Ecrit le 6 janvier 2016 (page non parue en format papier)
Non aux expulsions à Notre-Dame-des-Landes
Journée de mobilisations sur Nantes et ailleurs, le 9 janvier 2016
Le gouvernement trahit les accords obtenus par la lutte selon lesquels ni les travaux de l’aéroport ni les expulsions ne commenceraient avant l’épuisement des recours juridiques. En effet, les habitants et paysans dits « historiques », qui étaient propriétaires ou locataires avant la déclaration d’utilité publique (DUP), ont été assignés en référé expulsion le 10 décembre 2015.
AGO-Vinci demandait l’expulsion immédiate des habitants, avec pour contrainte une astreinte financière de 200 à 1000€ par jour. Et mise sous séquestre des biens et cheptels.
Le moment était sans doute malvenu sur le plan politique : COP21 et élections régionales. Les deux avocats ont accepté la mise en suspens de la procédure, celui d’AGO-Vinci affirmant sa volonté de la relancer en janvier.
Après que les tentatives de vider la ZAD par les forces policières ont échoué en 2012, l’État essaie maintenant de le faire sous la pression financière sans même avoir à se risquer à venir sur le terrain.
il n’est pas question de laisser l’État expulser une partie d’entre nous, ni même de laisser peser une telle menace sur l’ensemble des habitants de la zone. Notre perspective est l’abandon du projet, cependant notre force collective doit arracher immédiatement l’engagement de l’État à renoncer à toute procédure d’expulsion jusqu’à ce que tous les recours soient menés à leur fin.
Attention changement de date par rapport aux premières annonces ayant déjà circulé.
Nous appelons donc à une forte mobilisation le 9 janvier sur le périphérique de Nantes, en convois de tracteurs, vélos, marcheurs, convergeant vers Cheviré, pour un grand banquet partagé au pied du pont, victuailles tirées des sacs. Le tout dans une ambiance enthousiaste, conviviale et sereine, celle que nous avons su conserver pendant les huit jours de notre convoi « CAP sur la COP » malgré l’état d’urgence. L’action de cette journée autour de
Nantes sera assumable par tous et toutes et gérée ensemble de bout en bout. Nous nous portons collectivement garants de son succès.
Nous ne laisserons jamais disparaître les terres de la zad
et tous ceux qui la font vivre.
Nous appelons donc à nous rejoindre pour une mobilisation le 9 janvier 2016, que ce soit :
- à la tracto-vélo de Notre-Dame-des-Landes à 8h30, qui ira jusqu’au périphérique de Nantes
- si vous n’avez pas de vélo : à la manifestation piétonne (les deux se rejoindront)
et si vous êtes trop loin, à des manifestations, blocages, occupations et autres formes d’actions près de chez vous en solidarité contre les expulsions, (plutôt) le 9 ou le 16 janvier, selon possibilités locales appréciées par les comités de soutien... Rennes, Toulouse, d’autres villes... ont déjà annoncé des actions.
A l’appel des composantes de la lutte contre l’aéroport : des membres de la Coordination (ACIPA, ADECA, Agissons Pour l’avenir, ATTAC, CANVA, céDpa, CELA, Confédération Paysanne 44, décroissanceS-MOC, GAB44, PG44, NPA, UD44 Solidaires, EELV, ENSEMBLE !, Nature-Avenir, Natur-Action, OBSLAB, Vertou Écologie Solidarité, Sèvre Propre 2015, Solidarités Écologie), le COPAIn, Naturalistes en lutte, des habitant-e-s de la ZAD, des comités de soutien...
Pour Nantes, détail des rendez-vous :
- à vélo :
- Bourg de Notre-Dame-des-Landes 8h30
- Le Cardo 11h30
- Zénith Atlantis 11h30
- Cinéville de Saint sébastien 11h30
- Centre Commercial Océane Porte de Rezé 11h30
- à pied : La Neustrie 11h30
Ce mercredi 6 janvier, le comité castelbriantais d’opposition au projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes était sur le marché de Châteaubriant pour mener une action de soutien à la manifestation du samedi 9 janvier qui aura lieu sur le périphérique nantais.
Pour les militants (beaucoup de jeunes) , le gouvernement ne respecte pas les engagements pris lors de la grève de la faim menée par les opposants au printemps 2012, et qui avait mené à un accord suspendant les expulsions des habitants historiques de la ZAD jusqu’Ã l’épuisement des recours juridiques.
En effet, ces personnes qui résidaient sur les lieux avant la déclaration d’Utilité Publique, sont assignées en référé au Tribunal de Nantes le 13 janvier pour leur expulsion le 13 janvier. S’ils ne quittent pas les lieux, ils risquent une mise sous astreinte financière de 200 à 1000€ par jour, la mise sous séquestre de leurs biens et compte bancaires, et pour les éleveurs, la confiscation de leurs cheptels.
Pour les opposants, la nouvelle majorité régionale a beau jeu d’aller défendre la ruralité ou de maugréer contre la métropolisation nantaise, quand elle appelle avec véhémence à l’expulsion des paysans de Notre-Dame-des-Landes, entraînant la confiscation de leur outil de travail et la disparition de terres agricoles qui se raréfient.
Le point de rendez-vous est donné à la porte Neustrie sur le périphérique nantais à 11h30. La préfecture a validé le tracé prévu pour cette manifestation qui se veut déterminée mais festive. Plusieurs agriculteurs locaux descendront sur Nantes en tracteur. Un point de départ collectif est donné à 9h30 au théâtre de Verre à Châteaubriant, le 9 janvier.
Autre point de vue
Patrick Mareschal, ancien président du Conseil Général d eLoire-Atlantique, émet un autre point de vue, disant :
L’imposture d’une manif « écologique »
Les opposants au transfert de l’aéroport à NDDL vont défiler samedi sur le périphérique avec leurs gros tracteurs. Combien de tonnes de CO2 dans l’atmosphère, sans compter celles émises, pour rien, par des milliers de véhicules bloqués dans les embouteillages ? Tout ça au nom d’une prétendue défense de l’environnement. Le ridicule ne tue pas, l’imposture non plus !
Ils savent pourtant, mais se gardent de le dire, que le nouvel aéroport générera d’importantes économies d’énergie par rapport à la plateforme actuelle : bâtiments à énergie positive, temps de roulage au sol des avions réduit, distance d’accès plus courte pour une majorité d’usagers, et, à terme, la construction de nombreux logements en zone urbaine, desservie par les transports en commun, plutôt que dans un étalement urbain lointain, consommateur de terres agricoles et générateur de déplacements automobiles coûteux en temps et en énergie. (fin de communiqué)
Succès de la manif
Et la manifestation continue, voir page suivante