné « la quasi-totalité du personnel de la raffinerie », ce qui « a eu pour effet d’instaurer un service normal » au sein de l’entreprise
Aussitôt le préfet a pris un nouvel arrêté en se cantonnant à la réquisition du personnel strictement nécessaire.
Châteaubriant est bien entendu touché par les restrictions d’essence. Certains automobilistes font parfois 45 min de queue pour obtenir une vingtaine de litres. Conséquence : moins de monde dans les commerces et organisation de co-voiturage. [De ce fait, il y a de la place pour stationner sur la Place de la Motte]. Des réunions ont été annulées en raison des aléas des déplacements.
Bagarre de magistrats
Liliane Bettencourt : y aurait-il des révélations gênantes ? Le pouvoir, une deuxième fois, a fait saisir les fadettes (factures de téléphone) de deux journalistes du Monde pour voir qui ils appellent dans cette affaire. Et ceci, en violation du code de procédure pénale qui interdit aux magistrats du Parquet de se faire communiquer les fadettes des journalistes sans l’accord express des intéressés. Que ce soit sur les Roms, ou les réquisitions, ce gouvernement piétine allègrement les lois !
Mis en ligne le 27 octobre 2010
200 jeunes en otages
Les manifs sur la réforme des retraites durent trop longtemps au gré des grands médias qui préfèrent les infos-flash aux réflexions en profondeur. Et puis, parler du carburant qui manque, des automobilistes « pris en otage » n’est-ce pas plus amusant ?
Otages, otages. Voici une histoire (un extrait seulement). Ca s’est passé le 21 octobre à Lyon, la police a arbitrairement séparé en deux le groupe de personnes se rendant à la manifestation, bloquant place Bellecour ceux qui ne répondaient pas aux critères du « bon manifestant » (la peau claire, pas trop jeune, pas de survêtement ni capuche). « On est plusieurs centaines sur la Place. Celle-ci est relativement calme. On attend, éparpillés par petits groupes sur l’ensemble de la place. Les flics disent qu’on pourra ressortir quand la manifestation sera partie. On attend. L’hélicoptère tourne au-dessus de nous dans un bruit assourdissant. Il y a quelques mouvements de foule mais la scène reste calme. A vrai dire, on se fait chier () Vers 18 heures, les flics nous informent qu’on peut sortir dans l’angle nord. Tout le monde s’y rend. Ils nous répondent par de la lacrymo. On y retourne. Les gens crient, mains en l’air : » on nous a dit qu’on pouvait sortir par là ! « . Rebelotte. Fusée lacrymo, dispersion. A la troisième tentative, on nous laisse approcher. Effectivement, les flics nous laissent enfin sortir. Ils font sortir les gens un par un, relèvent les noms, prénom, adresses, puis font une fouille au corps (palpation disent-ils), et vident les sacs. Comme nous sommes plus de 200 personnes, cela prend beaucoup de temps. On se serre, docilement, pour faire la queue, tête baissée. Alignés, ils rabattent tous les prisonniers à l’extrémité de la place. Ils nous disent qu’on sortira tous, mais au compte-goutte. On attend. Ceux qui n’ont pas leurs papiers d’identité sont mis de côté. On finit par nous laisser passer. Pendant qu’elle me » palpe " elle me dit qu’elle va faire ça vite. Je suis écœurée.
Cela fait presque 6h que les policiers ont reçu l’ordre de ne laisser sortir personne de la place Bellecour. 6 heures qu’environ 200 personnes (et je pense dire cela au bas mot) sont privées de leurs libertés essentielles : circuler, manger, boire, aller aux toilettes. 6 heures que l’on est retenu sur une place publique, sonnés, dans l’incompréhension, avec plus d’une centaine de policiers qui nous encerclent, pointent sur nous leurs armes au moindre mouvement de foule et les utilisent et l’hélicoptère qui tourne quasiment en permanence. Le flic qui contrôle l’identité de mon amie lui dit « au moins, hein, vous avez plus envie de recommencer ! ».
Source : http://pjjp44.blogspot.com/2010/10/temoignage.html
Comment je suis devenu casseur, à mon insu : http://www.bastamag.net/article1247.html
Des policiers, démasqués, se replient au niveau des gendarmes : http://www.dailymotion.com/video/xffkv6_manif-des-policiers-infiltres-demasques_news
Un couple pris dans la violence : http://www.mediapart.fr/club/blog/drapher/241010/garde-vue-des-six-lyceens-de-fontainebleau-un-couple-pris-dans-les-violence