Ecrit le 28 février 2007
Se chauffer au bois dans le Pays de Châteaubriant
Quand le pétrole va manquer, il est temps d’avoir des idées et de chercher à diversifier les sources d’énergie. Une éolienne personnelle peut faire l’affaire (voir l’exemple de Patrick Baronnet à Moisdon). Une maison bien isolée est une condition essentielle (et efficace : voir Anne Lecointe à Moisdon). De plus en plus de gens utilsent l’énergie solaire .... Et il est regrettable que les pays riches n’aient pas aidé au développement de ce type d’énergie dans les pays écrasés de soleil, comme l’Afrique.
Et le bois, pourquoi pas ? Des castelbriantais ont fait le choix de chaudières centrales alimentées par des bûches. Non sans une certaine contrainte : devoir renouveler les bûches assez souvent.
Une idée moderne a consisté à déchiqueter le bois, pour qu’il puisse « couler » tout seul vers la chaudière. C’est ce qui se pratique couramment en Allemagne et en Autriche, et aussi chez Réjane Durand à La Meilleraye.
En 2005, dans la Région Pays de Loire, 136 maisons ont choisi une chaudière automatique à bois déchiqueté, utilisant 1475 tonnes de bois par an, ce qui permet d’économiser 535 000 litres de fioul.
Une réunion à ce sujet a eu lieu le 15 février à St Vincent des Landes, organisée par le CIVAM de Nozay. (Centre d’information et de valorisation de l’agriculture en milieu rural).
Un sujet brûlant
Le CIVAM a mené une première étude sur l’approvisionnement en bois, qu’il vienne des palettes qu’utilise l’industrie, des co-produits des scieries ou de l’élagage des bocages et forêts. Cette étude révèle qu’il y a au moins 22 000 tonnes de bois disponibles chaque année. Perspective : créer une filière bois-énergie.
Une deuxième étude a recensé les projets de chaufferie au bois : l’hôpital de Nozay, une salle communale à Soudan et peut-être un ensemble d’habitations à Châteaubriant.
Le bois des buissons et forêts est une énergie renouvelable, encore assez importante dans nos régions qui n’ont pas vu disparaître la totalité des haies. C’est une énergie valorisable à l’échelle locale.
Le bois qui brûle, rejette du dioxyde de Carbone (CO2 = gaz carbonique), mais le bois des forêts absorbe davantage de CO2 qu’il n’en rejette.
Le bois demande davantage de main d’œuvre que d’autres énergies, ce qui peut être bon pour l’emploi.
4000 tonnes de bois valorisé c’est :
– 4 emplois
– 1000 tonnes de pétrole économisées
– 3000 tonnes de CO2 en moins
a dit Daniel Durand, du CIVAM.
L’utilisation du bois-énergie dans la région de Châteaubriant pourrait représenter 9 % des besoins actuels en énergie. C’est pourquoi il importe de bien informer sur les technologies, leurs avantages économiques, et leurs contraintes.
Il est évident que les chaudières à bois, en utilisation individuelle, sont réservées aux zone rurales qui on assez de place pour l’installation de la chaufferie et le stockage des granulés de bois.
Mais en utilisation collective (réseau de chaleur), les chaudières à bois sont envisageables. A l’exemple de Saales, an Alsace, où « la chaufferie dessert au total 9 bâtiments communaux, 5 maisons et 2 bâtiments d’habitat collectif en utilisant chaque année environ 500 tonnes de plaquettes, contre 170 000 litres de fioul auparavant. Les économies sont considérables : le prix u combustible bois est inférieur de 30 % à celui du fioul. » dit le maire.
Il est évident qu’il est nécessaire d’avoir une politique volontariste en ce domaine. C’est ce qu’explique Laurence Lebreton, directrice de l’hôpital de Nozay.
« Nous avons ici 139 lits, la moitié en médecine générale, le reste en hébergement retraite. Nous allons créer un bâtiment neuf pour 36 lits de long-séjour (1430 m2) et nous allons restructurer 3000 m2 de bâtiments anciens ».
La chaudière actuelle est au fioul. Le projet est d’installer une chaudière à bois, avec un silo de stockage, enterré, de 60 m3. « Il nous faudra faire livrer du bois tous les 10 jours ». La chaudière sera également alimentée au gaz, si nécessaire.
« L’installation de cette chaudière au bois coûtera plus cher qu’un chaudière tout-gaz, mais nous avons calculé qu’elle pourra s’amortir en 10 ans et que, sur 20 ans, l’économie totale sera de 17 000 € ».
Le Pays de Châteaubriant a vu son projet « pôle d’excellence rurale » agréé par l’Etat . Il lui appartiendra de développer la filière bois-énergie dans notre région.
Mais pas tout de suite : selon M. Garnier, le pôle d’excellence rurale, labellisé le 7 décembre 2006, attend toujours de pouvoir signer une convention financière avec l’Etat, sans avoir la certitude des subventions promises.
La Suède veut se passer du pétrole
Un projet vise à faire de la Suède un État sans pétrole. Il est dirigé par un consortium d’industriels, d’universitaires, d’agriculteurs, et de constructeurs automobiles. Pour y parvenir, la Suède s’appuie sur différentes mesures, parmi lesquelles un dégrèvement fiscal pour la conversion à des combustibles autres que le pétrole ; une utilisation accrue des énergies renouvelables ; l’accroissement des investissements visant au développement d’une « société renouvelable » et la poursuite des investissements dans le chauffage par quartiers, reposant sur la géothermique et la biomasse.
L’objectif est qu’aucun foyer, à partir de 2020, « n’aura besoin de pétrole pour se chauffer et plus aucun automobiliste ne sera obligé d’utiliser de l’essence en tant qu’unique option disponible. A ce moment-là , il y aura toujours de meilleures alternatives au pétrole » dit Mona Sahlin, ministre suédoise du développement durable.
Pôle technologique agroenvironnemental
Le pôle d’excellence rurale
Le pôle d’excellence rurale est plus connu aussi sous le nom de « Pôle technologique agroenvironnemental »
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