Ecrit le 14 novembre 2018
Dans le dernier numéro de La Mée qui était intitulé Novembre nous avions manqué de place pour compléter une note, il s’agissait du genre du mot automne : selon qu’il est précédé ou suivi d’un adjectif on dit et on écrit « Un bel automne » et « l’automne est particulièrement douce cette année ». Cependant quand un verbe est placé entre l’adjectif et le mot automne, l’automne reprend le genre masculin : l’automne est somptueux.
Dans ces phrases, automne, qu’il soit masculin ou féminin, garde bien sûrle même sens.
Mais il arrive qu’un mot écrit de la même façon ait deux sens différents selon qu’il est masculin ou féminin : ainsi un espace n’a pas le même sens qu’une espace, un livre, qu’une livre, un vase, que la vase, un trompette , qu’une trompette, un tour qu’une tour, un solde, qu’une solde, un mousse, que la mousse, une œuvre, qu’un œuvre (1), un mode, qu’une mode, un greffe, qu’une greffe, un ordonnance, qu’une ordonnance, un pendule, qu’une pendule, un couple, qu’une couple, un page, qu’une page, un moule, qu’une moule, un manche, qu’une manche, un mémoire, qu’une mémoire, un voile, qu’une voile, un aigle, qu’une aigle (2), un somme, qu’une somme, un granule , qu’une granule (3), pour ne citer qu’eux.
Notons que le genre du mot gens peut varier selon la construction de la phrase :
Quand gens est accompagné d’un adjectif placé après lui, ce dernier est du masculin ; ainsi on écrira : les gens mal informés.
Mais quand l’adjectif est placé immédiatement avant, il est du genre féminin : on écrira les bonnes gens, toutes les vieilles gens.
Dans le cas d’adjectifs ou pronoms placés avant et après le mot gens, ceux qui sont placés avant prennent le féminin, tandis que ceux qui le suivent restent au masculin : toutes ces bonnes gens sont ennuyeux. On écrira : tous les gens sensés, tous ces gens-là , qu’est-ce qu’ils diraient toutes ces bonnes gens ? Instruits par l’expérience, les vieilles gens sont prudents ; attention ! avec l’adjectif jeune, on ne suit pas cette règle : on ne dira pas de curieuses jeunes gens mais de curieux jeunes gens se promènent dans le bois. Chacun sait qu’amour, délice et orgue, masculins au singulier, deviennent féminins au pluriel.
Notons que le genre de certains mots n’est pas toujours facile à retenir :
Arrhes, autoroute, ébène, escarre, octave, oasis, acné, icône, orbite, azalée, épitaphe, épigramme, alcôve, équivoque, interview, urticaire, algèbre et échappatoire sont féminins.
Alvéole, antidote, antre, apogée, armistice, obélisque, haltère, effluve, équinoxe, ambre, nimbe, planisphère, ovule, jade, tentacule, astérisque, opprobre, stère et pétale sont masculins.
(1) L’œuvre peint désigne l’ensemble des tableaux d’un peintre.
(2) l’aigle impériale était la sculpture en bronze d’un aigle qui, monté sur une hampe avec un drapeau, servait d’étendard lors des batailles de la Grande Armée pendant les guerres napoléoniennes. Napoléon avait choisi l’aigle romaine comme emblème du nouveau régime.
(3) Un granule est un petit grain, une petite pilule, une granule est une tache à la surface du soleil
DEVINETTE : Quel autre emblème Napoléon avait-il choisi pour symboliser le pouvoir impérial ?
REPONSe à la DEVINETTE du dernier numéro de La Mée : la fête d’Halloween est au départ une fête celtique d’origine irlandaise ; il y a environ 3000 ans, l’année se terminait non pas le 31 décembre mais le 31 octobre et cette dernière nuit de l’année était la nuit de Samain - ou Samhain - le dieu de la mort.
Elisabeth Catala