(écrit le 5 mai 2002)
ACPM : bilan 2001
C’est officiellement en janvier 1986 qu’est née l’ACPM qui s’appelait alors « Association de chômeurs du Pays de la Mée et qui est devenue » Aide aux Chômeurs du Pays de la Mée « en octobre 1987, obtenant l’agrément préfectoral d’Association intermédiaire en février 1988. Son but était et reste : » être au service des chercheurs d’emploi, pour qu’ils vivent debout ". D’année en année des bénévoles se sont largement investis dans cette action, Maurice LEGRAIS (président), Jacques BOUET (Trésorier), Georges VETELE, Jo BOURGINE et d’autres. Des salariés à temps partiel ont été embauchés, notamment Mme BORDAGE et les actions se sont diversifiées : accueil, mise à disposition, chantier d’insertion.L’année 2001 a été marquée par le déménagement de l’ACPM dans un local plus vaste, au 1 rue Pasteur, permettant un accueil plus respectueux des personnes.
Accueil
La partie « Accueil » de l’ACPM est un point important, elle permet de suivre effectivement des personnes parfois un peu « paumées » et de les aider à chercher une solution à leurs problèmes. « Il nous est arrivé d’être contactés par l’Agence pour l’emploi nous demandant : auriez-vous un chômeur de tel profil ou de telle qualification ? » - « Oui, mais vous l’avez aussi car tous nos chômeurs sont d’abord inscrits à l’ANPE » - « C’est vrai, mais vous, vous les connaissez personnellement. Pour nous ils ne sont que des fiches ou des numéros »
La reprise économique de l’année 2001 s’est fait sentir « puisque nous n’avons accueilli que 94 personnes venant s’inscrire ou se réinscrire (en l’an 2000 : 124 personnes) dont 44 hommes (46,8 %) et 50 femmes (53,2 %). ».
Sur ces 94 personnes, 41 ont bénéficié d’au moins une mise à disposition. Le niveau de formation de ces personnes est faible : 52 % ont une formation inférieure au CAP-BEP (les hommes étant moins formés que les femmes).
Solitude : Sur les 44 hommes, 27 vivent seuls — Sur les 50 femmes, 20 vivent seules.
Les 94 personnes ont à s’occuper de 61 enfants.
Les moyens de transport diffèrent selon le sexe :
– Sur les 44 hommes, 16 seulement ont une voiture (souvent c’est qu’on leur a retiré leur permis de conduire),
– 20 ont un cyclomoteur ou un vélo et
– 8 n’ont rien
– Sur les 50 femmes,
– 29 ont une voiture,
– 11 ont un cyclomoteur ou un vélo et
– 10 n’ont rien.
C’est important un moyen de transport, quand il y a possibilité de prendre un travail loin de chez soi
L’accueil personnalisé et chaleureux est une caractéristique de l’ACPM . « Je me souviendrai toujours de ce chômeur qui a traversé la route pour me dire merci » raconte Maurice Legrais. « En fait nous ne lui avions trouvé que 12 heures de mise à disposition. Ces 12 heures avaient sans doute suffi pour lui redonner le moral ». C’est pourquoi l’ACPM accorde tant d’importance à l’accueil des chômeurs, c’est pourquoi elle n’hésite pas à organiser, avec eux, et avec d’autres associations, des activités particulières comme par exemple des sorties festives (St Malo, 40 personnes - Saumur 30-40 personnes - Safari de Port St Père : 60 personnes), une opération « Premier départ en vacances » et une opération « 10 places de cinéma ».
Mise à disposition
13827 heures de travail ont été réalisées par des chômeurs par l’intermédiaire de l’ACPM . En moyenne 226 heures par personne pour les hommes et 124 heures pour les femmes, donc au maximum un mois et demi de travail dans l’année. C’est bien le partage de la misère ! L’an dernier il y avait eu 16 637 heures
Qui a fourni du travail ?
– 5 collectivités (6352 heures),
– 128 particuliers (5621 heures),
– 17 entreprises (1416 heures) et
– 7 divers (439 heures), pour des emplois de rippeurs (collecte des ordures ménagères), ménage, jardinage, nettoyage, bricolage voire secrétariat ou manutention. L’ACPM ne fait donc pas concurrence aux entreprises artisanales. Cela reste davantage du domaine du « coup de main » pour les « bénéficiaires ».
Un participant à la réunion a fait très justement remarquer que les bénéficiaires sont d’un côté les chercheurs d’emploi, et d’un autre côté les donneurs d’emploi, bien contents de trouver, à portée de main si on peut dire, des gens disponibles, prêts à faire des « petits travaux » que les artisans, débordés, n’ont pas le temps de faire.
Chantier d’utilité sociale
L’ACPM a deux chantiers d’utilité sociale (c’est le nom officiel) sous la direction générale de gérard LEBLAY mais on devrait parler d’utilité collective : maçonnerie au Grand-Auverné et à Moisdon, aménagement de sentiers de randonnée, nettoyage de berges de rivière, etc.
L’aménagement du sentier qui fait le tour de l’étang de la Hunaudière a demandé 7812 heures.
Ces chantiers ont donné du travail en 2001 à 33 hommes (pour 12 587 heures) et 8 femmes (pour 3147 heures). Les 33 hommes étaient au RMI (pour 23 d’entre eux), chômeurs de longue durée (3) ou relevant du Fonds d’aide aux jeunes (7) — Les 8 femmes étaient au RMI (5) ou relevaient du Fonds d’Aide aux Jeunes (3)
Les résultats
Les résultats sont quantifiables en matière économique : 8 embauches CDD (contrat non aidé) 4 embauches CDI (contrat non aidé) 6 embauches CDD (contrat aidé) 5 entrées en formation, 12 emplois divers
Mais il y a eu d’autres progrès sensibles, non chiffrables, très importants pour les personnes : reconstruction de liens communautaires, adaptation à la « logique économique », restauration de l’autonomie et de la confiance en soi.
L’avenir ?
Malgré ces bons résultats, l’avenir de l’ACPM est posé.
D’une part pour des raisons psychologiques : un certain nombre d’organismes sociaux ont tendance à considérer avec dédain ces bénévoles qui se mêlent d’aider des chômeurs !
D’autre part pour des raisons financières : le nouveau local de l’ACPM lui a coûté cher en frais d’aménagement et de chauffage (et de remplacement de téléphones portables suite à deux cambriolages !)
Et puis il n’est pas facile de remplacer les bénévoles qui se sont beaucoup investis et qui, au bout de 14-15 ans, souhaitent « passer la main » sans trouver la relève. C’est pourquoi l’ACPM étudie la possibilité de passer du statut d’association au statut de SCIC (société coopérative d’intérêt collectif), une nouvelle structure qui existe depuis juin 2001 qui s’appuie sur le multisociétariat (salariés de l’association, usagers, collectivités locales, bénévoles divers), pour fournir des biens et des services d’utilité collective et sociale.
La réflexion est en cours, sachant bien, comme dit Maurice Legrais, « qu’il ne s’agit pas d’abord de mettre en place une structure juridique, mais de trouver le moyen de faire aboutir un projet collectif qui tient à cœur à plusieurs personnes ». En d’autres termes c’est le projet (être au service des chercheurs d’emploi) qui doit prendre le pas sur la structure juridique.
L’avenir dira comme va évoluer l’ACPM . Cela dépend entre autres des collectivités locales : si les Communautés de Communes acceptent de soutenir financièrement l’ACPM en faisant appel aux chômeurs qu’elle essaie d’aider, l’ACPM pourra continuer son action collective et sociale. Sinon cela fera une centaine de chômeurs de plus, perdus dans la nature
Le problème est posé quand on voit que les collectivités locales ont fourni 9076 heures de travail en l’an 2000 et seulement 6352 en l’an 2001.
NDLR : l’ACPM a été reprise le 26 juin 2002 par une nouvelle équipe. Le président est Yvon GICQUEL.
(écrit le 6 novembre 2002)
L’ACPM en ses murs
L’ACPM réalise de nombreuses actions pour une centaine de chômeurs du Pays de la Mée, que ce soit par la mise à disposition de particuliers et entreprises, ou par l’organisation de chantiers d’environnement et d’entretien du patrimoine. Elle a inauguré ses nouveaux locaux administratifs au 15 bis rue St Georges à Châteaubriant (pour un coût de 457 € par mois) et son atelier rue de la Trinité (mis à disposition gratuite par la municipalité pour un an seulement).
Dans son allocution de bienvenue aux nombreux participants à l’inauguration, le président Yvon Gicquel a remercié Maurice Legrais et les anciens membres du Conseil d’Administration pour leur action pendant de si nombreuses années. Une nouvelle équipe a pris la relève « au pied levé mais à bras le corps » a-t-il dit.Il a salué les élus présents ou excusés qui soutiennent l’ACPM , le personnel qui ne ménage pas sa peine, son temps et son enthousiasme (Delphine, Anita, Laurence, Murielle, Dominique et Pierre)
« Je salue aussi les salariés des chantiers d’insertion. Vous avez quelquefois l’occasion de les voir, debout, inactifs, sur les photos de presse, lors des réceptions de chantiers. Je voudrais vous dire que ce n’est pas leur attitude habituelle.Habituellement ils sont au travail, maniant la barre à mine, la pelle, la truelle, la tronçonneuse, la débroussailleuse. Ce sont des travailleurs motivés, qui souvent n’ont pas eu d’appui, ou pas eu de chance dans leur vie, et qui viennent ici pour prendre un nouveau départ. Qu’ils sachent bien que nous les considérons, que nous sommes à leurs côtés. »
L’ACPM , qui a pour but d’aider les chômeurs à retrouver un emploi le plus vite possible, s’efforce de prendre en charge l’ensemble de leurs difficultés car seul le recul de l’exclusion pourra faire reculer l’insécurité et le mal-être de nos concitoyens.ACPM 15 bis rue St Georges , Châteaubriant tél 02 40 28 09 70
(note de juin 2004 : l’ACPM a dû quitter l’atelier de la Trinité et la Communauté de Communes a mis à sa disposition l’atelier qu’occupait M. Marchand, serrurier, dans la pépinière d’entreprises. Reste à aménager les locaux ...)