Ecrit le 4 mars 2009
Coupables de rien
Un cambriolage. Une voiture repérée par un témoin. Lundi 16 février, vers 18h15, une trentaine de gendarmes équipés d’un bélier (pour enfoncer la porte !) font irruption dans une maison, accusant la jeune femme du cambriolage. l’ami qui vient voir ce qui se passe est cloué au sol et menotté, à la vue des voisins.
Les gendarmes se rendent ensuite chez le frère de l’ami, qui subit le même traitement, devant ses enfants.
Finalement, c’était une erreur ! Les gendarmes l’ont reconnu et ne se sont même pas excusés. A Châteauroux, la substitut du procureur indique : « C’était juste une audition ». Un peu mouvementée cette audition !
La jeune femme a maintenant peur de sortir avec sa voiture. Peur des gendarmes et de leur conduite de cow-boys !
(source : Ouest-France 27 février 2009)
Fausse racaille
Courrier des lecteurs
Ma fille, étudiante de 21 ans, m’a raconté le fait suivant : Le samedi 7 février, elle passait la soirée à Angers avec des amis. Vers 23h30 elle marchait dans la rue avec ses amis pour récupérer sa voiture. Ils ont alors réalisé qu’ils étaient suivis par une voiture (banalisée) qui roulait en première. Tout à coup les trois occupants du véhicule (en civil, arme à la ceinture ; la BAC ?) sont sortis et ont « plaqué » contre un mur un des jeunes du groupe - arabe, le seul en survêtement, les autres jeunes étaient tous en tenue de ville. Sur un ton agressif ils se sont adressés à lui : « Tu sais pourquoi on t’arrête ? » « Non » « Parce que t’es un bouffon, t’es un guignol »
Ils lui ont demandé ses papiers d’identité ce que le jeune homme a fait sans résistance. En utilisant toujours ce même genre de vocabulaire et un ton très agressif, ils lui ont demandé de vider ses poches ce qu’il a fait (il n’avait que de la monnaie, ses clés et son portable). Ils l’ont fouillé en répétant « t’es sûrqu’t’as rien ?, t’es sûrqu’t’as rien ? ».
s’apercevant que le jeune n’avait finalement rien, ils lui ont rendu sa carte d’identité et l’ont laissé en lui disant « T’es une fausse racaille toi, t’es une fausse racaille ».
Les autres jeunes du groupe tous très surpris s’attendaient à subir le même sort mais il n’en a rien été. Ce jeune ne souhaite pas porter plainte (il dit avoir l’habitude de se faire contrôler). Ma question est : que faire devant une situation comme celle-ci ? Quel recours a une personne victime de ce genre de discrimination, d’humiliation ?
Ndlr : ces jeunes n’ont pas protesté, n’ont pas crié, n’ont pas résisté. Sinon ils auraient été accusés de rébellion, d’outrage, d’incitation à l’émeute !
Garde à vue ...
En 2008, on compte 577 816 personnes, résidant en France et âgées de plus de 13 ans, ayant été mises en garde à vue. Le nombre des gardés à vue ne cesse de croître : hausse de près de 55 % en huit ans. Au cours des douze derniers mois, c’est 1 % de la population qui a été placée sous ce régime de contrainte, pour lequel les policiers répondent d’objectifs de performance chiffrés.
Jeunes des quartiers difficiles, infirmières, syndicalistes, agriculteurs, étrangers en situation irrégulière, enseignants, journalistes, ... la garde à vue concerne toutes les catégories de la population. Il suffit que la police estime qu’il y a « une ou plusieurs raisons plausibles de soupçonner que (ces personnes aient) commis ou tenté de commettre une infraction »
La présomption d’innocence est de moins en moins la règle. De plus ces actes ne sont pas isolés. Ils ont une fâcheuse tendance à se multiplier.
Gare à vous !
Limoges 22 janvier 2009 : Une soirée sympa dans un bar, pas de grabuge, pas de bruit excessif, pas de plainte des voisins. Mais vers 23 h la police intervient avec gazeuses et tonfa, inondant le local de gaz lacrymogène, jusque dans les WC. Lire ici :
http://giik.net/blog/gazes-au-gaz-lacrymogene-a-limoges-
le-jeudi-22-janvier/
Dreux, 13 février : un commerçant s’est retrouvé en garde à vue pour une infraction de stationnement. Il a vécu quelques heures qu’il n’est pas prêt d’oublier et dénonce les humiliations dont il a fait l’objet.
Béthune, 25 février : à 59 ans, Monique est bénévole dans plusieurs associations et membre très active de la paroisse de Norrent-Fontes près de Béthune. A 8 heures du matin, des policiers de la police aux frontières frappent à sa porte, perquisitionnent son domicile avant de la conduire au commissariat. En cause, des soupçons « d’aide à personne en situation irrégulière ».
Monique reconnaît avoir donné de la nourriture à des migrants ou leur avoir permis de recharger un téléphone portable. Mais la bénévole assure n’avoir jamais hébergé aucun sans-papier. Vivre une telle garde à vue, c’est « humiliant », a-t-elle raconté au micro d’Europe 1.
Note du 8 mars 2009
Lettre d’un prêtre du nord de la France
De qui se moque t-on ?
L’interpellation ce matin de Monique Pouille à son domicile à Norrent Fontes, la perquisition de sa maison et sa mise en examen à la PAF de Coquelles
est une insulte à l’investissement de tous les bénévoles qui œuvrent au
sein des associations humanitaires.
Monique depuis plusieurs années ne compte pas son temps et son énergie pour
que recule la honte des camps de rC3fugiés qui s’implantent dans notre
région. Les droits de l’homme sont bafoués encore une fois par cette
interpellation. Monique avec d’autres bénévoles relève le défi d’une
humanité qui se doit d’être respectée. Une attention, un sourire, un
encouragement, une compréhension, l’apport de denrées alimentaires, de
couvertures, de bois de chauffage etc sont-ils répréhensibles au regard de
la loi.
Ah oui on dira et les portables qu’elle rechargeait chez elle. Ah oui ces
fameux portables qui permettent de rester en contact avec la famille, les
amis , qui permettent d’écouter la musique de son pays qu’on oublie pas
malgré tout, qui apportent une relative sécurité dans un moment où l’on est
plus rien. qu’y a t-il de dérangeant à recharger des portables.
Ah oui me dira-t-on, certains de ces portables appartiennent aux passeurs.
De qui se moque-t-on ? Est ce que quand vous aidez quelqu’un qui est dans la
misère vous lui demandez ses papiers, vous lui demandez s’il aide au passage
des clandestins. Il n’est pas du rôle de l’association et de ses membres
d’enquêter sur qui est qui ? La police, la gendarmerie sont bien au courant
des agissements des uns et des autres. LÃ encore c’est la politique du
chiffre qui prime , Mr Besson a demandé qu’on intensifie la lutte contre les
réseaux mafieux, qui arrête t’on , une simple habitante qui a un cœur d’or
et qui n en peut plus de voir des jeunes qui ont l’âge de ses fils passer
devant sa maison bravant le froid. Il est certainement plus facile de rester
au chaud dans sa maison bien installé devant son écran que d’agir.
Heureusement que dans notre monde il y a encore des Monique, des Jérémy
aussi .
Monique qui entre parenthèse n’a jamais refusé de contribuer avec la
gendarmerie, les renseignements généraux en toute transparence.
Et puis les soi disant passeurs sont le fruit d’une politique honteuse de
l’immigration en Europe et dans le monde. Si l’on refuse l’intégration de
ceux qui aspirent à la liberté, si l’on ferme les frontières, si l’on durcit
les politiques d’accueil de ceux qui fuient leurs pays, il ne faut pas alors
s’étonner de voir les réseaux mafieux se multiplier. Les jeunes qui
s’embarquent dans ces filières sur Norrent Fontes &n bsp ;le font pour
envoyer de l’argent à leur famille dans le besoin et pour se procurer un peu
de bien être tant est difficile la vie de ceux qui sont rejetés sur les
routes depuis plusieurs années, ce ne sont pas ceux là qu’il faut arrêter.
c’est bien mal connaître le terrain que d’incriminer ces jeunes victimes.
Jérémy doit aussi être entendu aujourd’hui. A l’heure où l’on se plaint des
jeunes, de leur désintéressement des questions de société. Voilà un jeune
qui en responsable prend à cœur cette question des jeunes migrants qui ont
le même âge que lui. Et on lui jette la pierre, non mais de qui se
moque-t-on encore ? où va notre société ? Une société où pour avoir une
place il faut être riche en détournant des millions sans être inquiété ?
Monique , Jérémy et beaucoup d’autres bénévoles qui œuvrent devraient
recevoir la médaille de l’encouragement au bien, qu’ils n’attendent
d’ailleurs pas.
Mesdames et Messieurs les politiques qui avaient reçu mandat des électeurs
allez vous laisser faire des choses si outrageuses sans que votre respect
soit atteint ?
Et nous citoyens de tout bords, de toutes races, de toutes appartenances
religieuses , allons-nous encore longtemps laisser faire de tels agissements
sans manifester notre mécontentement ?
Nous voulons une société plus juste dans l’accueil des populations, dans le
partage des richesses, il est grand temps de le manifester ;
Abbé Michel Delannoy, membre de l’association Terre d’Errance
Pour suivre tous ces procès : http://codedo.blogspot.com/
19 mai 2011 On ne tutoie pas : http://tempsreel.nouvelobs.com//actualite/societe/20110519.OBS3545/on-ne-tutoie-pas-rappelle-sarkozy-aux-policiers-et-gendarmes.html