Écrit le 28 octobre 2015
Le principe des maisons de santé a été introduit dans le Code de la santé publique en 2007, mais le décret du 13 mars 2015 prévoit le financement par la sécurité sociale de 1000 maisons de santé en France avant 2017. A Châteaubriant on n’y est pas. L’idée avait été émise mais est restée en l’air ! Encore quelque chose qui traîne.
Une Maison de Santé, ce n’est pas seulement un beau bâtiment, c’est surtout un projet médical associant les professionnels de santé, les élus, les patients potentiels, etc. Quand on voit qu’Ã la réunion « Parcours de santé » du 14 octobre dernier, à Châteaubriant, il n’y avait PAS UN seul élu de la ville centre, on peut s’inquiéter.
Deux études de l’IRDES (Institut de Recherche et de Documentation en Économie de la Santé), parues en juin et en juillet 2015, révèlent que :
– L’exercice regroupé pluri-professionnel implique des gains de productivité résultant notamment de la minimisation des coûts relatifs aux échanges (on parle de coût de transaction) entre médecins généralistes ainsi qu’entre médecins généralistes et paramédicaux. La proximité physique, la colocalisation sur un même lieu, la coordination sont associées à une moindre dépense ambulatoire. Enfin, les patients des généralistes se distinguent par la probabilité d’acquérir moins de médicaments,
– le regroupement de professionnels de santé améliore la qualité des soins et services rendus. Une première raison : le regroupement favorise les investissements humains et/ou matériels permettant d’adapter l’offre de soins aux nouveaux besoins de santé, rendant ces derniers économiquement viables et visibles pour les patients. Les médecins généralistes des maisons, pôles et centres de santé ont une meilleure qualité de pratique que les témoins pour la quasi-totalité des indicateurs considérés : Un suivi des patients diabétiques de meilleure qualité... de même que les pratiques de vaccination, dépistage et prévention.
démocratie sanitaire
C’est une expression que l’on emploie peu. La démocratie sanitaire, c’est donner la parole à chacun : professionnels de santé, usagers, organismes impliqués dans le secteur médico-social, représentants du monde du travail, représentants des collectivités territoriales ou personnalités qualifiées La loi de santé actuellement débattue au sénat évoque la mise en place, dans chaque territoire, de « communautés » des partenaires de la santé, espaces de réflexion, et de propositions, ayant pour mission d’aider à l’articulation des acteurs en santé, pour plus d’efficacité et une meilleure coordination. En s’appuyant sur l’expertise d’usage et de terrain de ces participants, la CRSA (Conférence Régionale de Santé et de l’autonomie) produit des avis consultatifs qui sont transmis à l’aRS (Agence Régionale de Santé) et contribuent à faire avancer la politique régionale de santé.
L’une des questions abordées : formaliser un réseau d’acteurs, c’est-Ã -dire des intervenants des parcours de santé, qui sera légitime pour lancer l’alerte si des personnes sont en risque de basculer dans une situation critique.
Comment faire ? En réunissant un groupe d’intervenants des champs social, médico-social et médical, ainsi que des élus, et des acteurs plus éloignés de la santé mais en contact avec les habitants (gardien d’immeuble, pôle-emploi, services sociaux, instituteurs, etc). Objectif : repérer les personnes à risque, voir comment agir (en n’oubliant pas le secret médical).
Il a été évoqué le manque, à Châteaubriant, d’un centre social, d’une maison de quartier, la nécessité de former des personnes au rôle de ’’veilleur’’, la nécessité de garantir un accès aux structures et aux soins équivalent sur tout le territoire par des équipes mobiles et des maisons pluridisciplinaires de santé.
Mais où donc étaient les élus municipaux de Châteaubriant ? Pas un n’était disponible ?