Ecrit le 26 octobre 2016
SMCNA : ça vous dit quelque chose ? Le Syndicat Mixte Centre Nord Atlantique est un syndicat de traitement de déchets qui gère à l’heure actuelle le centre de traitement des déchets ménagers « des Brieulles » à Treffieux. Ce centre de traitement est composé d’un centre de tri des emballages ménagers, d’une installation de stockage des déchets non dangereux (ISDND) de classe 2 ainsi que d’une déchèterie.
- Le Syndicat est composé de 5 Communautés de Communes adhérentes :
- La Communauté de Communes de la région de Nozay (CCRN )
- La Communauté de Communes de la région de Blain (CCRB)
- La Communauté de Communes d’Erdre et Gesvres (CCEG)
- La Communauté de Communes Loire et Sillon (CCLS)
- La Communauté de Communes du Pays de Pontchâteau-Saint Gildas des Bois (CCPSG)
Soit une population de 145 000 habitants.
Le comité du 17 octobre 2016 a entendu l’étude du bureau d’étude GIRUS au sujet des coûts de transfert des emballages du SMCNA vers différents centres de tri. Le coût de transport des emballages des communautés de communes vers les sites potentiels, intégrant l’impact des extensions de consignes de tri et d’éventuels quais de transfert sont des éléments importants à prendre en compte. L’étude porte sur un tonnage de 4300 tonnes/an avec perspective de 7300 tonnes en 2027. Le SMCNA a consulté les Com’Com’ voisines pour voir si elles s’associeraient à son projet. La Com’Com’ du Castelbriantais n’a pas daigné répondre.
Créer un centre de tri ? L’étude a porté sur la définition des équipements nécessaires, et sur l’impact environnemental du transport. Cinq centres de tri ont été étudiés : Savenay, Couë ron, St Laurent des Autels, le Rheu, Changé, avec création de quais de transfert à Treffieux et à Savenay. Il s’avère que les distances aller-simple vers les centres de tri seraient de 50 à 80 km, soit plus que la moyenne nationale qui est de 45 km.
Il y a trois types de transferts :
– transfert sur dalle : vidage au sol et reprise au chargeur. Ce type de transfert exige une importante aire de réception.
– transfert en fosse : vidage dans une fosse et reprise au grappin : type inadapté aux tonnages du SMCNA
– transfert gravitaire : vidage en benne, en semi-remorque ou, mieux, en compacteur. Ceci serait très intéressant pour le SMCNA d’un point de vue réduction du nombre de transports vers le centre de tri.
La création d’un quai de transfert permet de réduire de 19 % voire 38 % le coût du transport vers le centre de tri. Quelle localisation ? Treffieux ? Heric ? Savenay ? Mais, pour le cabinet Gyrus, le coût des quais de transfert serait supérieur au gain sur les coûts de transport.
En vertu du principe comptable de prudence, la collectivité doit comptabiliser toute perte financière probable, dès lors que cette perte est envisagée. Les provisions permettent ainsi de constater un risque ou une charge probable ou encore d’étaler une charge. c’est pourquoi le SMCNA a créé une provision de 208 035 € correspondant aux pénalités payables par la société BIOGAZ INVEST entre 2014 et fin 2016, au cas où cette société tarderait à payer ! Il y a en effet un risque puisque cette société a été cédée à l’entreprise CSE Spain LS sans que le SMCNA n’en soit informé au préalable.
Le SMCNA a aussi provisionné 16 000 € pour l’année 2016, pour la « post-installation ». En effet, les collectivités locales exploitant une installation de stockage de déchets non dangereux (ISDND) sont soumises à un réaménagement et à un suivi au minimum trentenaire du site après fermeture de son exploitation commerciale, c’est à dire 2025 pour le site des Brieulles.
Budget 2016
Le budget 2016 du SMCNA prévoit la participation des collectivités à hauteur de 0.50€ par tonne de déchets enfouis pour la post-exploitation (estimation 32 000 T/an).
Le SMCNA a renouvelé son marché de transport des déchets des déchèteries. Ce nouveau marché permettra la mutualisation des coûts de transport avec un coût unique par rotation pour chaque filière de valorisation. Et organisera un service de transport le samedi, en particuler pour la ferraille, évitant ainsi les vols du week-end. précédemment attribué à Barbazanges, le marché sera assuré par les Transport BRANGEON (49620 La POMMERAYE). Le coût de la prestation est de 1 309 980 € HT . Le montage du nouveau marché permet à chaque communauté de communes d’agir sur l’optimisation du remplissage de chaque benne pour minimiser le nombre de rotations et par conséquent les coûts de transport. Ceux-ci devraient dimunuer de 3 % à 11 % selon les Com’Com’.
Pour le futur centre de traitement de Savenay, le SMCNA a prévu de lancer un marché d’Assistance à Maitrise d’Ouvrage.
prévention
Le SMCNA s’est engagé dans le programme « Zéro déchet Zéro Gaspillage ». L’engagement de réduction des déchets non dangereux non inertes doit atteindre 10% entre 2010 et 2020. L’enveloppe accordée est de 303 200.00 euros pour 3 ans et est affectée aux postes dédiés à l’animation du programme d’actions.
Le SMCNA veut aussi s’inscrire dans un CODEC : Contrat d’Objectifs déchets Economie Circulaire. Et va lancer une étude de préfiguration à ce sujet.
Eaux acides
Au fond des casiers d’enfouissement des déchets, aux Brieulles, il y a du gravier qui assure le drainage des lixiviats. A un momet, la société Charrier a acheté ses graviers dans la carrière de St Aubin des Châteaux. Ces graviers contenaient de la pyrité de fer qui, au contact des lixiviats, s’est oxydée, donnant naissance à des eaux acides. La particularité de cette réaction est d’être autocatalysée, ce qui permet au phénomène de se propager de façon similaire à un incendie : de même que la combustion produit de la chaleur qui déclenche la combustion d’autres matériaux, l’oxydation des sulfures produit du fer ferrique, qui entraîne l’oxydation d’autres sulfures. Bref, pas moyen de rejeter ces eaux acides dans le milieu naturel. Il a fallu les stocker dans des bassins tampons. Le SMCNA a attaqué la sociét Charrier. Les conclusions de l’expertise mandatée par le Tribunal administratif ne sont pas favorables au SMCNA. Mais l’affaire se poursuit.
Recycleries
Le SMCNA gère des recycleries à Blain, Savenay, Nort sur Erdre et bientôt à Pontchâteau.
Ca chauffe
c’est bien connu : les déchets, ça fermente, ça chauffe ! Mais les esprits aussi. Il n’est que de lire le compte-rendu du comité syndical du 8 février 2016. Il y est question du projet de centre d’enfouissement à Savenay., aux Landes de Courtillières. Le président Jean-Paul Naud explique les préconisations concernant le risque aviaire constituent des recommandations internationales et non une réglementation, que la maitrise du risque pèsera sur l’exploitant de l’aéroport, et que la distance de 13km à respecter ne se calcule pas d’enceinte à enceinte mais du site jusqu’Ã un point géographique central de l’aéroport, qui ne sera donc connu qu’une fois l’aéroport construit. M. Buf ajoute, si l’on tient compte précisément du respect de la distance de 13km entre un centre d’enfouissement et un aéroport, que récemment deux sites ont vu le jour sur des distances inférieures (moins de 5 km), à Béziers et en Guyane.
Les opposants au centre de Savenay font valoir que cela impactera 20 ha de zones humides et évoquent des risques d’odeurs sur le bourg de Malville. Le président répond que 20 ha ce n’est rien en comparaison du projet du futur aéroport de Notre Dame des Landes, pour lequel les zones humides représentent 800 hectares.
M. Renaud, de Treffieux, revient sur les problèmes d’odeurs du site de Treffieux et affirme que les efforts ont été faits et que Treffieux est passé d’une situation invivable à aujourd’hui, où il n’y a plus d’odeurs. Pour lui, Il n’y a qu’un mot à retenir : la solidarité.