Ecrit le 17 septembre 2014
déboiseurs et déboisés
Dans le nord-ouest du Tarn, une lutte contre un barrage a lieu depuis 2011 mais depuis quelques temps les opposants se font plus entendre. Ce lieu, nommé la ZAD du Testet, fait beaucoup penser à Notre Dame des Landes tant par son nom, le type de projet et ses modes d’action.
Le projet d’aménagement est de faire un barrage présenté d’intérêt général depuis 40 ans environ. Mais le collectif qui souhaite protéger la zone humide annonce qu’il est « en fait destiné à 70% pour l’irrigation intensive d’une vingtaine de fermes et pour 30% au soutien d’étiage (dilution des pollutions). » Il défend donc une agriculture plus respectueuse de l’environnement qui ferait des économies sur l’eau. Et puis, comme le dit le gouvernement concernant les zones humides, « leur rôle écologique est reconnu de tous et leur fragilité est aujourd’hui incontestée ». « Signe de leur importance, les milieux humides sont les seuls au monde à faire l’objet d’une convention internationale spécifique, la convention de Ramsar ».
La zone en question est qualifiée par la DREAL (agence environnementale) comme faisant « partie des zones humides majeures du département du point de vue de la biodiversité ». Il y a bien sûrde nombreuses espèces protégées et la DREAL, dans son avis du 9 juillet 2012, indique que « la réalisation du projet entraînera directement, par ennoiement, la destruction de 12.7 ha de zones humides et indirectement, du fait de la création du barrage, la perte de fonctionnalité de 5,4 ha ». Autant dire qu’elle serait morte Mais attendez, il y a des compensations de prévues !!! De nombreux experts doutent de son efficacité et elle sera beaucoup moins étendue mais c’est pas grave.
Au-delà des arguments environnementaux c’est encore les contribuables qui vont payer à 95 % le barrage et 95 % d’entre eux ne sont pas des riches. Pourquoi ne pas demander l’avis des habitants ? Parce que la démocratie c’est un mot, on en a peur en fait. En plus il y aurait (on aime bien les rumeurs dans le Castelbriantais) des amitiés avec des anciens ministres. C’est pas JM. Ayrault cette fois-ci, c’est Philippe Martin !
Les opposants font des propositions concernant l’agriculture, l’eau etc...Mais ce sont tout de même des méchants terroristes que les ’’autorités’’ essaient de renvoyer chez eux depuis le début de l’année, à coup de pieds au cul s’il le faut. Deux lieux étaient habités en permanence mais depuis le début des réjouissances, ils ont été détruits. Depuis mi-août les terres sont réoccupées par les opposants, des cabanes sont construites en catimini pour ralentir l’avancée des travaux. Mais ça énerve les militaires, alors ils cassent du militant.
Les opposants ne se découragent pas et continuent à construire des barricades, faire une grève de la faim, des rassemblements et essayer de gagner cette bataille. Mais l’on sait bien, entre militants et militaires, qui a les hélicoptères et les moyens pour utiliser la force. En démocratie, ce n’est pas la force de l’esprit qui l’emporte. Celui qui lâche c’est bien celui qui aura peur le premier des arrestations ou tout simplement pour sa vie. Un dérapage est si vite arrivé.
Le déboisement a commencé début septembre, avec la disparition d’un milieu et d’un lieu protecteur pour les opposants au projet. Ils étaient nombreux des deux côtés : « déboiseurs et déboisés ». Il y a eu des déboisés blessés, de la nourriture gâchée, des maisons détruites Heureusement, l’inspection du travail est passée par là et a constaté que les ouvriers n’étaient eux non plus pas protégés contre les armes de l’armée (gaz lacrymo, flashball, tonfa, grenades assour-dissantes, etc ...) et le chantier s’est arrêté, provisoirement. Le GIGN est arrivé, la répression s’intensifie, la déforestation aussi ! A suivre .
Signé : PL