Ecrit le 3 février 2011
La vidéo qui fait pleurer la gendarmerie
La vidéo circule sur internet. Elle est reprise par les journaux (Le Monde, Nouvel Obs, France-soir, etc).
La scène se passe à Anduze. Opposés à l’accroissement de l’agglomération d’Alès, plusieurs élus et citoyens manifestent. Les gendarmes sont présents et saluent les autorités. Tout le
monde est bien tranquille.
Mais la situation dégénère : un officier de gendarmerie, apparemment sans prévenir, asperge les manifestants de gaz lacrymogènes, parfois à bout portant ! La foule s’agite, et des coups de matraque sont distribués. Un événement filmé par un amateur, qui a publié la vidéo sur Internet (et qui a depuis été largement diffusée).
Des « élus locaux » ont protesté contre ces « violences », et la vidéo ne laisse évidemment pas indifférent. l’aFP a constaté sur des blogs et sites de gendarmes - tenus en tant que militaires à un strict devoir de réserve -, qu’elle sème l’émoi parmi les gendarmes .
Lire et voir ici :
http://www.lemonde.fr/politique/article/2011/02/02/interpellation-musclee-a-anduze-le-gendarme-nous-a-gaze-sans-sommation_1474241_823448.html
Un manifestant, blessé, témoigne : http://www.lepost.fr/article/2011/02/03/2394001_gard-un-manifestant-blesse-lors-de-l-intervention-des-gendarmes-raconte.html
La lettre de Louis Julian
Louis Julian, vigneron de 60 ans, était parmi les manifestants le 21 janvier dernier à Anduze, dans le Gard. Il affirme avoir été frappé par le chef d’escadron Frédéric Warrion, celui qu’on voit faire usage d’une bombe lacrymogène sur cette vidéo et compte porter plainte.
Jeudi 3 février 2011, le vigneron a décidé d’adresser aux médias la lettre ouverte (accompagnée de la photo ci-dessus) qu’il a rédigée au commandant Warrion :
"Monsieur le Commandant, j’aimerais connaitre la motivation qui vous a poussé à me casser la figure : vous ai-je agressé ? Ai-je agressé l’un de vos gendarmes ? Ou est-ce que c’est parce que j’ai réussi à récupérer et jeter au loin l’aérosol lacrymogène avec lequel vous arrosiez copieusement des mémés et des élus ?
Lorsque vous m’avez frappé le visage à poings nus, la main ornée d’une belle chevalière, j’étais ceinturé par plusieurs gendarmes et je ne représentais aucun danger !
N’était-ce pas une réponse disproportionnée à une attaque qui n’a pas eu lieu ? Dans ce cas, vous m’auriez interpellé. Cette violence à mon égard était gratuite.
Je suis ébranlé dans la confiance que j’avais, comme tout citoyen normal, dans votre mission.
Si d’homme à homme, je pourrais accepter des excuses de votre part, si vous m’en aviez formulées, en tant que citoyen, j’estime qu’il est de mon devoir de porter l’affaire devant la justice.
Respectueuses salutations
Louis JULIAN,
Vigneron à Ribaute les Tavernes depuis plus de 30 ans,
Gendarme muté : http://www.lemonde.fr/societe/article/2011/07/08/gaz-lacrymogenes-a-anduze-le-gendarme-a-ete-mute_1546694_3224.html
Note d’octobre 2011
Un site internet surveille la police :
Le ministère de l’intérieur a annoncé vendredi 7 octobre 2011 avoir déposé un référé d’heure à heure visant à obtenir des fournisseurs d’accès le blocage des « pages diffamatoires et injurieuses » du site Copwatch qui publie des photos de policiers et gendarmes. Le référé du ministère sera examiné le mercredi 12 octobre par le tribunal de grande instance de Paris.
Le site Copwatch, qui se veut l’œuvre d’un « collectif de citoyens souhaitant lutter par la transparence et l’information contre les violences policières », publie des photos de policiers à qui il attribue des propos et auxquels il donne des appréciations. Le ministre de l’intérieur, Claude Guéant, l’a jugé « absolument insupportable et scandaleux ».
Le site Copwatch : https://copwatchnord-idf.org/
Un point de vue : http://www.liberation.fr/societe/01012363197-les-copwatchers-incitent-les-policiers-au-repli