Ecrit le 12 juin 2019
Un drame humain se joue à St Aignan sur Roë , en Mayenne, non loin de Châteaubriant : des religieuses vont devoir quitter leur communauté, quitter leur habit et partir, après des années et des années de service.
L’origine de l’affaire : une histoire de fusion de trois EHPAD (maisons de retraite) en 2014, pour atteindre une taille suffisante pour les normes de l’ARS [Agence régionale de santé] et cela, à l’époque, s’est fait avec les encouragements de l’évêque de Laval. Cette fusion a conduit à des changements de gouvernance, ce qui a provoqué des frictions. Et du coup l’évêque a demandé une scission. Mais le conseil d’administration des Ehpad, géré de manière laïque, ne veut pas de cette scission ! Bref, le diable est dans le bénitier ! « Nous voyons un mélange des genres dans l’insistance de l’évêque, qui a usé de son pouvoir canonique dans un dossier laïc » déclare le comité de soutien aux soeurs.
Alors tout s’enchaîne, une visite canonique de la congrégation (sorte d’inspection interne de l’établissement menée par l’Eglise). Le dossier est transmis à Rome, qui décide de placer la congrégation des petites soeurs de Marie sous tutelle. Rien que ça. Il n’y a pas à dire, il y a des cas où la hiérarchie catholique réagit vite. Et on dit que la pratique religieuse de ces soeurs serait un peu vieux jeu. Les résidents des maisons de retraite ne s’en plaignent pas, eux, bien au contraire !
Les religieuses écrivent : " Nous avons compris que les autorités ecclésiastiques voulaient aussi nous faire changer notre manière de vivre notre vie religieuse, à l’instar des orientations actuellesAu terme de ces deux années, après avoir cherché à rester fidèles, tant à l’Eglise qu’au charisme légué par Notre Seigneur à Mère Marie de la Croix, après avoir tenté de trouver maintes et maintes fois une voie de dialogue avec Rome, après avoir offert des solutions d’apaisement, aucun accord n’ayant pu être trouvé, les autorités romaines chargées de la Vie Consacrée viennent de faire le choix de nous relever de nos voeux religieux.
s’il est vrai que le contexte de pression morale et l’impasse dans lesquels nous nous trouvions, nous ont acculées au mois d’octobre dernier, contre notre volonté profonde, à demander à être relevées de nos voeux, puisque aucune autre solution ne nous a jamais été offerte pour protéger notre communion à l’Eglise : nous en sommes profondément meurtries et demeurons douloureusement surprises que Rome ait préféré faire droit à cette demande plutôt que d’accéder aux solutions d’apaisement que nous avions proposées et qui étaient à notre portée. ".
[Ndlr : dans une histoire de pédophilie, un cardinal de Lyon a proposé sa démission mais, lui, il n’a pas été accepté].
« Aujourd’hui donc, à l’exception de cinq soeurs (en Mayenne) qui ont accepté les décisions de Rome et la mise sous tutelle, nous ne sommes plus désormais une congrégation religieuse. Il nous est demandé de quitter notre habit et nos maisons religieuses. La hiérarchie de l’Eglise a sans doute cru bon de devoir changer à notre égard : nous en prenons acte »
Le comité de soutien qualifie d’injuste et violente cette décision qui cause de graves préjudices moraux et matériels aux Petites Soeurs de Marie qui ont donné leur vie au service de l’Eglise, dans une parfaite fidélité à leur vocation religieuse.
De légitimes actions en justice vont être engagées envers les responsables, pour obtenir réparation et faire connaître toute la vérité sur cette affaire.
Source : voir le site soutienpsm.com