Ecrit le 27 avril 2011
sécheresse : des mesures et vite !
Le moral revenait ces dernières semaines chez les paysans en raison de l’embellie des prix, même si ça ne permettait pas d’avoir une incidence directe sur leurs revenus.
Mais le risque avéré de sécheresse va entraîner des conséquences économiques importantes sur l’exploitation et remet les paysans dans une situation de doute et d’incertitude, qui va engendrer une baisse de moral.
Des décisions très en amont doivent être prises pour faire face à cette situation et pour stopper la spéculation. Nous demandons donc au Ministre :
- - d’interdire le broyage des pailles,
- - d’envisager une mesure permettant aux éleveurs d’accéder à 500 kg de céréales par UGB au prix d’intervention,
- - d’alléger les règles régissant la gestion des primes au maintien des troupeaux de vaches allaitantes (durée de détention des animaux),
- - des reports d’échéance sur les prêts bancaires pour ceux qui le souhaitent,
- - le paiement rapide des MAE (mesures agro-environnementales) et des aides sécheresse de l’an dernier !
Communiqué de la Confédération paysanne. Contact : Dominique LEBRETON : 06 74 17 28 50
Retour en images sur la sécheresse de 1976 : http://tempsreel.nouvelobs.com//actualite/vu-sur-le-web/20110513.OBS3063/flash-back-la-grande-secheresse-de-1976.html
Ecrit le 11 mai 2011
Les paysans sur la paille
Depuis le 1er janvier 2011, la pluviométrie, en Loire-Atlantique, accuse un déficit d’environ 50 % par rapport à la moyenne des 40 dernières années, et même de 60 % à la station d’observation de Derval.
En même temps les températures sont en hausse de 15 % depuis le 1er janvier et même de 35 % en moyenne en avril. De ce fait les céréales sont en avance ! Mais l’absence de pluie, les chaleurs et le vent tendent à assécher les sols. Les talles ne se développent pas (ou peu), l’épiaison est trop précoce, la fertilité des épis est diminuée. Le colza souffre d’un mauvais enracinement et subit des attaques de ravageurs (méligèthes). La pousse de l’herbe est ralentie depuis le 15 avril : la qualité est bonne mais la quantité n’est pas au rendez-vous.
Si cela continue, on va manque de paille et d’herbe. d’ores et déjà on peut estimer la perte à un mois et demi de pâturage. Et comme 2010 a connu déjà un déficit, on ne peut compter sur des stocks.
La Chambre d’agriculture de Loire-Atlantique a mis en place une cellule technique pour accompagner les agriculteurs et les aider à prendre les bonnes décisions, notamment le choix entre jachère et prairie, en fonction de leur situation propre. Et à ne pas broyer les pailles qui pourront servir de fourrage, le cas échéant Elle envisage une « opération paille » et invite les éleveurs à estimer leurs besoins en fourrage
Avec le préfet : 29 avril
Le Comité sécheresse départemental présidé par le préfet, s’est réuni le 29 avril. La profession agricole a réitéré ses demandes :
– autoriser la fauche des bandes enherbées,
– autoriser les prélèvements d’eau pour irrigation, d’une part dans des réserves privées avec l’accord exprès du propriétaire, d’autre part dans des réserves alimentées par des stations d’épuration (par exemple celle du marais du Boivre).
Enfin, à plus long terme, la profession agricole demande que soit favorisée la création de réserves collinaires pour sécuriser les systèmes de production en stockant l’eau excédentaire hivernale pour la réutiliser l’été.
Ces propositions peuvent complètement trouver leur place à côté des dispositifs assuranciels actuellement mis en place.
Avec le ministre : 12 mai
l’an passé, une grande partie des éleveurs de l’Ouest ont subi une grave sécheresse, ce dans l’indifférence générale, en particulier celle du ministre de l’agriculture, malgré les interpellations répétées de la Confédération Paysanne. Cette situation a en partie concouru aux difficultés que traversent nombre d’éleveurs aujour-d’hui. Actuellement de nombreux paysans n’ont droit à aucune prise en charge des risques climatiques.
Le gouvernement a privatisé la couverture de ces risques en confiant aux assurances privées le soin de les couvrir pour les productions végétales. Ce choix laisse sur le bord de la route toute une catégorie de paysans qui n’ont pas les moyens de s’offrir des primes d’assurances. Du reste le système avait déjà démontré son injustice puisque Groupama a décidé de ne pas couvrir de nouveaux paysans. La Confédération paysanne a toujours contesté cette volonté de privatiser la solidarité nationale.
Dès les premières manifestations de la sécheresse cette année, la Confédération paysanne formulait au Ministre de l’agriculture quelques premières propositions :
– interdire le broyage des pailles,
– envisager une mesure permettant aux éleveurs d’accéder à 500 kg de céréales par UGB au prix d’intervention,
– alléger les règles régissant la gestion des PMTVA (prime au maintien du troupeau de vaches allaitantes),
– des reports d’échéance sur les prêts bancaires pour ceux qui le souhaitent,
– le paiement rapide des MAE (mesures agro-environnementales) et des aides sécheresse de l’an dernier !
Les paysans attendent aujourd’hui des décisions gouvernementales fortes pour leur assurer un approvisionnement et pour moraliser le marché des fourrages.
La convocation du comité de suivi de la sécheresse le 12 mai prochain devra être le moment d’annoncer ces indispensables décisions.
Ecrit le 11 mai 2011
CIVAM : Une journée sur l’herbe
Chaque année, deux fois par an, le CIVAM DEFIS organise une journée Herbe avec tour de prairie. Ce printemps, rendez-vous mercredi 18 mai à partir de 10h chez Yannick Simon au lieu-dit La Gaulais à Bouvron pour un échange d’expériences entre agriculteurs.
Cette journée, ouverte à tous, débutera sur le thème de la conduite du pâturage à adapter face à l’éventualité d’une deuxième année de sécheresse (année 2010 difficile, stocks faibles et trésoreries fragilisées). Des témoignages d’agriculteurs et un débat ouvriront des pistes de réflexion sur la gestion des systèmes herbagers en cette année au climat capricieux (économies de charges, reconstitution des stocks, gestion des pâturages de printemps, optimisation de sa SFP ...)
Pour plus d’information, n’hésitez pas à contacter le CIVAM au 02 40 14 59 00.