Ecrit le 18 septembre 2019
Dans le cadre du Projet Alimentaire du Territoire, la Com’Com’ Châteaubriant-Derval, les trois Chambres Consulaires et le Comité de la Foire ont organisé le lundi 9 septembre 2019 à la Foire de Béré un temps fort intitulé « Le rendez-vous des Professionnels du Goût ».
Près de cinquante personnes, artisans des métiers de bouche, restaurateurs, commerçants alimentaires et producteurs locaux, installés sur le secteur de la CCCD, ont répondu présents. Lors de ce moment convivial, cinq témoins ont partagé leur expérience sur leur choix d’approvisionnement en circuit court et en réduction des déchets.
Jean-Yves Moisdon (co-gérant de l’entreprise Moisdon-agri SARL basée au Grand-Fougeray), Mickael Huneau (agriculteur au GAEC des Landes Chevreuils à Moisdon-la-Rivière) et Vincent Courdier (technico-commercial à la meunerie Guénégo à Noyal-Muzillac) ont remonté la filière du blé au pain. « Nous produisons du blé pour une multitude d’utilisateurs » a dit M. Huneau, aussi bien pour faire des raticides que de la nourriture pour porcelets, des pâtes alimentaires voire du combustible pour la méthanisation ". Pour faire du pain il faut du blé tendre et des variétés donnant des farines qui s’hydratent facilement, se pétrissent, lèvent et cuisent bien.
Il existe en France 300 variétés de blé tendre et une cinquantaine de variétés de blé dur. « Aucune variété de blé ne cumule toutes les qualités nécessaires pour faire du pain. L’excellence de la farine est donc affaire de dosage entre différentes variétés ».
L’entreprise Moisdon-agri fournit du blé sous la marque « Signé + » aux meuniers des environs qui alimentent 120 à 150 boulangeries du Grand Ouest. Elle travaille avec 17 agriculteurs pour 1500 tonnes de blé par an, avec interdiction de tout insecticide dans les silos de stockage. Elle veille à ce que les mélanges de variétés soient réguliers. L’un de ces agriculteurs est Mikaë l Huneau à Moisdon-la-Rivière, installé depuis 15 ans : lait, céréales, blé meunier et notamment la variété Apache qui donne de la couleur et du goût aux baguettes tradition.
Nicolas Trevier, lui, est gérant du Vival de Rougé. Il a commencé avec un petit magasin de 55 m2 et maintenant, avec l’aide de la mairie de Rougé, il dispose de 90 m2 sur un axe routier important. Il est passé de 600 références à 1600 et est ouvert 7 jours sur 7. Il a embauché une personne à temps partiel et un saisonnier pour l’été. Ses produits viennent à 70 % du groupe Casino et à 30 % d’une douzaine de producteurs locaux. Pâtes, légumes, terrines, œufs, lapin, fromages Tous les ans il organise un marché de Noë l pour permettre la rencontre des clients et des producteurs locaux. Il veille aussi à la réduction des emballages et de tous les déchets. Il fait des livraisons gratuites pour ses clients. Il fait aussi le relais avec un cordonnier ! A noter le rayon « les gueules cassées » où il dépose les fruits et légumes pas toujours présentables mais toujours consommables si les clients les prennent ! Ce n’est donc pas un hasard s’il a été distingué lors d’un concours « Mon commerce a des idées » !
Jean-Pierre Rigaud, installé à Saint-Vincent-des-Landes, est un boucher-charcutier, passionné par son métier. Il travaille avec les producteurs locaux : porc, œufs, herbes aromatiques, sel de Guérande. Par exemple : 1,5 tonnes d’oignons par an, 150 à 200 œufs par semaine ! Il a des clients à Nantes et Paris et même à l’ambassade de France à Kaboul !
Après ce temps de partage de savoir-faire, les invités ont été rejoints par les 30 présidents de Foire de l’Ouest avec lesquels ils ont pu échanger et prendre des contacts. Ensemble, ils ont ensuite goûté les différents produits locaux avec de belles découvertes gustatives à la clé !
Ce moment fut aussi l’occasion pour les techniciens des chambres consulaires d’échanger avec les professionnels qui souhaitent faire évoluer leurs pratiques en terme d’approvisionnement et de gaspillage alimentaire.
De même, grâce à l’action conjointe de la Chambre d’Agriculture Pays de la Loire et de la Communauté de Communes Châteaubriant-Derval, près de 1000 scolaires (46 classes) de 20 écoles, soit deux fois plus que l’an dernier, bénéficient en 2019-2020 d’une animation découverte du monde agricole. Celle-ci se décline en trois temps : une rencontre avec des professionnels pendant la Foire de Béré, une animation en classe et une visite de ferme organisée sur le temps scolaire. Comme lors des éditions précédentes, la Communauté de Communes prend en charge le coût du transport.