Ecrit le 23 novembre 2016
Mea culpa
20minutes.fr du 18/11 : Elle avait été « convaincue par le message de Robert ménard de tout mettre en œuvre pour sauver la ville de Béziers ». Elle avait porté sa candidature et partagé les espoirs « d’une ville où les Biterrois pourraient vivre en sécurité au quotidien et dont l’économie, dévastée par le chômage, allait reprendre toute sa vigueur ». Après plus de deux ans et demi com-me conseillère municipale, en charge de la vie associative, Valérie Gonthier a présenté sa démission. [...]
Valérie Gonthier détaille trois de ses constats : l’instauration « d’un pouvoir personnel et l’incapacité à manager une équipe », un « dysfonctionnement inquiétant des services municipaux » et « une dérive idéologique dangereuse » éloignée des intérêts de la ville.
« Au-delà de son cercle restreint. Robert ménard ne souffre pas que l’on puisse exprimer une opinion différente de la sienne, que l’on débatte et que l’on lui tienne tête », écrit cette psychanalyste de profession. « Je n’ai pas rejoint Robert ménard pour libérer la parole et offrir avec les impôts des Biterrois des tribunes à tous les théoriciens sulfureux de la droite extrême, réactionnaires, royalistes et j’en passe. Pour moi, les impôts des Biterrois doivent servir à créer de l’emploi et non à lancer des croisades nostalgiques de la France d’avant, de l’algérie française ou du catholicisme traditionnel. »
Libyen mal acquis
Marianne.net du 17011 : Dans Mediapart, l’intermédiaire franco-libanais Ziad Takieddine affirme avoir remis en 2006 et 2007 trois mallettes contenant 5 millions d’euros en liquide à Claude Guéant et Nicolas Sarkozy, des fonds qui auraient servi à financer la campagne présidentielle de ce dernier. []
Au début du débat diffusé sur France 2, ce jeudi 17 novembre, David Pujadas s’est lancé : « Avez-vous oui ou non reçu de l’argent liquide de Libye pour financer votre campagne de 2007 comme l’a affirmé l’intermédiaire Ziad Takieddine, pas seulement dans les médias mais à la justice française hier aussi ? »
Très agacé par la question, Nicolas Sarkozy esquive. Plutôt que de répondre aux propos de Ziad Takieddine, il préfère s’en prendre directement au journaliste, coupable à ses yeux d’avoir simplement osé évoquer ce sujet gênant : « Quelle indignité. Nous sommes sur le service public. Vous n’avez pas honte de donner écho à un homme qui a fait de la prison, qui a été condamné à d’innombrables reprises pour diffamation et qui est un menteur ? Ce n’est pas l’idée, voyez-vous, que je me fais du service public. c’est une honte. »
En guise de contre-attaque, l’ex de l’Elysée tente de discréditer Ziad Takkiedine et France 2. Sur le fond, on attend toujours sa réponse []
Morts par selfie
Le Point.fr du18/11 : La prochaine fois que vous visiterez le Taj Mahal, que vous grimperez sur une falaise ou vous trouverez sur la trajectoire d’un train lancé à toute vitesse, ravisez-vous si vous trouvez que le cadre est idéal pour un selfie. C’est dans ces trois situations, et bien d’autres, que 76 personnes ont trouvé la mort ces deux dernières années en se prenant en photo en Inde. Plus de gens sont morts en Inde, en quête du selfie parfait, que dans le reste du monde, selon les chercheurs qui ont identifié sur Internet et les réseaux sociaux un total de 127 « morts par selfie » depuis mars 2014. « Ce phénomène est tellement désastreux que durant la seule année 2015, il y a eu plus de morts dues aux selfies qu’aux attaques de requin à travers le monde », commentent les chercheurs.
Selon l’étude publiée la semaine dernière, le désir de collectionner le plus de « likes » et commentaires possibles sur les réseaux sociaux a causé ces morts précoces, mais les chercheurs n’apportent pas d’explication sur le triste record détenu par l’Inde. Bien loin derrière l’Inde, son voisin, le Pakistan occupe la deuxième place des « morts par selfie » avec neuf victimes. Les deux pays sont suivis des États-Unis, huit morts, et la Russie, six victimes.
Lafarge en Syrie
LeMonde.fr du 16/11 : L’ONG française Sherpa de défense des victimes de crimes économiques a déposé plainte, le 15 novembre, contre le cimentier franco-suisse Lafarge Holcim pour « financement du terrorisme », « complicité de crimes contre l’humanité », « complicité de crimes de guerre », « mise en danger d’autrui ». La plainte, nourrie par un volumineux dossier basé sur des documents de sources diverses et des témoignages d’anciens salariés de la filiale syrienne du groupe, Lafarge Cement Syria, vise des faits qui se sont produits en Syrie en 2013-2014. A cette époque, Lafarge, [] avait une cimenterie à Jalabiya, dans le nord de la Syrie, dans une zone où opérait notamment l’organisation Etat islamique (EI).
Lafarge a indirectement financé pendant cette période les djihadistes de l’EI qui avaient instauré un système de droit de passage pour les ouvriers travaillant à la cimenterie, ainsi que pour les marchands de ciment venant s’y approvisionner. La cimenterie, pour pouvoir continuer à opérer, s’est fournie en pétrole lourd et en pouzzolane auprès d’intermédiaires locaux qui achetaient directement à l’EI ou payaient des taxes au groupe djihadiste.
La plainte, déposée conjointement avec le Centre européen pour les droits constitutionnels et les droits de l’homme de Berlin, et les faits reprochés sont « sans précédent », selon l’avocat Me Bourdon, fondateur de Sherpa. « il faut demander que soient tirées les conséquences d’une politique cynique faite d’aveuglement et de surdité ». « Il apparaît impensable que les dirigeants de Lafarge puissent nous opposer leur ignorance des crimes commis par Daech pendant cette période », ajoute-t-il, insistant sur « l’obsession d’une entreprise de pérenniser une activité profitable au risque de devoir rendre compte de liaisons pour le moins dangereuses avec ceux qui sont perçus comme les pires ennemis de l’humanité ». []
Une proposition de loi renforçant la responsabilité des maisons mères vis-Ã -vis de leurs filiales et fournisseurs est en discussion au Parlement français depuis deux ans. « L’issue reste incertaine, car les résistances du lobby patronal sont fortes. Il s’agissait pourtant d’une promesse de François Hollande. »
Droit à l’éducation bafoué
leMonde.fr du 19/11 : Le 23 septembre, la ville de Saint-Ouen a été mise en demeure par la préfecture de scolariser cinq enfants roms qu’elle refusait d’inscrire. Des cas similaires, le défenseur des droits, Jacques Toubon, dit en traiter tous les jours. Il a donc choisi le « droit fondamental à l’éducation » comme thème de son rapport 2016 sur les droits de l’enfant : « En France, dit-il, beaucoup d’enfants sont empêchés d’aller à l’école, malgré l’affirmation du droit à la scolarisation pour tous. »
Les enfants concernés sont les plus vulnérables : mineurs isolés, étrangers, sans logement L’étude du Collectif pour le droit des enfants roms à l’éducation, parue en septembre, estime qu’un adolescent sur deux vivant dans un bidonville ne va pas à l’école. En 2013, à Paris, 10 % des enfants de 6 à 12 ans sans logement étaient déscolarisés, selon le Samu social.
Cette déscolarisation ne relève pas, pour l’essentiel, d’une volonté des parents. Au contraire, « les familles ont bien souvent le souci que leurs enfants aillent à l’école, appréhendée comme un pivot de leur vie quotidienne et une chance d’insertion », souligne la défenseure des enfants. Le plus souvent, le défenseur est saisi de refus d’inscription par les municipalités.
« Nous avons des difficultés avec des maires qui ajoutent des conditions supplémentaires à celles exigées, ou en ont une interprétation restrictive », dit J. Toubon.