Ecrit le 12 mars 2014.
Violences sexuelles dans l’armée
LeMonde.fr du 018/03 : après la sortie du livre « La Guerre invisible », le ministère de la défense promet une enquête sur les violences sexuelles dans les armées. Les deux journalistes indépendantes, Leila Minano et Julia Pascual sont parties d’un constat : alors que l’armée française s’honore d’être l’une des plus féminisées, avec 15 % d’engagées, elle continue d’entretenir un silence épais au sujet des agressions sexuelles commises dans ses rangs. Seuls 39 cas sont recensés offi- ciellement, parmi 196 000 militaires. De nombreuses femmes soldats commencent à témoigner, restant anonymes le plus souvent.
Le problème a déjà fait l’objet de rapports officiels dans d’autres armées modernes. En Australie, un groupe de travail mis en place en 2011 pour recenser les abus sexuels a permis d’enregistrer 2 400 plaintes à la fin 2013. Au Royaume-Uni, une enquête du ministère de la défense révélait dès 2005 que 15 % des femmes militaires déclaraient avoir subi un événe- ment traumatisant, depuis le commentaire sexuel explicite jusqu’à l’agression. Dans l’armée israélienne, 500 femmes ont déposé plainte pour des faits de cette nature en 2012, selon les statistiques officielles. Aux États-Unis, le sujet est devenu cause nationale : un rapport du Pentagone a estimé à 26 000 le nombre des victimes d’agressions sexuelles.
« En France ? Rien », avaient constaté les auteures. Aucune statistique nationale n’est disponible. Les victimes n’osent pas se confier, a fortiori dans un système hiérarchique. L’armée, et les militaires concernés eux-mêmes, préfèrent toujours « laver le linge sale en famille ». []
Le ministère a promis une « tolérance zéro ». La direction de la communication de la défense « encourage les victimes à briser la loi du silence en parlant, dénonçant et témoignant, sans craindre de représailles ». A la suite du rapport confidentiel du contrôleur général, le ministre de la défense Jean-Yves Le Drian annonce une nouvelle enquête interne en vue d’un plan d’action.
Doggy bag
Lexpress.fr du 25/02 : En France, le doggy bag, pratique américaine qui consiste à emporter dans une barquette les restes de son repas au restaurant, a du mal à s’imposer.
« On a un problème avec cette pratique en France, c’est culturel : on ne repart pas d’un restaurant avec ses restes, il y a une certaine gêne à le faire », regrette Bernard Boutboul, directeur général du cabinet spécialisé Gira Conseil. Selon lui, des restaurateurs « ont tenté l’expérience à plusieurs reprises dans les années 1990 puis dans les années 2000, et donné la possibilité d’emporter facilement la fin de son plat. Mais rien n’y fait, chaque tentative a été vouée à l’échec ». []
En France, selon des estimations, sur chaque repas qu’une personne prend au restaurant, entre 210 et 230 grammes de nourriture sont perdus. Les restaurateurs « seraient ravis que les clients repartent avec cette nourriture, ça leur ferait tout simplement moins de déchets dans les poubelles ».
Dès 2016, les établissements servant environ 180 repas par jour seront tenus de trier et valoriser leurs déchets alimen-taires. A défaut, ils se verront infliger de lourdes amendes. Le Plan anti-gaspi du gouvernement, signé mi-juin par tous les acteurs de l’alimentation, doit conduire à réduire de moitié le gaspillage d’ici à 2025. Aujourd’hui, les Français jettent en moyenne 20 kg de nourriture par an.
Patron laïque
LaCroix.com du 27/02 : Pour préserver le « vivre ensemble » et la « paix sociale » au sein de Paprec, son groupe de recyclage, Jean-Luc Petithuguenin, 56 ans, a décidé d’intégrer au règlement intérieur de son entreprise une « charte de la laïcité et de la diversité » qui relègue convictions et pratiques religieuses « Ã la porte de l’usine ». []
Chez Paprec, où se côtoient 52 natio- nalités, les salariés, de la base jusqu’au sommet, savent que « des propos ou un comportement racistes sont considérés comme impardonnables ». [] d’où cette idée de charte, née au sein du comité exécutif, puis présentée par la direction des ressources humaines dans chacune des 50 usines du groupe, puis approuvée, à main levée, par les salariés. Et ce résultat paradoxal« ‰ : dans cette entreprise qui a fait de la » diversité " la première de ses valeurs, les religions n’auront plus droit de cité.
Il veut protéger ses salariés des « pres- sions communautaires » et garder à Paprec son caractère ’’d’oasis de tranquillité et de diversité’’. A son grand regret, une proposition de loi de Jean Glavany de 2008, qui prévoyait qu’« après négociation entre les partenaires sociaux, les chefs d’entreprise puissent régle- menter les tenues vestimentaires et le port de signes religieux, pour des impératifs tenant à la sécurité, aux contacts avec la clientèle, à la paix sociale à l’intérieur de l’entreprise », n’a jamais été votée
Indic à Wall Street
Le HuffPost du 27/02 : Et si le métier « d’indic » avait vraiment de l’avenir ? La SEC, le gendarme de la Bourse améri- caine, a versé 14 millions de dollars au lanceur d’alerte qui a permis de mettre la main sur une fraude évaluée à 155 millions de dollars. Elle concernerait un vaste système qui consistait à escroquer des millionnaires chinois en leur faisant miroiter une carte verte (carte de résident permanent aux États-Unis) contre des investissements douteux.
L’identité de l’informateur n’a pas été révélée, mais il pourra toutefois se féliciter d’avoir reçu la plus grosse récompense jamais distribuée. Jusqu’Ã présent, la SEC n’avait versé que 225.000 dollars pour les cas précédents. Selon une loi de 2010, la SEC peut rémunérer des informations de « grande qualité », qui permettent au régulateur de mener des poursuites avec des sanctions excédant 1 million de dollars. Les récompenses peuvent ainsi aller de 10% à 30% de l’argent collecté. Imaginez le pactole de l’indic qui aurait permis de remonter jusqu’Ã Bernard Madoff, auteur en 2008 d’une fraude à 50 milliards de dollars...
La SEC n’est pas la seule à offrir des récompenses contre des informations. En septembre 2012, les services fiscaux américains ont versé 104 millions de dollars à Bradley Birkenfeld, un banquier d’UBS, pour avoir aidé à prouver que les clients de la banque avaient fraudé l’« Internal Revenue Service ».
Étudiants infirmiers pris en otages
Lexpress.fr du 25/02 : La fédération de l’Hospitalisation Privée, qui revendique regrouper 1100 établissements et dit accueillir 8 millions de patients chaque année, se juge notamment « dépossédée du CICE (Crédit d’impôt compétitivité emploi) », « inquiète de la dégressivité tarifaire » et « menacée d’être écartée des missions de service public ». [...].
Tous ces points font blocage dans les négociations sur la convention annuelle tarifaire qui lie le ministère de la santé et la sécurité sociale à la FHP. Parmi les actions de protestation de la FHP, on trouve le gel de la « création de 3000 postes de personnels formés aux métiers de la santé » et la suspension des stages au 1er mars. Et cette dernière éventualité, qui n’était au départ qu’une menace, prend forme à mesure que l’échéance se rapproche.
« Ce sont donc les étudiants infirmiers qui en feraient les frais. Ils sont otages d’un conflit qui ne les concerne pas », s’indigne Karina Durant, présidente de la fédération nationale des étudiants en soins infirmiers (FNESI), interrogée récemment par Le Monde. L’organisation étudiante estime qu’« un peu plus de 30 000 étudiants pourraient être touchés par la suspension des stages ».