Ecrit le 01 avril 2015
Ça vole bas
Depuis le premier tour des départe-mentales, tous les coups sont permis. Et N. Sarkozy ne s’en prive pas : après s’en être pris à Alain Juppé et à François Bayrou, c’est désormais la présidente du Front national qu’il a dans son viseur. Le Point du 26/03 révèle des propos qu’il aurait tenus sur Marine Le Pen. « Avec Marine Le Pen, c’est physique ! Je la déteste... Elle est épaisse », aurait-il lâché. L’ancien chef de l’État, s’en serait pris ensuite à la voix de l’eurodéputée : « Cette voix éraillée... On dirait un soudard ! » « Je revendique le délit de sale gueule. Avec son père, c’était différent. Marine Le Pen, c’est son père, la culture en moins », a ajouté le patron de l’UMP.
Le maire de Bordeaux en prend encore une fois pour son grade. Selon Sarkozy, face à Juppé lors d’une élection prési-dentielle, le FN augmenterait de 15%. ’’Marine Le Pen me tape dessus parce que la vérité, c’est que je lui mets 10 points dans la figure’’, se targue-t-il.
En février, le propre père de Marine Le Pen a invoqué des arguments physiques à son propos. Alors que Jean-Marie Le Pen souhaite que sa fille soit candidate dans la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie pour les élections de décembre, il l’a complimentée dans un registre étonnant : « Marine colle bien à la région. Physiquement, elle a un côté ch’ti ! ».
A Hénin-Beaumont, Mme Le Pen a également utilisé la carte du physique pour attaquer Manuel Valls et Nicolas Sarkozy : « Même vocabulaire, même hargne, même agitation, même look. Ils pourraient faire des meetings communs, ils disent la même chose. On pourrait renommer l’UMPS le club du havane, puisqu’ils aiment fumer des gros cigares les pieds sur le bureau ».
Lynchée à mort
leFigaro.fr du 25/03 : Au milieu des détritus jonchant les berges d’une rivière habituellement fréquentées par les toxico-manes, se dresse depuis quelques jours un petit sapin. Il a été planté sur le lieu où Farkhunda, jeune femme de 27 ans, a été brûlée et jetée dans le lit du cours d’eau. Accusée à tort d’avoir brûlé un exemplaire du Coran, elle a été lynchée par une foule en furie, sous le regard passif de la police locale. Son assassinat a provoqué un électrochoc dans la société afghane, et son martyre est devenu le symbole des violences faites aux femmes afghanes. Dimanche matin, plusieurs centaines de personnes ont assisté à ses obsèques à Kaboul. Fait rare en Afghanistan, le cercueil de la jeune femme a été porté au cimetière par des femmes. []
Pour Soraya Parlika, militante des droits de l’Homme, la violence de cette agression est inédite. « C’est la première fois dans l’histoire afghane que nous voyons un tel acte brutal, barbare, inhumain et anti-islamique contre une femme », assure-t-elle. « Cela s’est passé à quelques kilomètres du palais prési-dentiel et personne n’a pu la défendre face à cet acte de haine. » Les mani-festants reprochent à la police d’avoir assisté au drame dans une indifférence coupable.
Le crime a choqué jusque dans les rangs des insurgés talibans, qui ont présenté leurs condoléances à la famille. Dans un communiqué, ils ont « fermement » condamné l’acte, qualifié de « sombre conspiration utilisant le prétexte du Coran pour tuer des innocents ». Et de conclure : « Nous promettons que, si possible, nous punirons sévèrement les tueurs de cette femme innocente pour empêcher de tels incidents de se reproduire à l’avenir. »
Le président Ashraf Ghani a dénoncé un meurtre « haineux ». Un hommage à la jeune fille a été rendu devant le Parlement par le ministre de l’Intérieur. Celui-ci a précisé que vingt-huit personnes avaient été arrêtées. Vingt policiers ont aussi été interrogés. Les images, diffusées en masse sur les réseaux sociaux, ont permis aux enquêteurs d’identifier les premiers suspects. Elles confirment la présence de policiers au moment du lynchage. En uniforme, ils ne sont intervenus à aucun moment.
97 % de médicaments inutiles ?
Alors que plus de 5.000 médicaments sont disponibles dans les pharmacies françaises, une liste recense les traite-ments « essentiels pour traiter en ville et à l’hôpital les pathologies observées chez l’adulte » à l’exclusion des vaccins et des traitements pour les maladies rares.
Ce travail de sélection, publié par le magazine scientifique Science et Vie a été élaboré par des médecins internistes et généralistes. Ils ont mis au point une liste de 151 médicaments essentiels, soit 3% des molécules disponibles sur le marché français. « Pour chaque pathologie, les médecins ont fait appel à la littérature scientifique et à leur propre expérience ».
« Rationalité et bonne pratique sont les deux piliers de leurs choix, et il ne leur a pas été demandé de prendre en compte le prix des traitements », déclare le professeur Michel Thomas, de l’hôpital de Bobigny, à l’origine de l’initiative . Ce n’est pas la première liste de médicaments utile établie. En 2013, notamment, un groupe d’internistes avait établi une liste de 100 médicaments essentiels pour traiter 95% des pathologies observées en France.
Selon Science et Vie, la loi santé actuellement en discussion à l’Assemblée « devrait inclure un article selon lequel la Haute autorité de santé (HAS) devra élaborer et valider une liste de médicaments à utiliser préférentiellement par les professionnels de santé ». Cette liste officieuse pourrait inspirer une liste officielle des médicaments essentiels de la HAS, établie d’ici 2016.
Ripoux
Le Point.fr du 27/03 : Faux procès-verbaux, proximité avec les dealers, vol de drogue, menaces : après plusieurs jours de garde à vue, cinq policiers affectés à la brigade anti criminalité (BAC) de Stains, en Seine-Saint-Denis, ont été mis en examen et l’un d’eux a été écroué. L’un des fonctionnaires a été mis en examen pour « association de malfaiteurs en vue de se livrer au trafic de stupéfiants ». Les quatre autres, à qui l’on reproche d’avoir établi de faux procès-verbaux et pour certains des vols, ont été mis en examen pour « faux » et « vol » et placés sous contrôle judiciaire. Trois d’entre eux ont été interdits d’exercer, au moins le temps de l’enquête de l’IGPN.
A des degrés différents, la justice leur reproche notamment d’avoir « ciblé des personnes » se livrant au trafic de drogue pour les voler et revendre la marchandise. Ils auraient en outre réalisé des « perquisitions à la mexicaine », expression utilisée pour des perquisitions réalisées en dehors de tout cadre légal, et auraient commis des violences et des menaces, notamment sur une commissaire, dont la voiture a été dégradée à plusieurs reprises.
[] C’est la Direction territoriale de la sécurité de proximité de Seine-Saint-Denis qui a saisi le procureur il y a dix mois lorsque des comportements sus-pects ont été signalés par des indics et par certains de leurs collègues de la BAC de Stains. Dans cette commune, comme dans la ville voisine de Pierrefitte, dont les cités ont longtemps été minées par le trafic d’héroïne et restent des plaques tournantes de la vente de cannabis, cette affaire, largement commentée, a accru la défiance de la population envers la police.
« Plusieurs choses nous ont été remontées », avait confirmé mardi le maire communiste de Stains Azzedine Taïbi, évoquant « des actes de violences injustifiées » et des propositions de « classer » des affaires en dehors de toute procédure.
En octobre 2012, plusieurs policiers de la BAC Nord de Marseille avaient été convaincus par l’IGPN d’avoir récupéré cigarettes et stupéfiants lors de contrôles. Des révocations et suspensions avaient prononcées en décembre 2013.