Ecrit le 14 novembre 2018
Les infections résistantes aux traitements antibiotiques pourraient tuer quelque 2,4 millions de personnes en Europe, en Amérique du Nord et en Australie entre 2015 et 2050 si l’on ne redouble pas d’efforts pour enrayer l’antibiorésistance.
Pourtant, trois décès sur quatre dus à ces infections pourraient être évités à l’aide de mesures simples, telles que des incitations à se laver les mains et un emploi plus des antibiotiques. Les investissements consacrés à ces mesures seraient amortis en une année et aboutiraient à l’économie de de 4.8 milliards dollars par an.
Le défi de la résistance
l’augmentation des taux de résistance aux antibiotiques : c’est-Ã -dire la capacité des bactéries à résister aux traitements antibiotiques : risque de s’aggraver dans les pays de l’OCDE et de l’Union Européenne si les gouvernements ne réagissent pas de manière plus déterminée à une menace, qui met tout particulièrement en danger les nourrissons et les personnes âgées. Une simple coupure au doigt en faisant la cuisine, une intervention chirurgicale bénigne ou une pneumonie pourraient en effet devenir mortelles.
1 - l’antibiorésistance résulte principalement de l’emploi inapproprié des médicaments antimicrobiens en médecine humaine, dans l’agriculture et dans l’élevage, ainsi que de la contamination de l’environnement. Les complications engendrées par l’antibiorésistance pourraient coûter en moyenne jusqu’Ã 3,5 milliards de dollars par an dans les 33 pays considérés si rien n’est fait pour intensifier la lutte contre les « superbactéries ».
Les études prévoient que l’Italie, la Grèce et le Portugal auront les taux de mortalité due à l’antibiorésistance les plus élevés parmi les pays de l’OCDE. Les États-Unis, l’Italie et la France affichent quand à eux le plus grand nombre décès en termes absolus : avec rien qu’aux États-Unis, près de 30 000 décès par an dus à l’antibiorésistance. En Indonésie, au Brésil et en fédération de Russie, entre 40 et 60 % des infections sont déjà résistantes, (17 % en moyenne dans les pays de l’OCDE).
La médecine moderne a impérativement besoin d’antibiotiques efficaces. Par exemple, chez les patients cancéreux sous chimiothérapie ou ceux ayant reçu une greffe, pour prévenir les infections et les complications. l’antibiorésistance croissante, résultat d’un demi-siècle de surprescription d’antibiotiques, fait crain-dre que les hôpitaux soient un jour à court de solutions pour sauver des vies.
2 Les bactéries résistantes à des antibiotiques spécifiques sont responsables de presque une infection sur cinq dans les pays de l’OCDE et de l’UE. Si l’on n’agit pas, la résistance continuera à augmenter.
Encore une fois les enfants et les personnes âgées sont les plus vulnérables. La prolifération des « superbactéries » aurait aussi un impact important sur les budgets de santé.
Des solutions existent
La résistance croissante aux traitements signifie que nous sommes en train d’épuiser les solutions offertes par l’arsenal de traitements antibiotiques dont l’humanité dispose. Les pouvoirs publics peuvent néanmoins contrer ce problème en adoptant une stratégie cohérente s’articulant autour de cinq types de solutions abordables.
« ¢ La première intervention consisterait à améliorer l’hygiène dans les structures de soins, notamment en insistant sur le lavage des mains et en renforçant l’hygiène en milieu hospitalier. »¢ La deuxième consisterait à introduire des programmes de gestion de l’utilisation des médicaments antimicrobiens encourageant un emploi plus raisonné des antibiotiques, afin de mettre un terme à plusieurs décennies de surprescription.
« ¢ La troisième solution serait d’encourager l’emploi de tests de diagnostic rapide permettant de déterminer si une infection est d’origine virale ou bactérienne. »¢ La quatrième serait de reporter la prescription des traitements.
"¢ La cinquième consisterait à mener des campagnes de sensibilisation auprès du grand public.
Les investissements dans ces mesures pourraient être amortis en seulement une année et généreraient ensuite une économie d’environ 1,5 dollars par dollar investi.
Les chercheurs tirent la sonnette d’alarme pour l’avenir : « Les projections de la consommation globale d’antibiotiques en 2030, présumant aucun changement de politique, sont jusqu’Ã 200% supérieures aux 42 milliards de doses quotidiennes déterminées en 2015 ».
L’ornithorynque
La résistance aux antibiotiques pourrait causer dix millions de décès par an d’ici à 2050, rapportait une récente étude britannique. Le salut de l’humanité pourrait alors peut-être venir des ornithorynques.
Il a une drôle de tête ce mammifère pondant des œufs, sa mâchoire cornée ressemble au bec d’un canard, sa queue évoque celle d’un castor, elle lui sert à la fois de gouvernail dans l’eau et de réserve de graisse. De plus il a des pattes de loutre. Tout cela a fortement surpris les premiers explorateurs qui l’ont découvert ; bon nombre de naturalistes européens ont cru à une plaisanterie.
C’est l’un des rares mammifères venimeux, le mâle portant sur les pattes postérieures un aiguillon qui peut libérer du venin capable d’infliger de vives douleurs à un être humain. A la naissance, les jeunes sont très vulnérables, aveugles et dépourvus de poils. Dès la sortie de l’œuf, les petits s’accrochent à la mère et elle les protège en s’enroulant autour d’eux. Comme pour les autres mammifères, la femelle allaite ses petits. Elle n’a pas de mamelons apparents, mais émet son lait à travers de petites ouvertures dans la peau (les pores).
Les traits originaux de l’ornithorynque en font un sujet d’études important pour mieux comprendre l’évolution des espèces animales et en ont fait un des symboles de l’Australie : il a été utilisé comme mascotte pour de nombreux événements nationaux et il figure au verso de la pièce de 20 cents australiens.
Jusqu’au début du XXe siècle, il a été chassé pour sa fourrure mais il est protégé à l’heure actuelle. Bien que les programmes de reproduction en captivité aient eu un succès très limité et qu’il soit sensible aux effets de la pollution, l’espèce n’est pas encore considérée comme en danger. Une équipe australienne a récemment découvert qu’une protéine contenue dans le lait maternel de l’ornithorynque pouvait avoir des vertus thérapeutiques pour l’humain
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Un Français sur huit a consommé au moins une fois dans l’année des benzodiazépines prescrites sur ordonnance (type Imovane, Stilnox). Ces substances sont intéressantes uniquement dans les phases aiguë s d’insomnies. Au bout de quatre semaines, l’organisme s’habitue et l’augmentation des doses ne sert à rien. Au contraire. Elle ne fait qu’aggraver les nombreux effets secondaires : somnolence, difficultés d’attention ou de mémorisation, état confusionnel, chutes
L’efficacité de ces médicaments est aussi toute relative : une méta-analyse parue dans le British Medical Journal concluait que les somnifères apparentés aux benzodiazépines étaient légèrement plus efficaces qu’un placebo.
Parallèlement, en un mois, la dépendance s’installe. résultat ? Quelques semaines de prise peuvent nécessiter jusqu’Ã un an de sevrage. Lorsque le traitement cesse, les patients connaissent, en effet, l’effet rebond. Les symptômes de l’insomnie sont décuplés et s’accompagnent de crises d’anxiété, de maux de tête, de cauchemars Les troubles du sommeil sont alors pires qu’avant le traitement. Bref, des effets indésirables mal connus !