Plutôt Sam que le SAMU
Ecrit le 28 décembre 2006
C'est qui Sam ? C'est le capitaine de soirée C'est celui qui, dans un groupe, ne boit pas. Le taux d'alcoolémie maximum est si vite atteint. Quatre bières, et ça suffit ! Avec au bout le risque d'un accident mortel. Et, au moins, un retrait de 6 points d'un coup sur le permis de conduire.
La Sous-préfecture de Châteaubriant participe à la campagne de sécurité routière.
Dans la région de Châteaubriant :
80 accidents en 2004 avec 120 blessés et 10 tués 85 accidents en 2005 avec 110 blessés et 16 tués 73 accidents en 2006 avec 83 blessés et 22 tués
Il y a donc eu, en 2006, moins d’accidents mais deux fois plus de tués. « Souvent il s’agit d’accidents avec une seule personne. Un tiers de vitesse en trop, un tiers d’alcool, ou diverses causes dont des refus de priorité » dit le Sous-préfet Jean-Philippe Trioulaire.
La plupart du temps il s’agit d’accidents sur les petites routes de campagne, là où on pense que la circulation est moins dangereuse. Les motards sont, plus que d’autres, soumis à des risques d’accidents.
« Pourtant les jeunes ont de mieux en mieux intégré l’idée des » capitaines de soirée « »
dit le gérant de la discothèque « Le Moulin » de Plessé. « malheureusement nous voyons arriver des jeunes avec des packs de bière dans les coffres : ils s’enivrent sur le parking ! . Il nous arrive d’appeler des taxis pour raccompagner les jeunes chez eux, mais souvent ils ne veulent pas sortir la nuit ou ils pratiquent des prix prohibitifs ».
Un site internet pour se renseigner :
http://www.ckisam.fr
Des alcootests gratuits
sont disponibles à la
mairie de Châteaubriant
Ecrit le 24 janvier 2007
Ados ... pétaradant aujourd’hui, chauffards demain ?
La baisse des accidents mortels sur les routes de France, ces trois ou quatre dernières années, se poursuit (*). Seuls les 15-24 ans demeurent sur-représentés dans les accidents de la circulation..
Les deux roues, notamment les cyclomoteurs et scooters, continuent de figurer parmi les usagers de la route les plus accidentés, avec des accidents mortels en hausse de 12 % l’an passé. Pour un kilométrage annuel 7 fois moins important que celui des voitures, ils ont un nombre de tués par millions de véhicules 2,5 fois plus élevé (selon la prévention routière)
Face à cette hécatombe, le CISR (comité interministériel de sécurité routière) a pris de nouvelles mesures qui visent à lutter contre le « débridage » des deux roues, une pratique meurtrière qui touche la quasi totalité des deux-roues et qui est particulièrement dangereuse pour les cyclos. Des gamins de 15 ans se retrouvent ainsi sans expérience sur des engins trafiqués pouvant atteindre 80 à 100 km/h.... Alors que ni leur tenue de route ni leurs capacités de freinage ne sont conçues pour cela.
Ces jeunes d’ailleurs roulent très souvent « à tombeau ouvert » quelle que soit la dangerosité de la route. A la vitesse trop souvent excessive, il faut ajouter une pollution sonore insupportable qui envahit un peu plus chaque jour, quand ce n’est pas la nuit, nos villes, nos bourgades, nos quartiers, nos rues ...
Au pied des HLM le vacarme est amplifié par les bâtiments qui font caisse de résonance.
Vacarme et rodéos
Dans notre bonne ville de Châteaubriant aucun quartier n’est épargné. Dans le centre-ville, à la pharmacie par exemple, il faut attendre l’éloignement des engins pour continuer une conversation. Il suffit de se placer place St Nicolas pour suivre « à l’oreille » le périple complet des bolides descendant la rue A.Briand, contournant la mairie, reprenant la rue du 11 novembre, remontant devant la Poste puis contournant la Place de la Motte, puis la rue A.Briand, et c’est reparti pour un tour .
Certains soirs il n’est pas rare de voir des groupes de huit à dix de ces engins, à 23 heures, tourner autour de la mairie de Châteaubriant, dans un vacarme digne d’un aéroport pour le plus grand plaisir du « bourgeois qui roupille dans sa turne » !
Mais attention, le CISR a décidé de frapper fort : à l’avenir tout usager d’un deux-roues débridé risquera, en sus de la contravention de 4e classe (forfait de 135 €) déjà prévue, de voir son véhicule immobilisé par les forces de l’ordre. Diantre !
Ceux qui commercialisent les deux-roues débridés seront passibles de 2 ans d’emprisonnement avec 30 000 € d’amende et interdiction d’exercer. Diantre !
De telles sanctions étaient déjà applicables à ceux qui vendent les dispositifs de débridage. Elles sont annoncées dans la « feuille de route » de la prévention routière à la date de septembre 2005.
Aujourd’hui, 18 mois après ces annonces, où en sommes-nous ? Apparemment rien n’a changé. Des vendeurs continuent de proposer pour 250 € environ les kits de débridage reconnaissables aux pots d’échappement rajoutés et surtout au bruit insupportable pour les oreilles. Quant aux Compagnies d’assurance, elles encaissent les primes pour des engins « hors la loi » qu’elles n’assureront pas en cas de gros pépins.
Les pouvoirs publics, Mairies, Gendarmes, policiers municipaux, laissent faire et personne n’applique la loi. On laisse ainsi des ados qui demain seront au volant d’une voiture, circuler et se comporter en délinquants de la route. Il n’y a pas si longtemps, à Châteaubriant, un groupe de scootéristes pilotés par un moniteur auto-école, dans le but de passer le BSR (Brevet de sécurité routière), obligatoire aujourd’hui, évoluait avec, parmi eux, un jeune chevauchant un engin débridé !
Nos braves policiers municipaux qui, selon leur responsable, verbaliseraient « à l’oreille » , doivent sûrement avoir de graves atteintes auditives car les contrevenants qui tiennent le haut du pavé, ne sont pas intimidés par les agents !
Essayez de dormir braves gens. La pratique du débridage semble avoir de beaux jours devant elle. Dommage qu’elle se traduise trop souvent par des drames et qu’elle doive être qualifiée de « meurtrière » voire « criminelle ».
On insiste à l’école, sur la prévention. Des opérations sont régulièrement menées conjointement avec la police, la gendarmerie, et des associations durant la semaine de la sécurité routière, au mois d’octobre.
Tout cela ne sert à rien si on ferme les yeux tout le restant de l’année. Ces jeunes à qui on aura tenté d’inculquer un minimum de respect de la vie et des autres sur la route, oublient soudain leurs bonnes résolutions pour se laisser griser sur leur engin. Quand on a 15 ans cela peut se comprendre. Mais c’est à nous, adultes, de prendre alors nos responsabilités.
Lancien
Ecrit le 31 janvier 2007 :
Ne débridons pas nos enfants
Courrier des lecteurs
A propos de l’article de LANCIEN sur la pratique du débridage de scooters, je me permets de rapporter mon expérience qui confirme bien sûrtous les points de l’article, mais qui donne la réelle dimension de l’arnaque que nous subissons en tant que parents d’ados.
Avant de rentrer dans les détails, je suis scandalisée par les propos du Sous-préfet qui estime que « les pétarades ce n’est pas de l’insécurité... ». Ca y ressemble pourtant drôlement puisque tout le monde sait que le débridage est la cause du vacarme qui nous fait chaque fois sursauter, et puisque rien n’est fait pour l’éviter, on en déduit que les fauteurs de trouble ont tous les droits. De plus, il suffit de se souvenir du drame récent des quads tournoyant dans une cour de HLM. Bilan : un mort par balle, une famille endeuillée, un homme devenu en quelques instants un assassin car ses nerfs n’ont pas supporté ce bruit incessant. Ce n’est pas de l’insécurité ? (1)
Tondre ... tondus
Mais revenons à nos moutons, car nous, parents, faisons partie de cette espèce qui se fait tondre à toutes les occasions. Mon fils a 15 ans et a « besoin » d’un scooter. Il pourrait s’en passer mais cette nouvelle autonomie est un gain de temps considérable pour toute la famille (je précise que nous habitons dans une grande ville très embouteillée) et il me parait assez mature pour être raisonnable.
Première étape : le prix des assurances .
Peu acceptent d’assurer les scooters, les prix sont exorbitants, et des conditions sont ajoutées chez certains assureurs. Par exemple, une enseigne de la grande distribution propose un prix attractif, mais vous devez transférer au moins deux autres assurances chez eux (voiture et habitation). Je pose systématiquement la question suivante : que se passe t-il si le scooter est débridé et qu’un accident survient ? Tous me répondent que, comme indiqué dans les contrats, il n’y a aucun remboursement dans ces cas là .
Deuxième étape : l’achat du scooter.
Evidemment, la sécurité, ça se paye. Les scooters les moins chers sont super lookés, mais leurs phares sont quasi invisibles, ainsi que les clignotants (certains n’en ont même pas !!), les roues sont du plus petit diamètre possible (parce que c’est la mode !) etc.. .
Ensuite, il faut acheter un antivol portant une sorte de « label » reconnu par les assureurs, en tout cas, c’est ce que dit le vendeur (80 euros). Mais là où je tombe carrément à la renverse, c’est quand le vendeur me propose le plus naturellement du monde le débridage de l’engin : il vous en coûtera 50 euros, auxquels il faudra ajouter le prix d’un pot d’échappement adapté, etc...
Devant ma surprise, il m’assure que c’est indispensable pour « entrer dans la circulation », et que nous sommes les seuls en Europe à interdire cette pratique. Il tient ce petit discours devant mon fils qui vient d’apprendre en formation (Brevet de sécurité Routière)que tout cela est interdit !!
Finalement, on s’aperçoit que cette histoire de débridage rapporte pas mal aux vendeurs ou garagistes, que les assurances sont bien tranquilles, mais que ça ne les empêche pas de proposer des prix prohibitifs. Je comprends mieux pourquoi il n’y a pas plus de répression.
Et si les gendarmes verbaIisaient et essayaient de remonter jusqu’au garagiste qui a débridé ? Et si les assureurs insistaient beaucoup plus sur le fait qu’ils n’assurent pas un engin trafiqué ? Et si nous pouvions convaincre nos enfants que la vie n’a pas de prix, et que nous refusons de les pousser dans la tombe ?
M.C. Pannecoucke