Ecrit le 30 mars 2016
Y aurait-il eu des consignes données à la presse ? (pas à La Mée en tout cas) : on constate que les journaux ne parlent plus du projet de réforme du Code du Travail, ni des manifestations lycéennes ou étudiantes, ni de la manif prévue le 31 mars. Les débordements des manifs des jeunes, les faits de violence policière disproportionnée, l’attentat de Bruxelles, permettent de détourner l’attention. La colère, ça se monte comme une mayonnaise. Le silence favorise l’échec.
Les Unions Locales CGT , FO, SOLIDAIRES et FSU de Châteaubriant appellent les salariés-es actifs, privés-es d’emploi, précaires et retraités-es à s’engager dans l’action par la grève et la manifestation le jeudi 31 mars 2016, pour le retrait du projet de loi travail , dit El Khomri .
Ce projet de loi remet en cause la finalité même du code du travail et l’avenir de la jeunesse .
Le rassemblement aura lieu à 10h30 ce jeudi 31, devant le théâtre de verre, à Châteaubriant .
Le projet de loi, passé en Conseil des Ministres le 24 mars, va passer maintenant à l’Assemblée Nationale, où déjà des propositions sont faites pour une autre logique : une réelle amélioration du Code du travail, la valorisation du CDI, le renchérissement des heures supplémentaires, la réduction du temps de travail
Mobilisation sociale et débat parlementaire sont désormais liés. La majorité de gauche à l’assemblée peut produire un autre projet, rejeter celui proposé par Valls-Macron-El Khomri. En articulant pétition de masse (loi travail-non merci), mobilisation dans la rue et débats parlementaires, on peut gagner.
Rien n’est plus important que de renforcer la mobilisation sociale
Au 27 mars à midi, la pétition ’’loiTravail : non merci’’ a recueilli 1 280 372 votes
http://loitravail.lol/
En face, la pétition signée par le président du Medef est à : 27 771 votes.
Ecrit le 06 avril 2016
270 personnes, soit 5 fois plus que le 9 mars dernier. La manifestation du 31 mars 2016 a été un succès à Châteaubriant comme au plan national.
Serge Adry pour la CGT a déclaré :
« Certains disent : les jeunes ne savent pas pourquoi ils se mobilisent. Certains disent : les opposants à la ’’loi Travail’’ ne veulent pas travailler. Certains disent : la CGT est rétrograde. Et quelques illuminés nous rabâchent depuis 30 ans que notre asservissement au travail et l’allégeance au patronat permettront le retour au plein l’emploi et à la croissance ».
" Ça fait déjà un bail que les salariés payent, et que les patrons ramassent :
- - Après s’être partagé 40 milliards de dividendes en 2015, les actionnaires du CAC 40 vont à nouveau être copieusement récompensés cette année. 60"‰% d’augmentation du montant des dividendes depuis la crise de 2008.
- - Les cadeaux fiscaux et les aides publi-ques sans aucune contrepartie s’élèvent à 220 milliards € dans notre pays.
- - 40 à 60 milliards de fraude fiscale
- - 20 milliards d’exonérations de cotisations sociales « » Actuellement : 8 salariés sur 10 sont recrutés en CDD pour des durées de plus en plus courtes : 3,2 millions de salariés précaires survivent de petits boulots : un million d’auto-entrepreneurs dont 90% ne gagnent pas le SMIC : 6 millions de privés d’emploi, dont 57% sans allocations, sur qui on veut encore plus faire peser des mesures d’austérité : près de 9 millions de personnes vivant sous le seuil de pauvreté en France « . » Aujourd’hui, la crainte de basculer un jour dans la précarité et de voir ses enfants connaître le même sort touche une part de plus en plus large de la population. Nous aspirons à vivre dignement et à accéder à un emploi stable et décent « . » Le gouvernement vient de déclencher une offensive sans précédent contre les jeunes et les salarié.e.s, à travers le projet de ’’Loi Travail’’. Le contenu de ce projet, véritable cadeau fait au MEDEF, représente un retour au siècle dernier pour le monde du travail et les jeunes comme cibles favorites. Travailler plus pour gagner moins, Se faire virer plus facilement : c’est leur solution ! ".
Gilles Barracand, pour ’’Solidaires’’ :
" Il est impensable que ce projet de loi soit adopté, nous devons tous ensemble le repousser ! Rendez-vous compte, un siècle de luttes sociales réduit à néant ! Année après année, combat après combat, nos anciens ont façonné un code du travail permettant un minimum de protection pour les salariés !
Tout ça serait réduit à néant ! "
- - Fin de la hiérarchie des normes, qui veut qu’un accord ne peut qu’être supérieur à la loi !
- - une explosion de la durée du travail, qui pourrait aller jusqu’Ã 60 h/semaine,
- - des heures supplémentaires au rabais, seulement majorées de 10% au lieu de 25% !
- - Et le gouvernement invente une nouvelle arnaque : ’’licencier plus pour embaucher plus’’ en facilitant le licenciement économique !
A qui veut-on faire croire qu’une telle loi va diminuer le chômage ? En défendant le projet de loi El Khomri, le président de la République a reconnu qu’il n’y aurait pas ’’d’effets en terme d’emploi avant plusieurs mois’’ mais qu’il fallait avec cette loi ’’installer un nouveau modèle social’’. c’est vrai. il renverse la philosophie politique fondatrice du code du travail. Il organise l’un des pires reculs sociaux depuis des décennies.
Et ici à Châteaubriant avec les salariées de Promoplast, nous voyons bien qu’il n’y a pas besoin de faciliter le licenciement !
Au contraire : Il faut renforcer les droits des travailleurs et placer l’humain en premier plan. Si, au soir de cette journée, le gouvernement maintient son texte, eh bien nous maintiendrons notre mobilisation intersyndicale.
Jamais nous n’accepterons un recul social.
Avec la jeunesse mobilisée, nous ne céderons pas ".
Des jeunes dans le défilé
Les manifestants étaient assez nombreux pour se permettre un défilé dans les rues de Châteaubriant. Dans ce défilé : quelques jeunes, courageux. En effet, un communiqué intersyndical (CGT, FO, Solidaires, FSU) explique :
L’intersyndicale de Châteaubriant dénonce le fait que soit utilisé le chantage pour empêcher les lycéennes et lycéens du lycée Guy Môquet de participer au rassemblement et à la manif de ce matin en leur interdisant l’accès au self et à l’internat par mesure de rétorsion. Ils sont totalement concernés par le projet de loi et cette manifestation fait partie de leur éducation citoyenne.
Appel national
Dans un communiqué commun, au plan national, les signataires CGT, FO, FSU, Solidaires, UNEF, UNL et FIDL, demandent le fretrait du texte El Khomri, et « confirment leur disponibilité pour rencontrer le gouvernement et faire des propositions de droits nouveaux en termes d’emploi, de salaires et pensions, de temps de travail, de protection sociale, de garanties collectives, de conditions de travail, de formation et de droits et libertés syndicales. Des propositions porteuses de progrès social et correspondant à la réalité du travail d’aujourd’hui et de demain ».
Ecrit le 6 avril 2016
Il n’est pas honteux de renoncer.
François Hollande a finalement renoncé à convoquer le Congrès qui, l’espérait-il, modifierait la Constitution pour acter la déchéance de nationalité pour les personnes soupçonnées de terrorisme. Et c’est tant mieux ! D’aucuns crient au recul, mais c’est plutôt un retour à la raison.
Pour Christiane Taubira, ainsi ’’se ferme la parenthèse d’un douloureux égarement’’—
« la Constitution va demeurer la résidence de nos valeurs, des principes qui régissent la République, des symboles qui nous font tenir ensemble, de nos droits et de nos libertés imprescriptibles, des règles qui s’imposent à chacun d’entre nous pour rendre possible la vie commune ».
Le gouvernement s’honorerait, maintenant, en renonçant à la loi El Khomri, et en renonçant à l’aérodrome Notre Dame des Landes.
Ecrit le 27 avril 2016
28 avril - 1er mai 2016
Contre la loi Travail, un rassemblement est organisé le jeudi 28 avril, 10h30 devant la mairie de Châteaubriant, avec CGT, FSU et Solidaires. Un autre rassemblement, plus traditionnel celui-là , aura lieu dimanche 1er mai, 10h30 devant la mairie.
L’objet du projet de loi, c’est de réécrire le code du travail en inversant la hiérarchie des normes. Le député Christophe Sirugue, rapporteur du projet de loi Travail le dit : « Objectivement, on a répondu favorablement à des demandes du patronat, notamment avec cette distinction PME et grandes entreprises pour les licenciements économiques. Je rappelle aussi qu’ils (les patrons) ont obtenu dans le projet de loi, l’inversion des normes, autrement dit que les négociations se fassent désormais au niveau de l’entreprise, ce qui n’est pas rien. »
La CFDT défend la Loi El Khomri - mais cependant il y a des remous à la CFDT