Ecrit le 10 juillet 2013
Du « congé maternel » à un véritable « congé parental »
Madame Najat Vallaud-Belkacem, ministre des Droits des Femmes, a présenté, le 3 juillet, un projet de loi comportant notamment une réforme du congé parental. « Pour accroître le niveau d’emploi des femmes, favoriser un meilleur partage des responsabilités parentales et contribuer au développement de l’offre d’accueil de la petite enfance, une période (6 mois) du complément de libre choix d’activité sera réservée au second parent », peut-on lire dans ce document.
Actuellement, le congé parental dure jusqu’Ã trois ans. Les pères et les mères peuvent l’utiliser à tout moment, jusqu’aux trois ans de l’enfant. Pendant cette période, celui ou celle qui cesse son activité professionnelle est rémunéré 573 euros par mois.
Dans 97% des cas, c’est la femme qui s’arrête de travailler. C’est cela que le gouvernement veut changer. Dans un communiqué, Michelle Meunier, sénatrice de la Loire-Atlantique, Marie-Françoise Clergeau députée de la Loire-Atlantique, déclarent : " Il est nécessaire d’encourager la modification des comportements des parents afin de mieux organiser le partage des responsabilités éducatives et domestiques. Pour ce faire, il s’avère impératif de renforcer le dispositif actuel en l’inscrivant en cohérence avec la réforme globale de la politique familiale dessinée par le Premier ministre.
Ce sera aussi, comme le rappelle la Ministre Najat Vallaud-Belkacem, l’occasion d’accroître le niveau d’emploi des femmes afin que le temps de la maternité ne soit plus synonyme d’exclusion professionnelle. Car, même si l’intention de départ semblait juste, le temps du congé parental se traduit concrètement par un éloignement des femmes du marché du travail, un décrochage des salaires voire une réelle difficulté à reprendre un emploi.
Afin de remplir ces objectifs audacieux mais justes, le texte vise à permettre aux pères de prendre une place plus importante auprès de leur enfant. Car la construction du lien et l’organisation familiale se font dès l’arrivée de l’enfant.
Dans ce sens, un simple raccourcissement du congé parental n’aurait pas suffi à rééquilibrer des responsabilités parentales et aurait principalement impacté les femmes les moins qualifiées, celles aux revenus les plus modestes. Il était donc important d’apporter des dispositions incitatives pour les pères qui ainsi pourront passer plus de temps auprès de leur enfant.
Aujourd’hui, pour un premier enfant, le congé est de six mois. Il est proposé, dans cette réforme, d’en doubler la durée en cas de partage entre les deux parents. c’est une proposition forte du Gouvernement qui prend pleinement en compte l’intérêt de l’enfant. Pour les familles de deux enfants et plus, la durée globale du congé parental restera inchangée (jusqu’au 3e anniversaire de l’enfant ou après son arrivée en cas d’adoption) à condition que le deuxième parent en soit bénéficiaire au moins 6 mois.
Le projet de réforme mise sur l’incitation faite aux pères de prendre une véritable place auprès de l’enfant, à l’instar de ce qui se passe ailleurs en Europe.
Toute la famille sera gagnante : la mère qui continuera à bénéficier du congé parental sans pour autant s’éloigner trop longtemps du marché du travail ; le père qui pourra être plus présent dans le quotidien de son jeune enfant ; l’enfant lui-même qui bénéficiera de l’implication, plus forte, de ses deux parents.
Toutes les études démontrent en effet les bénéfices de cette double présence pour la socialisation et le développement de l’enfant.
Cette réforme ne serait pas complète si elle n’était accompagnée d’une volonté d’augmenter l’accès aux modes d’accueil de la petite enfance, tant numériquement que qualitativement sur l’ensemble du territoire, en cohérence avec les préconisations du Haut Conseil à la famille, dont nous sommes membres.
Le précédent gouvernement avait beaucoup promis sans rien réaliser ou si peu, il est temps d’agir plus efficacement au service des familles ! Le gouvernement prend ses responsabilités en la matière et nous le soutenons ".
(fin de communiqué)