Ecrit le 29 janvier 2014
Le monde coupé en deux
Les inégalités économiques s’amplifient rapidement dans la plupart des pays. Les richesses du monde sont divisées en deux parties :
- - près de la moitié est entre les mains des 1 % les plus riches,
- - tandis que 99 % de la population mondiale se partagent l’autre moitié.
Source Oxfam
La moitié la moins riche de la population mondiale possède la même richesse que les 85 personnes les plus riches du monde. Aux États-Unis, les 1% les plus riches ont confisqué 95% de la croissance post-crise financière depuis 2009, tandis que les 90% les moins riches se sont appauvris !
Les causes de ce creusement sont nombreuses : la déréglementation financière, les règles et les systèmes facilitant l’évasion fiscale, mais aussi les mesures d’austérité. Depuis la fin des années 1970, 29 des 30 pays pour lesquels Oxfam dispose de données, appliquent un taux marginal d’imposition plus faible pour les tranches les plus riches de la société. De ce fait, très souvent ces mesures entraînent une hausse des revenus avant impôt pour les 1% les plus riches.
Un certain degré d’inégalité économique est nécessaire pour le progrès et la croissance, rétribuant ceux qui ont du talent, des compétences durement acquises, l’ambition d’innover et d’entreprendre. Toutefois, la concentration extrême des richesses menace de priver des centaines de millions de personnes des fruits de leur talent et de leur travail.
néfastes et inquiétantes
Les inégalités économiques extrêmes sont néfastes et inquiétantes à plus d’un titre :
- - elles sont moralement contestables,
- - elles peuvent avoir des conséquences négatives sur la croissance économique et la réduction de la pauvreté et peuvent exacerber les problèmes sociaux.
- - elles aggravent d’autres inégalités, comme celles entre les hommes et les femmes.
- - dans de nombreux pays, les inégalités économiques extrêmes sont d’autant plus inquiétantes que la concentration des richesses entraîne de fortes inégalités de la représentation politique.
Confiscation et avantages
Lorsque les plus riches confisquent les politiques gouvernementales, les règles sont biaisées en leur faveur et souvent au détriment du reste de la population. Cela conduit notamment à l’érosion de la gouvernance démocratique, à l’ébranlement de la cohésion sociale et à la disparition des opportunités égales pour tous, puisque que les taux d’imposition les plus bas, la meilleure éducation et les meilleurs soins de santé seront réservés aux enfants des plus riches, créant ainsi une dynamique et des cycles d’avantages qui s’amplifient mutuellement et se transmettent de génération en génération.
Le Forum économique mondial a identifié ce déséquilibre comme un risque majeur pour les progrès humains. Les inégalités économiques extrêmes et la confiscation du pouvoir politique sont trop souvent interdépendantes. Si rien n’est fait, la mise à mal des institutions politiques se poursuivra et les États serviront principalement les intérêts des élites économiques, aux dépens des autres citoyens.
Les inégalités extrêmes ne sont pas une fatalité. Elles peuvent et doivent être combattues rapidement.