Ecrit le 17 août 2011
Depuis plusieurs mois, le régime brutal du président syrien Bachar el-Assad paie des hommes de main pour faire la guerre à son propre peuple. Et nous laissons faire !
Les gouvernements du monde entier condamnent ces atrocités mais du bout des lèvres. Les principaux dirigeants européens ont pourtant le pouvoir de suspendre les flux d’argent qui financent ce bain de sang.
l’allemagne, la France et l’Italie sont les trois principaux importateurs de pétrole syrien. s’ils se mettent d’accord pour que l’Union Européenne impose immédiatement des sanctions, les fonds assassins de Bachar el-Assad se tariront. Liée à la famille au pouvoir, l’industrie pétrolière syrienne génère le gros des devises étrangères du pays.
Nous n’avons pas de temps à perdre : chaque jour, des dizaines de Syriens sont abattus, torturés ou disparaissent pour le seul motif de réclamer les droits fondamentaux de la démocratie. L’Union Européenne peut empêcher la répression d’être financée. Ceux d’entre vous qui ont internet peuvent signer la pétition demandant aux chefs d’Etat européens d’adopter immédiatement des sanctions pétrolières contre la Syrie :
Lien : http://www.avaaz.org/fr/ no_blood_for_oil_fr/ ?vl
Les membres de l’association Avaaz jouent un rôle déterminant en accompagnant les Syriens dans leurs exigences de liberté, de démocratie et de droits humains. Une grande partie des images et informations diffusées partout dans le monde est financée par de petits dons envoyés par les membres d’Avaaz du monde entier. Avaaz est un réseau citoyen mondial de 9 millions de membres qui mène des campagnes visant à ce que les opinions et les valeurs des peuples influent sur les décisions mondiales. (« Avaaz » signifie « voix » dans de nombreuses langues). Ses membres sont issus de tous les pays du monde ; son équipe est répartie sur 13 pays et 4 continents et travaille dans 14 langues
2000 morts
A ce jour, les organisations syriennes de défense des Droits de l’Homme ont répertorié en Syrie plus de 2 000 morts, dont, pour prévenir l’inévitable querelle des chiffres, elles ont pris soin de noter l’identité, la date et les circonstances du décès, ainsi que les autres informations qui pourront présenter une utilité lorsque sera venue l’heure de rendre des comptes devant une juridiction nationale ou internationale.
Elles ont aussi rassemblé les identités de quelque 3 000 « disparus » dont elles redoutent, compte-tenu des procédés expéditifs des services de sécurité, qu’il faille bientôt les compter eux aussi au nombre des victimes. Rappelons les « scores » du père de Bachar al-Assad :
entre 20 000 et 30 000 morts au début des années 1980, et de 17 à 18 000 disparus Et, malgré la répression, les manifestations ne s’essoufflent pas. Malgré le Ramadan, les manifestants descendent dans la rue après la prière du soir.
D’après M. Leverrier, ancien diplomate, la guerre civile en Syrie est à armes inégales : elle se déroule entre deux partenaires acharnés : le pouvoir, détenu depuis 40 ans d’une main de fer par la famille Al Assad et ses associés, qui redoute de devoir faire ses valises en s’engageant dans la voie des négociations, et qui tente donc de remettre à tout prix sur la population la chape de peur et de plomb dont celle-ci a commencé à se débarrasser ; des Syriens, avides d’en finir avec un régime politique auquel ils ont fait bon accueil en 1970, mais qui, bientôt détourné et accaparé par une « famille », a pris la forme d’un système mafieux, autoritaire, sanguinaire et prédateur, soucieux de sa pérennité beaucoup plus que d’un développement harmonieux du pays et de la satisfaction de la population.
Pour conserver son pouvoir et les avantages liés à cette fonction, Bachar Al Assad est prêt à tout. A organiser un simulacre de « dialogue national ». A concéder à ses sujets la « Loi sur les partis politiques » conforme à ses intérêts. A leur promettre des élections législatives qui ne sont pas leur priorité. A prétexter l’existence de « terroristes islamiques » et éventuellement à en créer. A mentir sur la réalité de la répression qu’il conduit. Et pourquoi pas, le moment venu, à fomenter des attentats ici ou là , hors de ses frontières de préférence, pour con-traindre la communauté internationale à détourner les yeux de la Syrie et à céder au chantage.
Les bombardements et les interventions de chars ne sont absolument pas destinés à supprimer les terroristes réels ou imaginaires qui y séviraient parmi les manifestants, mais à terroriser la population, afin de la contraindre à rentrer chez elle, à abandonner l’idée de manifester et, surtout, à la dissuader de réclamer, comme elle le fait, la chute du régime et le départ de Bachar al Assad. Laisserons-nous faire ?
Une explication détaillée ici :
http://syrie.blog.lemonde.fr/2011/08/10/qui-tue-qui-aujourdhui-en-syrie/
Ecrit le 17 août 2011
Deux femmes face au régime
« L’enthousiasme et l’humour de la maîtresse des lieux ajoutaient à l’intérêt de ces réunions », se souvient l’un des habitués du salon de cette fille d’une grande famille syrienne originaire de Homs, la troisième ville du pays. Quand Bachar el-Assad, donne à l’été 2001 le coup d’arrêt à un printemps qui n’a duré que quelques mois, plusieurs opposants habitués du Forum sont arrêtés, dont Mme Suheir Atassi, qui entame son premier séjour en prison.
Razan Zaitouneh, 24 ans alors, tente de les défendre à travers la toute nouvelle Association syrienne des droits de l’homme qu’elle avait créée avec d’autres juristes, mais aussi en publiant des articles courageux dans la presse arabe qui révèlent une opposante acharnée au régime.
Interdite de quitter le territoire depuis 2002, la jeune avocate qui aurait pu vivre confortablement de son métier, s’est consacrée à la défense des prisonniers politiques. Ses actions pour venir en aide aux familles des détenus, pour trouver les fonds afin de payer leurs avocats, pour alerter la presse mondiale sur la situation des opposants lui ont valu plusieurs prix internationaux et surtout l’estime d’une nouvelle génération de Syriens, qui se trouvent aujourd’hui dans les rues.
L’un de ses derniers articles, publié par le quotidien libanais Al-Mustaqbal, est un véritable manifeste pour la non-violence. « Oui, il y en a encore qui affrontent des fusils avec des fleurs, écrit celle qui a soufflé cette idée aux manifestants des environs de Damas. Cela peut paraître naïf et utopique à première vue. Mais les porteurs de fleurs voient cela autrement. Ils espèrent que la révolution changera bien plus que le régime. »
Saluant à son tour les manifestants pacifiques, Suheir Atassi évoque de son côté « les branches d’olivier qui défient les armes, démontrant au monde entier que les voix sont plus porteuses que la machine répressive du régime d’El-Assad ».
« Je suis impressionnée par la conscience politique de ces jeunes révolutionnaires libres, et surtout par leur capacité à organiser les manifestations, à les filmer avec leurs portables pour poster les vidéos sur le site de sa coordination et aux agences de presse avec les précisions de date et de lieu », ajoute Suheir Atassi qui, cachée avec son ordinateur, envoie des messages d’encouragement aux uns et aux autres à travers la page du Forum Jamal Atassi, qui n’existe plus que sur Facebook.