Ecrit le 16 mai 2007
déficit médical en ville et en campagne
C’est un fait bien connu : la densité médicale est différente selon les régions de France. Par exemple, en 2006 :
– Minimum : 259 médecins pour 100 000 habitants en Picardie
– Maximum : 419 et 417 médecins, pour 100 000 habitants, respectivement en Ile de France et en Provence-Alpes-Côte d’Azur.
La région des Pays de Loire ne se classe qu’au 17e rang des 22 régions métropolitaines avec 282 médecins pour 100 000 habitants. (alors que la moyenne nationale est de 340 médecins).
Un fort contraste existe, au sein de la Région, entre la Loire-Atlantique (331 médecins) et la Mayenne (204 médecins).
Densité médicale
L’INSEE a étudié la densité médicale dans les Pays de Loire, au premier janvier 2006, en examinant sucessivement les 15 « territoires de proximité » de la Région.
On ne sera pas étonné de voir que la densité médicale est de 364 sur Angers et de 355 dans la région de Nantes, avec seulement 199 sur le territoire de Châteaubriant et 147 du côté de Mayenne. La région de Châteaubriant est au 10e rang sur 15.
L’INSEE a examiné séparément le cas des généralistes et celui des spécialistes. Châteaubriant est 12e sur 15 pour le nombre de généralistes et 7e sur 15 pour le nombre de spécialistes.
Généralistes
On compte 72 généralistes dans le territoire de santé de proximité de Châteaubriant, soit une densité de 108 généralistes pour 100 000 habitants au 1er janvier 2006, densité très inférieure aux moyennes départementale et régionale.
Le territoire rassemble moins de 4% des généralistes du département.
Les hommes représentent 65% des effectifs.
L’âge moyen est de 47 ans (49 ans pour les hommes et 43 ans pour les femmes) ;
Ages :
23 % ont moins de 40 ans, 37 % ont entre 40 et 49 ans, et 40 % ont 50 ans ou plus.
Point positif : il y a 23 % de jeunes médecins généralistes (moins de 40 ans), plaçant Châteaubriant en tête avec St Nazaire (23 %) devant Nantes, Angers, Fontenay le Comte (chacun 22 %) ... loin devant Laval et Château-Gontier (12 % chacun)
Mode d’exercice :
Dans le territoire de santé de proximité de Châteaubriant, les généralistes libéraux exercent à parts égales en cabinet individuel ou en cabinet de groupe ; ce dernier mode d’exercice est moins développé chez les médecins de 50 ans et plus (26%).
Entrées-sorties : par rapport au 1er janvier 2001, 12 médecins ont quitté le territoire et 11 sont arrivés. Il y a donc à peu près compensation.
Spécialistes
On compte 60 spécialistes dans le territoire de santé de proximité de Châteaubriant, soit une densité de 90 spécialistes pour 100 000 habitants au 1er janvier 2006, densité très inférieure aux moyennes départementale et régionale.
Les hommes représentent 63% des effectifs.
L’âge moyen est de 49 ans
12% ont moins de 40 ans, 41% ont entre 40 et 49 ans, et 47% ont 50 ans ou plus
35 % des spécialistes se trouvent dans un établissement public de santé, 7 % s’occupent de prévention et soins en entreprise, et 55 % exercent en cabinet individuel ou collectif (et 3 % autres).
La présence du Centre Hospitalier explique le pourcentage de 35 %
6 départs, 7 arrivées : entre 2003 et 2006, les flux d’entrée et de sortie de médecins spécialistes du territoire de santé de proximité de Châteaubriant se sont à peu près compensés.
Territoire de recours
Le territoire de Santé de Châteaubriant appartient à la « zone de recours » de Nantes ". Pour celle-ci, une situation préoccupante est signalée dans les spécialistés suivantes :
– pédiatrie
– Psychiatrie
– médecine du travail
Dans ces trois cas, la proportion de médecins âgés est importante et il n’est pas sûrque des jeunes puissent prendre la relève en nombre suffisant.
Source : http://www.pays-de-la-loire.sante.gouv.fr/doc_stat/portailds_fichiers/demo_medicale2006.pdf
Scandale à l’Ordre des médecins
« L’Ordre des médecins de Paris sur la sellette » révèle Le Parisien du 23 avril 2007 au sujet d’une enquête de l’Inspection générale des affaires sociales
Le Parisien parle de « l’existence de juteuses primes allouées aux élus, en toute opacité ». , des « indemnités de perte de ressources », alors que les conseillers sont bénévoles et continuent d’exercer : « le président émarge à 85 000 euros par an, le secrétaire général à 84 000 euros, le trésorier à 45 000 euros... ».
Le journal constate aussi que « à l’image de ce que font les grands patrons du privé, les élus parisiens s’offrent désormais des parachutes dorés (3 à 6 mois d’indemnités environ) lorsque leur mandat arrive à échéance : en 2006, 42 000 euros ont ainsi été versés à un ancien président. Pis, en 2004, un médecin a touché 40 000 euros... avant de redevenir trésorier en 2006 ! ».
Finalement, en France, ce sont toujours les plus gros qui ont le plus d’avantages !!
dépassements !
Les dépassements d’honoraires facturés aux patients par les médecins sont en forte augmentation depuis plusieurs années. L’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) les estime à 2 milliards d’euros pour la seule année 2005.
« Ces pratiques sont inacceptables, dit la CFDT, elles marquent un recul de la solidarité nationale, sont contraires aux principes de l’accès aux soins pour tous, elles creusent les inégalités face à la santé. Pour les plus démunis, en particulier les bénéficiaires de la couverture maladie universelle (CMU,) ces dépassements non remboursés conduisent au renoncement aux soins. »
Le système devient incontrôlable : dans plusieurs départements de France les dépassements d’honoraires constituent pour certains spécialistes, la part principale de leurs revenus !
Pour la CFDT , le seul paiement à l’acte est une impasse. En conséquence, le syndicat demande au gouvernement de surseoir à la mesure d’augmentation de la consultation de 21 à 22 euros. Il suffit pour cela que le décret d’application de l’accord du 17 mars ne soit pas publié.
« Cette suspension devra être mise à profit pour revoir les modes de rémunération des médecins, en intégrant une part forfaitaire pour rémunérer les missions de services publics ; garantir une transparence du système par une information aux assurés sur les montants d’honoraires ; contrôler et sanctionner les dépassements ».
Gaby Bonnand, secrétaire national CFDT
Ecrit le 27 mars 2019
Pas de contrainte
L’Assemblée nationale a rétropédalé mardi 19 mars à propos de l’idée d’un stage obligatoire en zone sous-dotée pour les étudiants en médecine, avant l’internat, qui avait été prévue en commission à l’initiative de certains « marcheurs » pour lutter contre les « déserts médicaux ». Des députés, majorité et opposition ont jugé « regrettable » cette suppression, plaidant qu’il fallait permettre aux étudiants de découvrir la médecine dans ces territoires, l’idée étant ainsi de les inciter à s’y installer.
Eh bien c’est loupé.
Pour l’instant ?