Ecrit le 18 mai 2011
Les immigrés rapportent plus qu’ils ne coûtent
Libération.fr du 11/05 : Des parlementaires de tous bords ont rendu public ce mercredi, à l’assemblée Nationale, un rapport d’audit mené pendant près d’un an sur la politique d’immigration de la France pour « éclairer l’approche des phénomènes migratoires ». []
Ainsi, Sandrine Mazetier (PS) a indiqué qu’elle « interpellera les candidats à la primaire socialiste » sur la politique d’immigration qu’ils entendent mener. Etienne Pinte (UMP), opposant notoire à la politique du gouvernement dans ce domaine, a regretté qu’« aujourd’hui on alimente les peurs, alors qu’il faut faire appel à l’intelligence de nos concitoyens ». Il a assuré qu’il « ne déserterait jamais sa famille comme Eric Besson (ex-PS) l’a fait avec la sienne » mais qu’il entendait « peser » sur elle, citant en exemple l’abandon par la majorité de la déchéance d’extension de nationalité dans le projet de loi sur l’immigration.
Le rapport apporte un éclairage sur des aspects peu ou mal connus du grand public. Ainsi, le fait que les migrants subsahariens ont en moyenne un niveau d’instruction supérieur aux personnes vivant en France métropolitaine (40% d’entre eux sont diplômés du supérieur) ou encore, que le taux d’activité entre les étrangers de 30 à 49 ans et les Français du même âge est sensiblement identique. L’universitaire Lionel Ragot a souligné que si la France optait pour une « immigration zéro » ce n’est pas 3% mais 5% du PIB supplémentaire qu’il faudra trouver à l’horizon 2050 pour financer la protection sociale.
Martine Billard (Parti de Gauche) a fait état d’une autre étude : si les immigrés « coûtent » annuellement 47,9 milliards d’euros en dépenses de protection sociale, ils rapportent 60,3 milliards en cotisations, soit un solde largement positif.
Tous les parlementaires présents ont regretté les fins de non-recevoir des responsables institutionnels sollicités et que ce rapport d’audit n’ait pu se faire dans un strict cadre parlementaire (le rapport ayant été financé par eux-mêmes).
RSA : la droite sociale
Libération.fr du 12/05 : Le ministre des Affaires européennes, Laurent Wauquiez, a regretté, dans un communiqué à l’AFP, « l’interprétation de ses propos » sur le RSA et affirme qu’il se taira sur le sujet jusqu’Ã une prochaine convention de l’UMP consacrée à ce thème, le 8 juin. Le chef de file de la « Droite sociale » c’est son nom, ne riez pas !) au sein de l’UMP a précisé avoir fait part de ces regrets à François Fillon.
« Les récentes propositions, faites par la Droite sociale, sur les questions de justice sociale ont suscité de nombreuses réactions au sein de la majorité. Comme je l’ai dit ce matin au Premier ministre, nous regrettons que ces propos aient été interprétés comme une remise en cause du RSA », a fait valoir le ministre. Evidemment c’est la faute de la presse !
Le 11 mai, Nicolas Sarkozy avait recadré Laurent Wauquiez lors du Conseil des ministres, en vantant le « bilan exceptionnel » du Revenu de solidarité active. []
Pour autant, R. Bachelot veut simplifier le RSA ... Lexpress.fr du 13/05 : « Un système horriblement complexe » dit-elle. La réforme du RSA fait l’objet d’une mission confiée en mars par l’Elysée au secrétaire général adjoint de l’UMP, Marc-Philippe Daubresse, ancien ministre de la Jeunesse et des Solidarités actives. Ses conclusions sont attendues en juillet. []
Gaz de schiste
Le Jdd du 12/05 : le 11 mai, la proposition de loi UMP concernant l’exploitation du gaz de schiste a été adoptée par l’Assemblée nationale. La gauche a voté contre. Pour José Bové, la majorité a cédé à la pression des industriels : « C’est clairement une reculade de la part du gouvernement et de la majorité par rapport aux propos tenus initialement par le Premier ministre et la ministre de l’Environnement qui s’étaient déclarés favorables à l’abrogation des permis de gaz et huile de schiste. Aujourd’hui, le terme d’abrogation n’existe plus. Cet article 2* est une façon de permettre aux industriels de se dédouaner. Surtout que ceux qui vont analyser ces rapports seront les mêmes personnes qui ont octroyé les permis au niveau du ministère de l’Energie. Le moins que l’on puisse dire, c’est que cela ne résout rien ! Au contraire, cela exacerbe la colère sur les territoires. La seule chose positive, et je le reconnais, est l’interdiction de la fracturation hydraulique. » []
« Le lobby des industriels a joué un rôle majeur dans cette décision. Il a fait pression à la fois sur le ministère et sur les élus pour tenter de faire croire que, si les permis étaient abrogés, les recours juridiques allaient coûter des millions et des millions d’euros à l’Etat. Or l’analyse juridique montre qu’au maximum ils pouvaient bénéficier de l’indemnisation sur les documents déjà réalisés. C’est-Ã -dire que du papier ! Car les travaux n’ont pas commencé. Les industriels ne pouvaient se prévaloir d’aucune réserve et donc d’aucun manque à gagner. Que le gouvernement ait succombé à cette intox, c’est du grand n’importe quoi. Pour justifier le texte, Christian Jacob a expliqué avoir voulu éviter les menaces. Sauf qu’aucune n’était valable ! On change la politique en fonction des intérêts des entreprises et on se couche littéralement devant elles. C’est inadmissible. »
Le son du cor
Lefigaro.fr du 13/05 : Nicolas Sarkozy a convié à l’Élysée le président de Chasse, Pêche, Nature et Traditions (CPNT), Frédéric Nihous. Malgré son maigre score à la présidentielle de 2007 (1,15%, soit 420.759 voix), le conseiller régional d’Aquitaine entend profiter de ce rendez-vous pour rappeler au chef de l’État « les inquiétudes et les impatiences des chasseurs » sur la reconnaissance de la place de la chasse dans la gestion du monde rural. « CPNT est clairement dans la majorité présidentielle. Le bilan de Nicolas Sarkozy est positif mais le compte n’y est pas », explique Nihous.
A un an de la présidentielle, le gouvernement cherche manifestement à s’attirer les voix du 1,3 million de chasseurs, qui pourraient être tentés par le vote Front national. Malgré un ordre du jour parlementaire surchargé, deux propositions de loi UMP visant à moderniser le droit de la chasse sont sur les rails. La première a été adoptée à la quasi-unanimité le 5 mai au sénat (Ã l’exception, bien sûr, des écologistes), à l’initiative de Ladislas Poniatowski. L’autre a été examinée à l’Assemblée le 11 mai, dans un climat de consensus droite-gauche (hormis les Verts) et fera l’objet d’un vote solennel le 17 mai.
« Le chef de l’État a conscience que les chasseurs ont une vraie expertise en matière de protection de l’environnement », se réjouit David Douillet, député UMP des Yvelines, auquel le premier ministre a confié une mission en la matière. Lors des États généraux de la chasse, en février, la ministre de l’Écologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, a rendu hommage au rôle des chasseurs dans « la préservation et la restauration des nombreux écosystèmes ». La fédération nationale des chasseurs (FNC), elle, « se veut totalement apolitique », souligne son principal conseiller, Thierry Coste, qui côtoie aussi bien Jean-Louis Borloo que François Hollande.
Ndlr : la chasse aux chasseurs est ouverte !
A la vôtre !
NouvelObs du 13/05 : Deux drames sont survenus coup sur coup, lundi 9 mai. A l’hôpital de Montauban, une femme dit avoir accouché seule faute de personnel disponible. Son enfant, prématuré, n’a pas survécu. A Lille, une jeune femme enceinte a subi une IVG par erreur. Elle a aussi perdu son enfant.
« Plus on ferme de services et de maternités de proximité et plus on fait d’économies, plus on multiplie les risques. » dit le personnel. Et ce n’est qu’un début .
Ecrit le 25 mai 2011
Les arguments de DSK
Depuis le début de l’affaire DSK, on a peu entendu les arguments de la défense. L’avocat William Taylor, a réaffirmé, le 19 mai, que son client n’avait pas l’intention de s’enfuir le samedi précédent, quand il a été arrêté dans l’avion d’Air France. La preuve, assure le conseil, c’est qu’il avait appelé deux fois l’hôtel pour qu’on lui envoie un coursier qui lui ramène son téléphone portable, oublié au Sofitel. Ce sont d’ailleurs ces coups de fil qui ont mis la police sur sa piste. D’après un document présenté, le billet d’avion avait été acheté le 11 mai, preuve supplémentaire, selon l’avocat, qu’il ne fuyait pas les États-Unis. Me Taylor a aussi expliqué que DSK avait bien déjeuné dans un restaurant le 14 mai, et qu’il avait pris un taxi pour l’aéroport, vers 14 h 15. « C’est un homme respectable » qui « n’a qu’un but, laver son nom », a-t-il dit.
Selon l’aFP du 20 mai, « un homme qui s’était présenté comme »le frère« de l’accusatrice de l’ex-patron du Fonds monétaire international (FMI) Dominique Strauss-Kahn a reconnu n’être en fait qu’un ami de cette femme de chambre de l’hôtel Sofitel de New York ».
[NDLR : Que d’incohérences dans cette affaire. Wait and see ]
Orgie sexuelle
LeMatin.ch du 19/05 : Lors d’un « séminaire de motivation » en Hongrie en 2007, cent cadres commerciaux d’une filiale de l’assurance Munich Re ont été « récompensés » pour leurs mérites par une visite aux thermes Gellert à Budapest où les attendait une vingtaine de prostituées.
Ndlr : enfin une entreprise qui se soucie de son personnel !
L’hypothèque Tapie
La candidature de Christine Lagarde au poste de directeur général du Fonds monétaire international (FMI) monte en puissance. Certes, en plein scandale Strauss-Kahn, la France hésite à mener ouvertement la campagne en sa faveur, mais la ministre française des finances a reçu de nombreux soutiens européens, en dépit de l’incertitude qui pèse sur les éventuelles poursuites dont elle pourrait faire l’objet dans le cadre de l’affaire Tapie.
Selon LeMonde du 20/05 : Christine Lagarde est menacée de poursuites judiciaires dans le dossier lié au règlement de l’affaire opposant Bernard Tapie au Consortium de réalisation (CDR) chargé de la gestion du passif du Crédit lyonnais. Le parquet général, saisi par des députés socialistes, a estimé, le 10 mai, qu’il y avait « de nombreux motifs de suspecter la régularité, voire la légalité du règlement arbitral » à la suite duquel le CDR, supervisé par un établissement public, a été condamné, le 11 juillet 2008, à verser 285 millions d’euros à M. Tapie.
Selon les rapports de la commission des finances de l’Assemblée nationale et de la Cour des Comptes, la décision de passer outre une décision judiciaire pour recourir à un arbitrage qui présentait, selon les autorités qualifiées, « des risques évidents pour les intérêts du CDR et de l’Etat » n’a pu être prise sans l’aval de la ministre. Les hauts fonctionnaires auditionnés par la commission des finances de l’Assemblée nationale ont toujours déclaré avoir agi « sur instructions ministérielles ».
Le parquet général a transmis le dossier à la commission des requêtes de la Cour de justice de la République (CJR) qui va devoir décider s’il y a matière à ouvrir une enquête « sur les faits d’abus d’autorité susceptibles d’avoir été commis par Mme Christine Lagarde dans l’exercice de ses fonctions ». L’abus d’autorité est un délit passible de cinq ans de prison et 75 000 euros d’amende. Si la commission des requêtes décide qu’il y a lieu de poursuivre les investigations, le dossier sera transmis à la commission d’instruction de la CJR qui, à l’issue de son enquête, prendra une ordonnance de renvoi ou de non-lieu.
Areva accusée de minorer ses incidents
L’Expansion.com du 19/05 : L’usine de retraitement des déchets nucléaires d’Areva à Beaumont-Hague (Manche) a sous-estimé la gravité de plusieurs incidents survenus sur le site en 2010, a indiqué l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN). « L’ASN considère que le processus de déclaration des événements significatifs de l’établissement Areva de la Hague reste globalement insatisfaisant. Il n’est pas normal que, pour environ un quart des incidents, l’ASN soit quasiment obligée de se fâcher pour obtenir une déclaration ».
Le gendarme du nucléaire regrette d’avoir « découvert » certains événements au cours d’inspections. « Trois fois en 2010 » Areva-La Hague a déclaré un incident comme étant de niveau 0 et l’ASN l’a reclassé en incident de niveau 1, sur l’échelle internationale INES qui en compte huit de 0 à 7, du moins dangereux au plus dangereux.
58 événements significatifs ont été déclarés en 2010 par Areva (contre 25 en 2009) pour cette usine, un des sites qui concentre le plus de matière radioactive au monde. Six ont été classés de niveau 1. Un événement déclaré en 2010 a été classé au niveau 2 qui correspond à une contamination humaine à l’intérieur du site et/ou à des défaillances importantes des dispositions de sécurité, le 3 étant lié à la contamination grave d’un travailleur.
Suicide au travail
Le Monde du 20/05 : La cour d’appel de Versailles a confirmé le jugement du tribunal des affaires de sécurité sociale des Hauts-de-Seine qui avait condamné Renault, le 17 décembre 2009, pour avoir « commis une faute inexcusable à l’origine » du suicide d’Antonio de B., un ingénieur de haut niveau, le 20 octobre 2006.
A travers le jugement de la cour d’appel de Versailles se trouvent durement condamnées toute la chaîne de commandement et de management, la « culture du sur-engagement », enfin la nocivité d’une organisation du travail faisant peu de cas des hommes. []
La cour d’appel de Versailles rappelle que l’employeur est tenu vis-Ã -vis de ses salariés à une « obligation de sécurité de résultat ». Le manquement à cette obligation relève d’une faute inexcusable « lorsque l’employeur avait ou aurait dû avoir conscience du danger auquel était exposé le salarié et qu’il n’a pas pris les mesures nécessaires pour l’en préserver ». []
Alors que des cas de suicide au travail ont dramatiquement défrayé la chronique ces dernières années, chez Renault, mais aussi dans d’autres entreprises comme France télécom, ce jugement souligne la responsabilité des employeurs dans l’évaluation et la prévention des risques psychosociaux. L’accord national interprofessionnel sur le stress au travail, en date du 2 juillet 2008, signé par le patronat et les syndicats, pointait déjà clairement cette responsabilité. []
Il est temps de repenser l’organisation du travail là où le culte de la performance conduit à piétiner les hommes.
Panneaux - radars
Le Point.fr du 19/05 : La décision du gouvernement de supprimer les panneaux prévenant des radars fixes et d’interdire des avertisseurs vire au bras de fer avec les députés UMP, qui redoutent les conséquences de ces mesures très impopulaires, à un an des élections. Convoquée d’urgence après que le Premier ministre Fillon a été fortement chahuté, le 17 mai, par sa majorité sur les dernières mesures du Comité interministériel de la sécurité routière, une réunion à l’Assemblée nationale, le lendemain, entre élus UMP et Claude Guéant n’a pas calmé la fronde.
« Entre perdre son siège de député et sauver des vies, l’enjeu n’est pas de même nature », a semblé répondre l’ex-secrétaire d’État aux Transports Bussereau. L’association Victimes et citoyens a, elle, qualifié de « courageuse » la fin de non-recevoir opposée par Claude Guéant à l’UMP.
Ndlr : on pourrait garder les panneaux et supprimer les radars !