Ecrit le 6 avril 2016
Le budget qui fait Pschitt
Bruno Retailleau, pour le Conseil Régional, a dit qu’il proposera à sa majorité, lors de la session budgétaire des 14 et 15 avril 2016, de voter 478,8 M€ d’autorisations de programmes « correspondant à des opérations d’investissement qui auraient dû être budgétées par l’ancienne majorité et ne l’ont pas été. Concrètement, ces opérations d’investissements n’avaient été votées que pour des montants très inférieurs à leur coût total ». « Il s’agit là d’une première approche attestée par le cabinet Ernst & Young, mandaté pour réaliser un audit de la situation financière de notre collectivité » dit-il et il parle de ’’saucissonnage’’ alors que, membre de la dernière assemblée régionale, il n’a rien dit à ce sujet.
« Avant l’été, dit-il, nous nous porterons candidat à la certification de nos comptes par la Cour des Comptes ».
Christophe manque d’humour
Mais Christophe Clergeau, manquant singulièrement de sens de l’humour, a répondu point par point, sans comprendre que Bruno avait fait un gros poisson d’avril.
« »désordres financiers« , »dette cachée« , »factures impayées« , »Insincérité« , tous ces mots de propagande sont les grands absents de la note d’étape d’analyse financière du cabinet Ernst & Young publiée hier par Bruno Retailleau » dit C.Clergeau en expliquant :
Que trouve-t-on dans cette note ?
- - une situation financière fragile : ce n’est pas une découverte, nous l’avons écrit nous-mêmes dans les orientations budgétaires 2015. Nous avions prévu de réduire de 20% les investissements sur le nouveau mandat pour retrouver le rythme de 2004-2010 après le pic d’investissement du plan anti-crise. d’ici à 2021, ce sont 120 millions d’euros d’économies de fonctionnement supplémentaires qui étaient prévus - après les 65 M€ d’économies réalisées entre 2010 et 2015 - pour stabiliser la situation financière de la région.
- - plus de 500 millions de projets structurants indispensables à l’avenir du territoire qu’il faut désormais réaliser et financer : OUI nous l’assumons, c’est le programme d’action voté par l’assemblée régionale en avril 2015. La nouvelle majorité a le choix de confirmer ou d’arrêter ces projets, elle a été élue pour faire ces choix. Mais dans la réalité et au vu du Budget Primitif qui va être présenté le 14 avril, Bruno Retailleau confirme l’essentiel de ces projets et notamment les nouveaux lycées : subitement, la « dette cachée » est devenue une liste de bons projets enfin soutenus par la droite, notre programme d’investissement est devenu le leur.
- - 80 millions de factures 2015 à payer en 2016 : OUI nous l’assumons, c’est moins de 6% du budget, moins de 15% des investissements annuels. Concrètement qu’est-ce que cela veut dire ? Tout simplement que la Région paye les subventions demandées un mois et demi à deux mois en moyenne après avoir reçu les factures : où est le scandale ? Faut-il par exemple rappeler que la tenue des élections en décembre 2015 a contraint à interrompre les mandatements le 23 novembre au lieu du 23 décembre, cet élément expliquant une large part de ce montant.
Pour le reste, on trouvera dans le rapport du cabinet Ernst & Young la trace de tous les débats techniques habituels entre les spécialistes de finances publiques sur la meilleure manière de suivre les comptes d’une Région. Personne n’a dans ce domaine la vérité, les interprétations des chiffres et des textes sont multiples, et il n’y a rien de neuf sous le soleil ! " dit C.Clergeau.
Le spectacle
Et il poursuit : « Après un mois de débat abracadabrantesque, le spectacle Retailleau fait pschitt, la montagne accouche d’une souris. Pour la droite régionale l’atterrissage est brutal. Elle ne peut plus longtemps se limiter à dénoncer le passé et noircir abusivement le tableau régional, elle doit abandonner le terrain de l’hyper-communication pour enfin assumer ses responsabilités, agir et décider »
- " Car déjà 4 mois après les élections la réalité est bien là :
- - une région à l’arrêt, où toutes les décisions sont stoppées, un président parisien uniquement occupé à enchaîner les coups de communication et les attaques politiciennes contre Jacques Auxiette.
- - des outils efficaces aujourd’hui cassés ou mis en danger par le retour de la bureaucratie, l’allongement des délais de décision, et la lourdeur des procédures.
- - des acteurs abandonnés, privés d’interlocuteurs, de visibilité et de décisions, éloignés d’un président invisible et confrontés à des élus sans pouvoir et sans réponse.
Les polémiques financières auront été un feu de paille. désormais la majorité régionale doit faire ce pourquoi elle a été élue, présenter ses choix, accepter le débat, et justifier de son action ".
(fin de communiqué)