Ecrit le 01 juillet 2015
Agents hospitaliers
Les syndicats CFDT et CFTC ont appelé à manifester le 25 juin 2015 à Nantes mais aussi à Châteaubriant, Nozay, Pouancé. Les motifs d’indignation et d’exaspération ne manquent pas. La CFDT explique :
– avant tout remplacement d’un personnel malade, il y aura quatre jours de carence. Cela devrait occasionner 400 000 € d’économies et une charge de travail excessive pour le personnel, d’où une dégradation des conditions de santé. Au Centre Hospitalier Châteaubriant-Nozay-Pouancé, les arrêts maladie ordinaire ont augmenté de 35% entre 2013 et 2014 et les congés de longue maladie et de longue durée ont, eux, progressé de 58%.
– les temps partiels sont remis en cause en particulier les 90% et les 80% y compris ceux de droit. Ces temps partiels sont souvent justifiés par la difficulté de l’agent à occuper un temps plein (fin de carrière et usure professionnelle, problèmes de santé, enfants en bas âge etc).
De nombreux agents pour des raisons financières choisiront donc de revenir à 100% avec pour conséquences : des remplacements en moins et la suppression d’une bonne dizaine de postes de contractuels.
– une douzaine de départs ne sont pas compensés : d’où diminution du nombre de postes.
– la renégociation de la convention tripartite EHPAD (maison de retraite) va entraîner une baisse des moyens : alors même que les équipes sont en grande difficulté. où est l’humanitude et quel avenir pour les familles dans ces structures, quelles sont les priorités des pouvoirs publics ?
’’ Dans notre permanence syndicale, nous rencontrons des situations de burn-out de plus en plus fréquentes mais aussi certaines tendances suicidaires. Ce phénomène est plutôt récent. A quand la catastrophe ? Nous demandons que les agents soient respectés dans leur travail et en premier lieu par la direction. Les reclassements professionnels à la suite de congés de longue maladie sont particulièrement difficiles, les contraintes budgétaires nous font craindre le pire pour ces agents : retraite anticipée avec des revenus très bas’’.
« Malgré cela, le déficit prévisionnel 2015 du Centre Hospitalier est de 1,5 million d’euros, en partie parce que l’activité n’est pas au rendez vous, le déficit risque d’être beaucoup plus élevé en fin d’année ».
Les salariés manifestent aussi contre la dégradation des conditions de travail.
Pour les congés annuels des médecins, la Direction accepte de payer très cher des intérimaires (1000 €/jour), mais seulement un quart des salariés peuvent prendre leurs congés annuels l’été. Et, au cours de l’année, ils peuvent être rappelés à n’importe quel moment en dehors de leur temps normal de travail.
La CFDT met enfin l’accent sur le gaspillage de l’argent public avec l’achat de l’ancienne clinique Sainte Marie. « L’hôpital a racheté l’ancienne clinique en 2005 pour 1 850 000 € . Charge financière annuelle 140 000€ : impôts, sécurisation. L’ARS (agence régionale de santé) a déjà versé 2 387 000€. Ce bâtiment sera déconstruit, coût environ 700 000€. Faites le total, cela fera près ou plus de 4 millions d’€. Scandaleux : c’est de l’argent public qui a été dilapidé et les 140 000€ continueront à être dépensés tant qu’une solution à ce bâtiment ne sera pas trouvée et cela peut durer encore de nombreuses années. Aujourd’hui on nous parle plan d’économie et austérité, on se fout de nous. On a renfloué des actionnaires du privé avec de l’argent public des contribuables !!! »
A Nozay, une trentaine de salariés ont débrayé. Une dizaine d’autres étaient en soutien à Châteaubriant + le soutien de quelques familles de résidents. Slogans des banderoles : « Solidarité pour nos aînés », « Non aux économies, Oui aux projets de vie », « EHPAD Nozay, pas au rabais », « Dignité pour nos personnes âgées ». ...
Nozay
Situation spécifique à Nozay : 1 soignant pour les toilettes de 17 résidents, arrêts de travail pas remplacés le 1er jour et la direction veut passer à 4 jours sans remplacement, l’impression des salariés de « travailler à la chaîne » « alors que nous avons à faire à des êtres humains, équipe réduite les samedis, dimanches & jours fériés alors que les résidents ont leurs soins d’hygiène, sont levés et mangent tous les jours, deux aides-soignantes de nuit pour 105 résidents avec du soin des toilettes et des tâches ménagères », Il ne faut donc pas s’étonner de l’augmentation des arrêts maladie et de longue durée dus à la pénibilité du travail