Ecrit le 2 octobre 2013
Les 19 et 20 septembre 2013 à Châteaubriant, ont eu lieu deux réunions préparatoires aux élections municipales de Châteaubriant. Tout les opposait. Description .
19 septembre : nous sommes la Gauche
Le groupe « Nous sommes la Gauche » se présente d’abord, sans qu’aucune tête de liste soit déjà définie. Bernard Gaudin, Denis Prodhomme, Marie Humeau, Denis Lecointre, Maxime Hupel et les autres. Dans la salle, il y a une quarantaine de participants, plutôt jeunes, des têtes nouvelles. En s’appuyant sur des diapositives, le groupe détaille trois enjeux et les premières propositions qu’il formule. Le discours n’est pas celui d’un homme seul, puisque cinq personnes se relaient pour l’animation. Et les propositions sont nombreuses : centre social, maison des jeunes, maison des associations, conseils de citoyens, plan de réhabilitation des logements, nouveau quartier gare-théâtre-château, navette de transports, coopérative d’activités et d’emploi, intercommunalité.... La parole est ensuite donnée à la salle et, contrairement à ce qu’on connaît d’habitude, il émane un certain nombre de réflexions et d’idées de la salle. En fin de réunion, les personnes qui le souhaitent sont invitées à s’inscrire dans les groupes de travail autour de neuf thèmes :
- mobilités,
- cuisine centrale,
- nouveau quartier gare-théâtre-château,
- projet éducatif de territoire
- médiations sociales et culturelles
- nouveaux services à la population
- agenda 21
- vie associative
- pays de Châteaubriant
On parle de « dénoyauter » les structures intercommunales, de redonner un espace de liberté aux associations, de favoriser les projets communs, le vivre ensemble, et pas seulement le sport.
Manifestement le groupe est solide, composé de gens qui « en veulent » et qui souhaitent associer le plus possible les habitants à la définition de la politique municipale. En partant, une participante dira spontanément : « je suis enthousiasmée » traduisant un sentiment partagé : « on a envie de s’engager ». Le groupe n’est pas dans la critique de ce qui a été fait, mais dans la proposition d’orientations nouvelles.
La soirée se termine avec le « pot de l’amitié » : vin et jus de fruits et petits gâteaux plutôt secs ! Il reste à réunir tous ceux qui se sont inscrits, pour travailler « trois thèmes par mois pendant 3 mois ». Et puis la liste des candidats sera constituée avec trois impératifs : la parité hommes-femmes, la diversité et la mixité sociale, indiquant les orientations politiques des co-listiers, sans parrainage d’un parti politique précis.
A noter la présence, à cette réunion, de deux membres de l’équipe « Maxime Lelièvre », venus voir.
- Pour rejoindre le groupe : 06 22 66 59 30 ou 06.51.63.31.27 ou lesmunicipalesonenparle@gmail.com
- http://lesmunicipalesonenparle.wordpress.com
- Toute personne de gauche (qu’elle soit encartée PS, NPA, ou autre ou pas encartée du tout) peut rejoindre le collectif.
20 septembre : Maxime Lelièvre (droite)
Changement de décor le lendemain. La salle de réunion est la même mais il y a une estrade et un pupitre et deux longues banderoles « Maxime Lelièvre 2014 ». Environ 70 personnes (dont un membre de l’équipe « nous sommes la gauche »), moyenne d’âge plus élevée que la veille. Des cartons d’invitation ont été distribués sur le marché de Châteaubriant. La réunion commence par une présentation du candidat « Major de promotion. Maxime, cette ville te ressemble (). Merci d’accueillir Maxime Lelièvre ». Applaudissements, le spectacle est lancé.
Maxime Lelièvre commence par un moment d’émotion : quelques instants de silence en évoquant la personne récemment décédée à la Foire de Béré. Puis Maxime Lelièvre annonce : « Je serai candidat à la mairie de Châteaubriant ». Il se défend de toute arrogance et évoque le panache et le dynamisme. Il évoque les maires précédents : Paul Huard, Xavier Hunault, Martine Buron, Alain Hunault, « chacun doit être remercié » et se défend de toute critique. Mais il multiplie les phrases négatives : stagnation, sentiment de déclin, Châteaubriant a atteint un palier, stagner signifie régresser. Et, hop, un petit coup d’émotion « Vous portez en vous l’amour de votre ville ». « j’en appelle à tous ceux qui ont Châteaubriant au cœur ». Et retour au négatif : « Une ville qui manque d’espoir, une ville fracturée, l’absence de dynamisme économique » « un homme qui décide seul ».
Et une phrase racoleuse « Châteaubriant constate la montée d’une population des cas sociaux. Comment voulez-vous que l’ouvrier qui se lève tôt chaque matin pour aller à l’usine supporte de voir tous ces gens qui passent la journée à ne rien faire. Cela crée des tensions. Et franchement c’est logique. On devrait toujours gagner plus en travaillant que sans travailler. Ce n’est pas le cas ». En disant cela, Maxime Lelièvre se trompe lourdement. Ou bien il ne le sait pas et il serait temps qu’il fréquente, aussi, les couches les plus populaires de la ville. Ou bien il le sait, et il joue sur les réflexes les plus « bleu marine » de la population ! C’est de très mauvais augure. En revanche il se fait conciliant avec la communauté turque (quelques représentants dans la salle), et fait une caresse à la famille Hunault, « une famille respectable » (il faut bien ménager une possibilité de liste commune au second tour).
Alors un programme ? Oui, assez limité : renoncer à l’espace aquatique et au dojo, redonner du stationnement place Ernest Bréant, refaire un marché au « Marché Couvert », baisser les impôts et gare au personnel municipal « chaque employé doit être utile, pas de complaisance » .
La réunion se termine. Après avoir dit qu’il fallait écouter « les gens qui aiment leur ville », Maxime Lelièvre ne donne la parole à personne et invite à partager le pot de l’amitié. Le vin était bon et les petits gâteaux bien beaux et bien savoureux, « faits avec amour » dira une participante.
Comparaison n’est pas raison
- D’un côté une équipe, de l’autre un homme seul.
- D’un côté des gens qui réfléchissent, de l’autre un groupe de faire-valoir.
- D’un côté un programme copieux, de l’autre des intentions floues.
- D’un côté un discours sérieux, de l’autre un discours démago.
Différences
Une nouveauté à Châteaubriant : entre la liste « Nous sommes la gauche », et la liste de droite « Maxime Lelièvre », il y a de très fortes différences, mais sans hostilité systématique. Des émissaires de l’une sont allés aux réunions publiques de l’autre. Gage d’une complémentarité future qui n’a jamais existé avec la liste Alain Hunault, celui-ci ayant cherché régulièrement l’affrontement mesquin et stérile.
Les électeurs choisiront-ils l’engagement ou les bons petits gâteaux ? Une chose est certaine, la campagne est lancée. Il y aura sans doute deux listes à droite, celle d’Alain Hunault et celle de Maxime Lelièvre. Il n’y aura sans doute qu’une seule liste à gauche. En tout cas la campagne sera, enfin, intéressante.
Les prochaines élections municipales en France auront lieu les 23 et 30 mars 2014, avant la tenue des élections européennes en mai 2014. Pour la première fois en 2014, les électeurs des communes de 1.000 habitants et plus éliront, en même temps que les conseillers municipaux, et par le même bulletin de vote, le ou les conseillers communautaires représentant leur commune au sein des Communautés de Communes. A partir de 1000 habitants, il y aura scrutin de liste (donc pas de panachage), avec obligation de parité homme-femme. Le chiffre de population retenu sera celui du 1er janvier 2014. Certaines communes sont sur le fil du rasoir ...