Ecrit le 17 mai 2013
Rarement tribunal de commerce aura été si prudent ... Le délai donné aux ABRF jusqu’au 12 février , puis jusqu’au 20 avril 2013 a été repoussé au 15 mai 2013 et puis au 25 juin 2013 et maintenant au 28 juin.
plan industriel, avec 50 licenciements a été présenté par le PDG, M. Vinassac. Lire l’article de Ouest-France.
Puis, le 15 mai, le tribunal de commerce d’Orléans a donné un nouveau délai : les offres de reprise de l’entreprise doivent être déposées avant le 25 juin 2013.
Lire l’article de l’usine nouvelle.
Une nouvelle audience du tribunal de commerce est prévue le 3 juillet.
Selon le PDG Eric Vinassac, ABRFI accuse un passif de l’ordre de 17 millions d’euros. Pour SDH Ferroviaire, il est de 9 millions d’euros, tandis que le chiffre d’affaires global du groupe a atteint 35 millions d’euros sur le dernier exercice.
Communiqué Force Ouvrière
Dans un communiqué du 14 mai 2013, le syndicat Force Ouvrière de l’entreprise déclarait :
A l’occasion du comité d’entreprise réuni le 14 mai à 11h, Monsieur Vinassac PDG de l’entreprise, à présenté le projet de plan de sauvegarde des ABRFI qui sera remis le 15 mai lors de l’audience du tribunal d’Orléans à 17h. Force ouvrière a exprimé son opposition à tout licenciement et a rappelé qu’elle était favorable à une reprise de la société permettant
de sauvegarder le site et tous les emplois.
Dans ces conditions, les membres du Comité d’entreprise ont émis à l’unanimité l’avis suivant :
"Suite à la consultation du comité d’entreprise convoqué en réunion exceptionnelle, en date du 14 mai 2013, les membres présents ont donné un avis favorable sur la conversion de la procédure de sauvegarde de l’entreprise en redressement judiciaire par l’effet d’un jugement du tribunal de commerce d’Orléans.
Notre but étant au travers de cette conversion de susciter un appel d’offre pour une reprise de l’entreprise aboutissant à la sauvegarde du site et de tous les emplois. Attaché au maintien de tous les emplois, Force ouvrière continue à agir à tous les niveaux (direction, ministère, élus) comme elle le fait depuis de nombreux mois pour que les ABRFI sortent du tunnel et repartent sur de bons rails.
Quel avenir pour le groupe ?
Il est certain qu’il se passe des choses en coulisses. On vient d’apprendre par exemple que Ferroviaire : l’Etat est entré au capital de Lormafer (voir E-lettre API du 07/05/13). Selon cet article, l’entrée de l’Etat au capital de Novafer pourrait bien sonner le glas du groupe AORF dont ABRF industries, basée à Châteaubriant, constitue la principale entité. FSI régions investit 1,5 M€ dans Lormafer, la filiale du groupe mosellan implantée à Creutzwald (57) et spécialisée dans la maintenance des wagons de fret (entretien et réparation des wagons, traitement des bogies et des essieux).
Double stratégie : L’objectif est de permettre à Novafer, dirigé par Christian Tellier, ex-patron du pôle ferroviaire d’Arbel, de mener une stratégie déclinée en deux axes : compléter son offre de services et réaliser des opérations de croissance externe en France et à l’international. Novafer (150 salariés, 19,5 M€ de CA) entend se diversifier notamment dans l’ingénierie, la logistique et la maintenance des locomotives et se doter d’ateliers supplémentaires. Et parmi les cibles visées est nommément citée SDHF dont les activités sont similaires. Etablie à Saint-Denis-de-l’Hôtel (45), au nord-est d’Orléans, la société soeur d’ABRF qui emploie une centaine de personnes, compte plusieurs atouts : situation géographique centrale, proximité de grands « hubs » ferroviaires, site de 13 hectares, passif trois moins élevé que les ABRFi. Sans compter que les deux acteurs partagent une culture d’entreprise très proche avec des cadres comme Damien Limbach, aujourd’hui directeur du site SDHF, passés de l’un à l’autre.
Deux pistes : Si ce rachat se confirmait, quel pourrait être alors l’avenir d’ABRF et de ses 136 salariés ? Outre la maintenance et la réparation, la société a tenté de faire de la construction neuve (wagons porte-autos), avec brevets à la clé, l’une de ses cartes maîtresses. Cette stratégie sera-t-elle payante ? Deux pistes apparaissent en pointillés, les seules semble-t-il susceptibles d’empêcher une liquidation judiciaire : un rachat par un groupe étranger, et on reparle du Russe Uralvagonzavod, ou par une filiale de la SNCF. L’Etat qui travaille depuis plusieurs mois sur le dossier connaît sans doute la réponse.
Note du 27 juin 2013
Le russe Uralvagonzavod
Ferroviaire : le russe Uralvagonzavod seul candidat pour ABRF
Aucun dossier de reprise pour le groupe AORF n’a été déposé au tribunal de commerce d’Orléans mardi 25 juin, date limite de dépôt des offres. Mais un candidat potentiel a obtenu un délai supplémentaire jusqu’Ã demain vendredi 28 juin : il s’agit une nouvelle fois du conglomérat russe Uralvagonzavod. Il a mis en avant « des raisons techniques » pour obtenir ce sursis. A priori, il semblerait intéressé par les deux sites de l’industriel, spécialisé dans la construction et la réparation de wagons de marchandises : ABRF à Châteaubriant (44) et SDHF à Saint-Denis-de-l’Hôtel (45), soit environ 240 salariés. Reste à savoir s’il va confirmer ses intentions et à connaître ses conditions, étant seul en lice. Intéressé par SDHF, le groupe Novafer a finalement renoncé à faire une offre.
Deux pistes restent donc ouvertes pour la poursuite d’activité d’AORF, puisque Eric Vinassac, le PDG, maintient sa proposition de poursuite d’activité avec un apurement du passif sur dix ans. Le tribunal de commerce examinera les dossiers le 3 juillet. Sa décision prendra plusieurs semaines.
Au moment où l’Etat diffère jusqu’Ã 2030 la construction -très onéreuse- de nouveaux TGV, il va falloir des wagons pour rénover le chemin de fer de proximité.
Voir les infos dans Ouest-France du 29 juin 2013 et du 1er juillet 2013
Questions
L’entreprise UVZ (UralVagonZavod) est connue pour la fabrication de chars de combat, démineurs et autres engins de guerre, mais aussi tracteurs, matériels de travaux publics, wagons-citernes, wagons plats, wagons-trémie, etc.
Elle vient de lancer une usine de construction de wagons de fret en Lettonie sur le territoire de l’ancienne usine de sucre Jelgavian. Environ 200 emplois seront créés. Montant de l’investissement : 20 millions d’euros comprenant les coûts de construction et des dépenses liées aux achats d’équipements et de technologies. L’investissement vise à la création d’une unité de production moderne qui fonctionnera à sa pleine capacité au début de 2015. L’usine sera spécialisée dans l’assemblage de wagons, leur entretien et la réparation, soit environ 2000 différents wagons de marchandises par an. Les produits finis de l’entreprise sont destinés aux Etats baltes et, à l’avenir, aux marchés occidentaux.
En reprenant les ABRF, UVZ récupère un savoir-faire et un marché français et européen immédiatement opérationnels. L’inquiétude est pour l’avenir : UVZ « bouffera-t-il » progressivement les ABRF (d’ici 2015), n’en laissant qu’une coquille vide ?
Le syndicat Force-Ouvrière n’a pas fini de se battre pour l’avenir des ABRF et de ses salariés .
Note du 1er juillet 2013
Communiqué FO
La section force ouvrière a pris connaissance du plan de reprise des ABRF I proposé par l’entreprise
russe UVZ. Cette proposition sera présentée lors de la séance du tribunal d’orléans le 3 juillet.
Elle est un point positif en ce sens qu’elle permet le maintien de l’activité sur le site de Châteaubriant.
Cependant, le plan actuel prévoit la suppression de 54 postes sur les 136 actuels, en contradiction avec notre
exigence du maintien de tous les emplois.
C’est la raison pour laquelle nous demandons à UVZ de revoir sa « copie » afin d’éviter tout licenciement sec.
Le maintien du site avec sa structure actuelle est un atout pour notre industrie.
Certes, il faudra sans doute quelques mois avant que l’entreprise retrouve son niveau de croisière, mais dans
l’attente, tout doit être fait pour maintenir l’emploi dans l’intérêt des salariés et de leurs familles.
Signé : Michel LEROC’H, secrétaire adjoint de l’UD 44
Communiqué du 1er juillet 2013
« La Région Pays de Loire se réjouit qu’une offre ferme ait été annoncée dans le cadre du redressement judiciaire des ABRFI (Ateliers bretons de réalisations ferroviaires industrielles) à Châteaubriant », explique Christophe Clergeau, 1er vice-président en charge de l’économie et de l’innovation. « La collectivité régionale répondra présente, dans le cadre de ses compétences dans les domaines économique, de la formation professionnelle et de l’emploi notamment, pour accompagner cette reprise si l’offre proposée est retenue » a-t-il précisé.
« Nous serons tout particulièrement attentifs à l’emploi et souhaitons, par cette reprise si elle est validée, voir un signe encourageant pour le maintien, en France, et en particulier dans les Pays de la Loire, de la filière construction ferroviaire » a conclu Christophe Clergeau.