Une plainte contre LPMH Précédente
La société LPMH (Loiret-Pautric-Michel-Hamon), qui a repris la société PROVOST en mai 1995 et a mis la clé sous la porte en décembre 1996 reste redevable à la ville de Châteaubriant de loyers se montant à 1 200 000 F. Considérant en outre que cette société ne peut produire de comptabilité, la Ville de Châteaubriant a décidé de porter plainte pour réparation du préjudice financier qu’elle a subi.
(vu au Conseil Municipal du 27 mars 2000)
régis Michel
Notre vieil ami « régis Michel » fait encore des siennes : la fabrique de meubles « Novestyl » située aux Herbiers en Vendée, vient d’être mise en liquidation judiciaire avec 242 licenciements. Son patron, régis Michel, était l’un des repreneurs de l’entreprise d’ameublement PROVOST, condamné pour « faute de gestion » par le Tribunal de commerce (relire La Mée du 12 janvier 2000).
En lisant Ouest-France du 29 juin 2001, on découvre que Novestyl a racheté la scierie Royer à Mervent en Vendée, le 15 mai dernier. Le directeur commercial est amer : « l’alliance Novestyl-Royer a coûté un maximum à la scierie. Au moment du rachat, notre trésorerie était positive de 3 millions. Quatre semaines plus tard, elle est négative. Le personnel considère que ça, c’est du pillage ». La scierie Royer est aujourd’hui plombée par une dette de 6,5 millions non honorée par ... Novestyl.
C’est drôle (façon de parler), ça nous rappelle quelque chose. A propos, que devient la plainte portée par la ville de Châteaubriant dans cette affaire Provost ? La nouvelle municipalité va-t-elle poursuivre
Adieu Provostyl
Le nom de « Provost » va disparaître définitivement du paysage industriel castelbriantais : l’atelier de la Route de St Nazaire a fermé ses portes le 10 mai 2000
L’histoire a un peu plus de 50 ans : le grand-père Constant Provost, menuisier de talent, a développé une petite entreprise, à Fercé d’abord, puis dans des locaux de la Rue de Rigale à Châteaubriant, en passant par un atelier à La Ville aux Roses (dans ce qui est maintenant la « salle de sports » marron « ). L’entreprise s’est développée route de St Nazaire en 1979, la municipalité investissant 15 millions de francs pour une » vente par paiement échelonné ". L’entreprise a compté jusqu’Ã 500 salariés. Chômage partiel en 1983, licenciements en 1984, dépôt de bilan en 1985, reprise par 5 cadres dirigeants en 1986 avec de nouveaux licenciements, dépôt de bilan en 1992, et en 1995, reprise par MM. Pautric-Loiret-Hamon-Michel, puis liquidation judiciaire en décembre 96, sans payer ce qui était dû à la ville de Châteaubriant
Le fils, Claude Provost, après avoir dû céder l’entreprise en 1985, (avec un passif énorme) a remonté un atelier « Provostyl » dans les locaux dont il était toujours propriétaire, route de St Nazaire (mais qui étaient grevés d’une lourde hypothèque, plus de 6 millions de francs). L’affaire est allée cahin caha, plutôt caha d’ailleurs puisqu’une liquidation judiciaire a été prononcée en mai 2000. Cela fait 29 à 30 salariés de plus au chômage. Des salariés qui y croyaient pourtant !
29 septembre 2000 :
Chapelle !
Vous ne savez pas ? Il faudrait toujours tout lire. Tenez par exemple, l’informateur judiciaire du vendredi 29 septembre 2000, un petit journal bourré de communiqués barbants émanant du Tribunal de Commerce. On y trouve la liste des « liquidations judiciaires » pour insuffisance d’actif. Des petits exploitants, souvent, qui avaient des micro-entreprises personnelles et qui n’ont pas fait de bonnes affaires. Ces gens là seront condamnés à payer, pour une bonne partie du reste de leur vie, sou après sou, tout ce qu’ils doivent à leurs fournisseurs ou à divers organismes. Ils sont plus à plaindre qu’à blâmer.
Et puis, dans le flot, on découvre un gros poisson. Citons :
En date du 20 septembre 2000, le Tribunal de Commerce a ouvert la liquidation immédiate de M. CHAPELLE Alain, Pdg Castelbriantaise d’Ameublement SA
Et puis encore :
Suivant jugement rendu le 20 septembre 2000, le Tribunal a prononcé la FAILLITE PERSONNELLE pour une durée de 10 ans, à l’encontre de M. CHAPELLE Alain, Pdg Castelbriantaise d’Ameublement SA
CHAPELLE, ça ne vous dit rien ? La société d’ameublement Provost, entreprise créée en 1978 a été mise en règlement judiciaire en 1985. C’est en janvier 1986 que cinq cadres dirigeants, dont M. Chapelle, ont repris cette entreprise, bénéficiant d’exonération de taxe professionnelle, d’aides du département et de la Région, et de locaux construits par la ville. Mais l’entreprise est allée de licenciements en redressements judiciaires et finalement la « Castelbriantaise d’Ameublement » a été liquidée en mai 1995.
Les salariés ont toujours mis en cause le comportement de M. Chapelle et signalé à maintes reprises son comportement commercial étrange vis-Ã -vis de concurrents de l’entreprise (comme la société Bénoteau à La Châtaigneraie, dont Chapelle était PDG, ou la société américaine Tradi France Inc dirigée par un certain Geisler associé à M. Chapelle)
néfaste
Par la suite, la société d’ameublement a été reprise par quatre compères, dans les conditions que l’on sait (en gardant, dans un premier temps, M. Chapelle comme commercial) jusqu’Ã la liquidation en décembre 1996 suite à une gestion qui n’a pas été forcément appréciée par le Tribunal de Commerce dans un jugement du 23 décembre 1999.
Les quatre compères pour leur défense, ont signalé que les difficultés de l’entreprise relevaient du passé de celle-ci « et du comportement de M. Chapelle ». Ils ont mis en cause M. Chapelle accusé de « débauchage massif des commerciaux » après son départ, et, plus globalement d’un comportement « particulièrement déloyal », « particulièrement néfaste », n’hésitant pas à évoquer « les manipulations de M. Chapelle »
Le jugement concernant M. Chapelle est donc la suite logique (et tardive) de cette affaire, c’est la mise en cause PERSONNELLE de cet ex-PDG, c’est la reconnaissance de sa responsabilité au point de le condamner à ne pas pouvoir diriger une entreprise pendant 10 ans, au point aussi de faire appel aux créanciers de l’entreprise pour qu’ils présentent leurs créances à M. Chapelle, en personne.
Mais ne vous en faîtes pas pour M. Chapelle. Il saura bien se débrouiller par quelque artifice ou personne prête-nom. Les filets de la justice attrapent toujours les petits poissons et laissent filer les gros.
Les salariés, eux, ont un goût amer dans la bouche.
Au conseil municipal du 12.12.2001 :
Admission en non valeur de la société Provost
Après la liquidation de la société Provost, celle-ci doit encore des sommes importantes à la ville, de même que la société LPMH. Toutes ces sommes ne seront sans doute pas récupérées, c’est pourquoi le Percepteur propose de les admettre en « non-valeur » en étalant la charge sur 5 exercices maximum.
Martine Buron a demandé où en est la plainte déposée par la ville contre la société LPMH. Le maire a dit à la presse ne pas être au courant de cette plainte. Rappelons quelques dates :
La plainte a été déposée le 11 février 2000 et enregistrée le 14 février . Elle a fait l’objet de la saisine du SRPJ-brigade économique par M. le Procureur de la République. Tout ceci figure dans les dossiers de la mairie, notamment dans les courriers envoyés par l’avocat, Me le Mappian , de la Rue Paul Bellamy à Nantes. Celui-ci, dans la plainte du 11 février 2000 indique que la société LPMH (Loiret-Pautric, Michel, Hamon) « est une société constituée pour les besoins exclusifs de la location des locaux appartenant à la ville de Châteaubriant » - que M. Michel était président du Conseil d’Administration de Tradi-France-Ameublement (ex-Provost), que M. Loiret était président du Conseil d’Administration de Tradition France, que M. Pautric était administrateur et signataire des différentes conventions avec la commune de Châteaubriant et que M. Loiret était gérant de LPMH. Un vrai embrouillamini !
Comptabilité fictive ?
Tradition France et Tradi France Ameublement ont été mis en redressement judiciaire le 17 juillet 1996, mais « dans le même temps la société LPMH n’a eu aucune activité, a semble-t-il tenu une comptabilité fictive et il n’y a eu aucun bilan comptable établi » dit l’avocat qui ajoute plus loin : « MM. Pautric, Loiret et Hamon, n’ont pas exécuté leurs engagements, au point que le jugement rendu par le Tribunal de Commerce en date du 23 décembre 1999 a mis à leur charge une importante contribution au passif, et ce, à titre personnel » (...) « les personnes ont manifestement aggravé en parfaite connaissance de cause le passif de la société LPMH à l’égard de la commune de Châteaubriant ». De tout cela, la tribunal aura à en juger.
Mais le maire ne serait pas au courant de cette plainte qui figure dans les dossiers de la mairie ? Sans blague ? La Gendarmerie a encore enquêté en septembre dernier, semble-t-il !
Le maire a regretté que cette admission en non-valeur n’ait pas été faite plus tôt. Martine Buron lui a rétorqué que la ville a dû faire face à des choses analogues, dans le passé, concernant d’autres sociétés (Huard par exemple) et que toutes les municipalités, quelle que soit leur couleur politique, essaient de temporiser afin de tenter de sauver des emplois « et qu’il valait mieux affronter cette situation maintenant, alors que la lourde dette de la ville est presque résorbée, plutôt qu’avant ».