Ecrit le 18 avril 2017
Nathalie Arthaud
Nathalie Arthaud, Lutte Ouvrière, s’étiquette comme « communiste » pas au sens de parti, mais au sens des idées. Son site internet : http://www.nathalie-arthaud.info
Ses orientations sont définies dans son document de campagne (elle n’utilise pas le mot : flyer, bravo !).
Augmenter les salaires et les pensions ; interdire les licenciements et les suppressions d’emplois ; répartir le travail entre tous sans baisse de salaire ; contrôler les comptes des entreprises, des bourgeois et des politiciens à leur service : tout cela est nécessaire pour que les travailleurs ne fassent pas les frais de la crise et que les familles populaires sortent de la misère.
Nathalie Arthaud popularise ce programme dans la campagne présidentielle. « Mais seuls les travailleurs, par leurs grèves et des manifestations massives, c’est-à -dire par la lutte de classe, pourront l’imposer au patronat et à l’État » di-elle.
« On élit le président mais pas les véritables maîtres de la société qui possèdent les grandes entreprises et les banques. Les têtes changent au sommet de l’État, ces grandes familles bourgeoises accroissent leur fortune en pompant toutes les richesses créées par les travailleurs. Pour changer leur sort, les travailleurs devront prendre le contrôle des grandes entreprises, à commencer par les 243 de plus de 5 000 salariés qui dominent l’économie française ».
Nathalie Arthaud dit encore :
– l’argent public pour les services publics ,
– à bas l’impérialisme et ses guerres,
– bienvenue aux migrants,
– Europe : :pour l’émancipation des exploités, à l’échelle de la planète
Benoit Hamon
Benoît Hamon est un rescapé du Parti Socialiste, vainqueur de la Primaire (une victoire à la Pyrrhus ?). Son site internet : https://www.benoithamon2017.fr/le-projet/
Il propose « un futur désirable » et veut « faire battre le cœur de la France ».
– l’ouverture au monde, la coopération internationale avec des règles à la mondialisation et des limites à un modèle de développement dévoreur de ressources naturelles et générateur d’inégalité.
– la protection dans toutes ses dimensions. Protection sociale,
écologique, territoriale et physique. Protection de la France et du continent européen.
– le travail n’est pas facteur de souffrance mais d’émancipation, notre modèle de production doit intègrer réellement l’exigence écologique, et la démocratie retrouver le souffle qu’elle a perdu.
Son projet phare : le revenu universel. . « Il permettra, dans une première étape, d’augmenter, automatiquement, le revenu des actifs, ouvriers, employés, indépendants et étudiants dont les revenus sont inférieurs à 2 200 euros net, et prioritairement ceux dont les moyens sont les plus faibles ».
Autres projets :
– remplacer la loi Travail par une nouvelle loi,
– réformer le régime social des indépendants,
– créer un statut de l’actif
– justice fiscale, droits des femmes, transition écologique
– refonder l’Europe.
Emmanuel Macron
Emmanuel Macron est un ancien ministre de Fr. Hollande, plus ou moins en rupture avec lui. Son site internet : https://en-marche.fr/
Son programme se définit en plusieurs grandes lignes :
– Bien vivre de son travail et inventer de nouvelles protections,
– Libérer le travail et l’esprit d’entreprise,
– Inventer un nouveau modèle de croissance,
– Les mêmes règles pour tous,
– Un État qui protège,
– Les mêmes chances pour tous nos enfants,
– Fiers d’être Français : exigence et bienveillance,
– Une Europe protectrice et à la hauteur de nos espérances,
– Faire plus pour ceux qui ont moins,
– Rendre la vie des Français plus facile,
– Une démocratie rénovée,
– Les territoires qui font notre France,
– sérieux et responsabilité.
– Le premier chantier sera celui de l’éducation et de la culture.
– Le deuxième chantier sera celui de la société du travail.
– Le troisième chantier sera celui de la modernisation de notre économie.
– Le quatrième chantier consistera à renforcer la sécurité de la Nation
– Le cinquième chantier sera celui du renouveau démocratique.
– Enfin, sixième et dernier chantier, je m’engage au plan inter-
national à défendre les intérêts de notre pays.
Des comités Macron existent un peu partout en France, et dans la région de Châteaubriant où deux élus briguent l’investiture ’Macron’ pour se présenter aux législatives : Yves Daniel (maire de Mouais, et député sortant) : et Jean-Michel Tobie (maire d’Ancenis)
Jean-Luc Melenchon
Jean-Luc Melenchon a quitté le Parti Socialiste en 2008, pour fonder le Parti de Gauche. Il est le représentant de La France insoumise. Son site internet : https://jlm2017.fr/
Une assemblée constituante pour la 6e République.
Pour de nouveaux droits dans les entreprises.
Pour une justice au nom du peuple.
Pour la sécurité, retour à la raison.
Pour une économie libérée de la finance.
Pour le plein emploi, créer et partager.
Pour une retraite, garantie et solidaire.
Pour l’égalité entre les femmes et les hommes.
Pour un logement universel et durable.
Pour la révolution fiscale.
Pour une énergie 100 % renouvelable.
L’eau, notre bien commun.
Pour une agriculture écologique et paysanne.
Pour une Europe libérée des traités.
Pour une France indépendante au service de la Paix.
régler les causes des migrations.
Pour une santé publique et gratuite.
Pour une éducation publique, laïque et gratuite.
démocratiser la culture.
La mer, notre nouvel horizon.
L’espace, notre ambition.
Pour de nouveaux droits et libertés numériques.
« Notre intelligence collective peut surmonter toutes les difficultés si nous nous mettons tous au service du bien commun. »
Philippe Poutou
Philippe Poutou est un ouvrier de 49 ans, investi par le Nouveau parti anticapitaliste (NPA). Il s’est fait connaître par son combat à la CGT pour la sauvegarde des emplois au sein de son usine Ford de Blanquefort en Gironde. Un ouvrier candidat aux élections, c’est rare ! Il s’est fait remarquer lors de la confrontation entre les 11 candidats, par sa pugnacité vis à vis de la Droite et de l’extrême droite. Son site internet : https://poutou2017.org/
Un programme anticapitaliste
En finir avec le chômage, la précarité, les licenciements.
défendre et étendre la sécurité sociale .
Des services publics de qualité et gratuits.
l’appropriation sociale des secteurs clés de l’économie .
Pas de réponse aux urgences climatique et écologique sans les moyens de contrôler la production.
Contre les discriminations et la répression, l’égalité et l’émancipation
Contre le racisme et l’islamophobie .
En finir avec l’état d’urgence : ni guerre ni état de guerre.
Droits des femmes.
Liberté et égalité pour nos désirs.
Les jeunes ont raison de se révolter .
Handicap.
Renforcer les solidarités par-delà les frontières
Ouverture des frontières.
Un projet internationaliste .
La société que nous voulons
Leur démocratie et la nôtre.
Pour un socialisme du 21e siècle.
Conclusion : : reprendre la rue, s’organiser
c’est dans la rue que ça se passe.
Représentons-nous nous-mêmes.
Une campagne atypique
Chacun a pu suivre les péripéties de cette période électorale marquée par « les affaires » :
– celles de Fr. Fillon avec la rémunération de son épouse et de ses enfants, avec ses montres à 10 000 et 15 000 €, avec les costumes sur-mesure qu’on lui offre et avec le fait que, le pauvre homme, avec 25 000 € par mois, il ne peut arriver à mettre un sou de côté. c’est sans doute pour cela qu’il veut imposer l’austérité, en particulier aux Français situés en bas de l’échelle des salaires.
– celle de Mme Le Pen, refusant de se rendre aux convocations des juges, pour s’expliquer sur cette Europe qu’elle honnit et dont elle n’a pas hésité à tirer profit pour financer son parti d’extrême-droite.
– mais aussi celles de la gauche, quand on apprend que le ministre de l’intérieur faisait travailler et financer ses filles de 15-16 ans sur les fonds destinés à rémunérer des assistants parlementaires. (Ce ministre a été prié de démissionner aussitôt). On a appris aussi que Manuels Vals, du temps où il était Premier Ministre, a fait réaliser des sondages sur sa personne. L’un de ces sondages, comptant 111 pages, a coûté la bagatelle de 53 000 €. Dans les hautes sphères du pouvoir le fric coule à flots !
Le mépris social aussi coule à flots. Un exemple : les propos de Marion Maréchal-Le Pen au sujet de Philippe Poutou, qui, dit-elle, s’est présenté au Grand débat « en pyjama ». « Comme si le prolétaire était forcément crasseux, mal rasé, mal élevé » di-elle encore. Des commentateurs politiques, eux, ont critiqué le fait que Philippe Poutou se soit présenté au débat, sans cravate. Ce à quoi l’humoriste Guillaume Meurice répond : « Peu importe comment t’es habillé Philou : continue, ta lutte est classe. »
Pour qui voter ?
Pour qui voter ? 30 % des Français sont encore indécis. Il n’appartient pas à La Mée de donner une autre consigne de vote que : votez à gauche. Tout en se posant la question : qui est à gauche ?
Emmanuel Macron est-il à gauche ? L’homme plaide pour le « ni droite, ni gauche ».
– Il a le soutien de personnalités de gauche : le président de la République (même s’il ne le dit pas ouvertement), Manuel Valls, [Le baiser de la mort ?] et Daniel Cohn-Bendit, et un certain nombre de députés socialistes comme Yves Daniel dans notre circonscription, Bertrand Delanoë , Jean-Yves Le Drian, Bernard Poignant.
– il a le soutien de personnalités de droite : Pierre méhaignerie maire de Vitré (qui dit avoir hésité entre Fillon et Macron), François Bayrou. Et Bernard-Henri lévy. Et Alain Madelin (hum !)
– il a le soutien d’une quarantaine d’économistes. Et du ministre des Finances allemand, Wolfgang Schaüble.
– et des patrons : selon Marianne, parmi les soutiens patronaux plus ou moins officiels figurent Bernard Arnault (LVMH), Alexandre Bompard (Darty et la Fnac), Marc Simoncini (Meetic) et Vincent Bolloré (Vivendi).
Faut-il y voir une belle promesse ? Ou un fourre-tout inquiétant ? A nos lecteurs de juger.
La Mée a reçu un seul communiqué de soutien, celui de René Bourrigaud, maire de Treffieux.
« La montée en puissance de la candidature de Jean-Luc mélenchon et du programme de la France insoumise dont il est le porte-parole me redonne un espoir que je n’avais plus connu depuis longtemps. Je découvre de nouveaux citoyens engagés, animés d’une fougue incroyable. La soif d’une démocratie profondément renouvelée surgit de toutes parts. La perspective de convoquer une assemblée constituante afin de » refonder le peuple " comme dit JL mélenchon, me paraît d’une urgente nécessité. (...) Il faut sortir de la monarchie présidentielle et refonder des mouvements politiques de masse avec des délégués au Parlement qui consultent en permanence les citoyens avant de voter les lois.
Car aujourd’hui, les citoyens aspirent à participer plus directement à la vie politique, à peser sur les décisions. Ils rejettent en bloc une classe politique qui s’est coupée des milieux populaires, sans bien s’en rendre compte. () L’enthousiasme suscité par le mouvement de la France insoumise et son porte-parole Jean-Luc mélenchon, présente une opportunité de bousculer l’ordre injuste établi.
Mais le programme l’avenir en commun n’est-il pas un brin démagogique ? Quand on écoute les 5 heures d’émission diffusée sur YouTube pour chiffrer le programme, quand on lit les ouvrages d’économistes très sérieux comme Jacques généreux ou ceux des « économistes atterrés », on se dit qu’un autre avenir est possible. Car l’Europe dominée par la droite conservatrice allemande nous enferme dans des politiques récessives. Elle fait la même chose que les gouvernements du début des années 1930 : pour combler les déficits, il faudrait réduire les dépenses publiques, supprimer en masse des fonctionnaires, ne pas augmenter les salaires... Il faut faire exactement le contraire ! Investir massivement dans la transition énergétique, augmenter le pouvoir d’achat pour relancer la consommation et donc la production, prendre des mesures efficaces pour relancer l’industrie en France et protéger l’agriculture tout en l’engageant dans une autre voie qu’un productivisme à outrance. c’est ce qui s’est passé en 1936 avec les hausses de salaires et les congés payés. Et qu’on ne me dise pas qu’on veut revenir en arrière. Ce sont les partisans de l’économie libérale qui veulent revenir aux règles économiques du XIXe siècle et à la misère qui va avec.
Le débat sur le partage des richesses est vieux comme le monde. Le programme de la France insoumise est particulièrement adapté dans une circonscription rurale tournée vers l’élevage et animée par de fortes traditions de solidarités. "