Ecrit le 13 juillet 2011
Retraite : les inconvénients de 2003 s’ajoutent à ceux de 2010
Vendredi 1er juillet 2011, la réforme des retraites adoptée à l’Assemblée nationale le 27 octobre dernier est entrée en vigueur, pour le pire et sans le meilleur. Depuis l’automne, Nicolas Sarkozy répète à chaque déplacement de terrain, qu’il n’a fait que son devoir, et qu’il a assuré le financement du régime des retraites à compter de 2018.
Mais, d’après les évaluations gouvernementales, la réforme laisse 15 milliards d’euros par an non financés, et l’équilibre à partir de 2018 est basé sur des hypothèses économiques aléatoires voire fantaisistes : un chômage à 7% dans 4 ans (2015), et le plein emploi dès 2020 (une situation jamais connue en France depuis... 30 ans). Pire, les déficits accumulés jusque là ne seront pas financés.
Et voilà qu’on nous annonce que le gouvernement ajoute les inconvénients de la réforme de 2003 à ceux de la réforme de 2010. La réforme des retraites de 2003, c’était : on maintient les 60 ans et on va relever la durée de cotisation en fonction des gains d’espérance de vie. Et la réforme de 2010 c’est : faudra attendre 62 ans pour avoir une retraite complète. Et maintenant on nous impose la double peine : le recul de l’âge légal à 62 ans et l’allongement de la durée de cotisation à 41,5 ans (soit 166 trimestres au lieu de 165). Annonce faite au début des vacances, bien sûr !
Des chefs d’entreprises prudents
Selon Jean-François Gendron, président de la CCI (Chambre de Commerce et d’industrie) « L’enquête traditionnelle de conjoncture réalisée début mai auprès de 416 patrons dans le département de Loire-Atlantique montre une confiance encore mesurée. Certes le chiffre d’affaires déclaré aux services fiscaux pour l’année 2010 est en progression de 1,6 % dans le département mais les investissements sont restés au même niveau qu’en 2009. Et 6 000 emplois ont été créés en 2010 dans le département. Signe positif mais qui ne fait pas oublier la perte de 10 000 emplois en 2009. ».
En France, l’activité industrielle a reculé en juin, selon la Banque de France. Le taux d’utilisation des capacités de production est retombé à 80,2 % contre 81,1% lors du mois précédent. Repli passager lié à la fin de la prime à la casse ou coup d’arrêt ?
Les licenciements continuent
Selon Marianne2, « nous sommes mi-2011 l’actualité sociale est tristement abondante, si bien que l’on se croirait en 2008 ! Cette fois-ci la majorité des plans n’ont qu’une seule origine : apporter plus de rentabilité à l’entreprise. c’est comme si la crise de 2008 avait donné le départ pour le lancement décomplexé de toutes sortes de plans »sociaux" que les dirigeants n’osaient pas lancer avant. Maintenant que la crise nous a habitués aux annonces de plans sociaux, c’est officiel nous serons tous pressés comme des citrons, car c’est ce que nous sommes : une source de bénéfices qu’il faut éliminer si elle est trop faible. De plus, l’Etat, l’administration et les entreprises publiques ne se gênent plus : en 2010 La Poste aurait supprimé 11 694 emplois
Cette compression du personnel va de pair avec le stress de ceux qui restent. Entre peur d’y passer, stress du survivant et travail interminable pour compenser celui de ceux qui sont partis : les suicides et et le mal-être explosent ! Pour le plus grand bien du porte-monnaie des actionnaires"