Ecrit le 9 septembre 2015
Plaignons les riches
Latribune.fr du 25/08 : En une journée, Wang Jianlin a perdu quasiment l’équivalent du PIB annuel (Produit Intérieur Brut) du Burundi. Le Chinois, première fortune de l’Empire du Milieu et 17e mondiale, a vu s’évaporer 3,6 milliards de dollars dans le krach boursier asiatique, européen et américain d’hier. Le président et fondateur du groupe Dalian Wanda, spécialisé dans l’immobilier et le divertissement, a perdu ainsi plus de 10% de sa fortune. Le Chinois multimilliardaire peut tout de même se consoler avec un compte en banque toujours bien garni. En dépit de ces pertes, sa fortune a augmenté de 6 milliards de dollars cette année, et s’établit à 31,2 milliards de dollars.
Ce « lundi noir » a également impacté d’autres fortunes mondiales. Quatre milliardaires ont vu leur richesse diminuer d’au moins un milliard de dollars. Bill Gates a perdu 3,2 milliards, la plus grosse perte après celle de Wang ; celle du milliardaire mexicain Carlos Slim s’élève à 1,6 milliard. Enfin, le fondateur d’inditex, l’espagnol Amancio Ortega, enregistre la plus forte perte européenne, en cédant près de 1,5 milliard de dollars. Soit quasiment le PIB de la République centrafricaine, troisième pays le plus pauvre du monde.
Funérailles mafieuses
Le Monde.fr du 21/08 : « J’ai conquis Rome, je vais désormais conquérir le paradis. » La citation s’inscrit en lettres sombres, devant un décor kitsch montrant dans le couchant le pont Saint-Ange, le Colisée et la basilique Saint-Pierre, et, incrusté dans le coin droit, un portrait du chef du clan mafieux Vittorio Casamonica. Le photomontage, imprimé sur une bannière de quelque trois mètres de large, ornait l’entrée de l’église San Giovanni Bosco où ont eu lieu, jeudi 20 août, les funérailles du ’’parrain’’, mort d’un cancer à l’âge de 65 ans.
[] En guise de corbillard, un superbe carrosse noir tiré par six chevaux a déposé devant l’édifice religieux le cercueil, porté par une foule éplorée alors qu’un ensemble de cuivres entamait la célèbre bande originale du film Le Parrain, et qu’un hélicoptère larguait des pétales de roses sur l’assemblée. A la sortie, une Rolls Royce attendait le corps du patriarche, tandis qu’un enregistrement de Vittorio Casamonica en personne entonnant le célèbre My Way de Paul Anka tirait les larmes des convives
Le faste ostentatoire de la cérémonie n’a guère réjoui les autorités italiennes, qui se sont insurgées devant l’ampleur de l’hommage offert à un homme soupçonné à de multiples reprises de fraudes, d’extorsions ou encore de trafic de drogue. Vittorio Casamonica, dont le clan opère essentiellement dans la périphérie sud de Rome, n’avait certes jamais été condamné. Mais les Casamonica sont cités dans l’enquête sur le réseau mafieux infiltré dans la mairie de Rome, pour lequel la justice a annoncé la comparution de 59 personnes dans un « maxi-procès » devant s’ouvrir le 5 novembre. [...]
« Il est intolérable que des funérailles soient l’instrument des vivants pour en-voyer des messages mafieux », a insisté le ministre de l’intérieur. La présidente de la commission parlementaire antimafia, a jugé « inacceptable et préoccupant » que de telles funérailles aient pu se transformer en un « spectacle débridé du pouvoir de la mafia ». Une nouvelle preuve, selon elle, de l’infiltration du clan au sein de l’administration de Rome, alors que le journal La Repubblica note que la tradition mafieuse fait des funérailles officielles l’occasion d’une « démonstra-tion de force » des membres d’un clan et la « preuve qu’ils sont là pour plus longtemps » que les autres groupes mafieux.
Nonce pédophile
Le Monde.fr du 28/08 : Son cas avait marqué un tournant majeur dans l’attitude du Vatican face aux religieux accusés de pédophilie. Le Polonais Jozef Wesolowski n’aura cependant pas à répondre de ses actes devant le tribunal du Saint-Siège : l’ancien nonce est mort, dans la nuit du 27 août, à la suite de problèmes de santé.
Agé de 67 ans, il avait été hospitalisé en soins intensifs, le 11 juillet, jour de l’ouverture de son procès pour des faits d’abus sexuels sur mineurs et détention de matériel pédopornographique. Il était accusé d’avoir eu des relations tarifées avec des mineurs dans un quartier difficile de Saint-Domingue en République Domi-nicaine alors qu’il était nonce de 2008 à août 2013. Il était également soupçonné d’avoir téléchargé sur Internet des milliers de photos pédopornographiques. Le 21 août 2013, il avait été relevé de ses fonctions par le Saint-Siège.
M. Wesolowski avait déjà été jugé et sanctionné en juin 2014 par la Congrégation pour la doctrine de la foi. Elle l’avait réduit à l’état laïc : un renoncement au sacerdoce qui constitue la peine maximale pour un prélat. Une décision contre laquelle il avait fait appel.
Le pape François avait également ordonné des poursuites pénales, une première au Vatican. Dans la droite ligne de son prédécesseur, Benoît XVI, le pape François n’a pas de mots assez durs pour dénoncer la pédophilie.
Bonjour, ma puce !
Le Canard enchaîné du 26/08 : « Ashley Madison » n’est pas le seul site de rencontres confronté au piratage infor-matique. « Top-face », autre site de « rendez-vous », opérant à partir de la Russie, a reconnu avoir dû payer des pirates pour éviter à ses clients la divulga-tion de leurs adresses électroniques. « Étant donné que le pirate n’avait transmis les données à personne et n’avait pas l’intention de le faire, nous avons décidé de ne pas porter plainte et de lui verser une prime pour avoir découvert une faille dans le système » explique le site.
Le site Gizmodo a analysé les données piratées du site de rencontres Ashley Madison : Verdict : 20 millions d’hommes étaient actifs sur le site, pour seulement quelques milliers de femmes. [...] « Sur 5,5 millions de femmes, à peu près 0% ont été actives sur le site après la création de leur profil, conclut Gizmodo. Il est difficile de nier que la vaste majorité des hommes qui utilisaient Ashley Madison ne rencontraient pas des maîtresses sur le site. Ils payaient pour ... un fantasme. »
Un sens Inès du droit
Le Canard enchaîné du 26/08 : parmi les bâtisseurs sans permis, une bâtisseuse a du culot à revendre. Inès de la Fressange a non seulement tenté de maquiller en local à piscine une maison de 100 m2 édifiée dans une pinède inconstructible, mais elle multiplie, depuis, les acrobaties pour tenter de régulariser.
Condamnée le 23/07 par le juge des référés de Tarascon à démolir son ouvrage, l’ex-mannequin a illico fait appel. Ses deux avocats ont argué que la malheureuse n’avait pas eu le temps d’organiser sa défense. La cour d’appel d’Aix en Provence en rit encore : leur cliente a disposé de huit jours pour le référé, et un huissier est venu taper à deux reprises à sa porte à Paris.
Durant la procédure, Inès a trouvé le temps, en revanche, d’achever à la hâte la construction de sa maisonnette et d’en faire recouvrir le toit de pierres sèches et de végétation, histoire de la fondre dans le paysage. Avec son compagnon, Denis Olivennes, patron des médias Lagardère, elle a aussi rencontré le maire de Tarascon pour rechercher un arrangement. Las ! le 17 août, la cour d’appel a confirmé que la propriétaire disposait de trente jours pour tout raser Un de ses vaillants avocats a lâché qu’une telle opération nécessiterait un « permis de démolir », et même pire : « l’avis de l’architecte des bâtiments de France » !
Heureusement qu’il n’y a pas besoin de permis de rigoler
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