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160 millions de nouveaux immigrés
Ils nous provoquent ou quoi ? Voilà qu’un rapport des Nations Unies conseille à l’Europe d’accueillir 160 millions d’immigrés dans les 25 ans à venir. Il s’agit en effet de résoudre deux problèmes :
– les pays riches vieillissent ... ce qui va les rendre moins riches
– les pays pauvres ont des jeunes à n’en savoir qu’en faire .... ce qui peut bouleverser l’équilibre mondial
Baisse du niveau de vie : - 18 %
Les pays riches vieillissent, tellement qu’on s’attend à un « papy-boum » vers les années 2010, avec baisse de la population en âge de travailler. Ceci risque de poser quelques problèmes en matière de retraite (sauf si la croissance économique et les gains de productivité permettent de maintenir l’équilibre actuel). L’étude menée à la demande des Nations Unies estime, elle, que le vieillissement inéluctable conduira à une baisse de niveau de vie de 10 % aux Etats-Unis, de 18 % en Europe et de 23 % au Japon.
Une pléthore de jeunes
A l’inverse, dans les pays qu’on dit toujours « en voie de développement » (et qui ne se développent guère), on s’attend à avoir 700 millions de nouveaux actifs d’ici 2010, soit plus que l’ensemble de la population active des pays développés. Si tous ces jeunes se révoltent, les pays riches peuvent avoir quelques craintes (sauf que les pays riches ont des armes dont ne disposent pas les pays pauvres ... quoique ...)
D’où l’idée, pas bête en ces temps de mondialisation de l’économie, d’inciter les pays riches à accueillir beaucoup, beaucoup plus d’immigrés. Ainsi, alors que la France accueille , bon an mal an, 100 000 immigrés, il lui est suggéré d’en accueillir 10 fois plus, chaque année (soit 1 million d’immigrés par an).
Les économistes considèrent qu’une immigration massive, combinée avec la fécondité des étrangers, plus élevée que celle des nationaux, aurait un impact plus immédiat que tous les efforts visant à accroître la fécondité des Européens. déjà certains pays ne voient leur population s’accroître que grâce à l’immigration. En France, l’accroissement naturel* est encore satisfaisant, mais pour combien de temps ?
Problèmes en tous genres
Une immigration massive pose cependant de multiples problèmes :
– problèmes culturels d’abord : comment intégrer les nouveaux arrivants à une culture française traditionnelle. Quelles sont les évolutions qui peuvent être acceptées ... ou subies ?
– problèmes moraux : comment faire accepter aux populations européennes encore touchées par le chômage de masse, l’idée d’une arrivée massive de nouveaux immigrants en état de travailler .
– problèmes économiques : sommes-nous sûrs que l’arrivée de nouveaux travailleurs est de nature à dynamiser les économies nationale ou européenne ? Si l’on en croit l’exemple des Etats-Unis, oui sans doute. Encore faut-il pouvoir l’expliquer à nos concitoyens
Une immigration massive, largement souhaitée par les instituts économiques (Nations Unies, OCDE, etc), ne peut se concevoir que si des mesures hardies sont prises pour améliorer les conditions de travail des européens, pour accroître leur « employabilité » (formation), pour embaucher les jeunes en contrat à durée indéterminée, pour augmenter les métiers ouverts aux femmes, et pour remédier aux licenciements de salariés à partir de 45-50 ans.
Italie : Le courage de dire
« Aujourd’hui, pour les immigrés, nous sommes l’Amérique. Et nous autres, comme l’Amérique, nous avons besoin des immigrés pour la croissance. Nous devons ouvrir nos mentalités, accepter les différences culturelles, améliorer les structures d’accueil et aider à résoudre les problèmes comme le logement et l’instruction, c’est dans notre intérêt ».
Qui a dit cela ? C’est M. Carlo Azeglio Ciampi, président de la République d’Italie, qui sait bien que, au rythme des naissances actuelles, et faute d’arrivées extérieures, l’Italie passera de 57 millions à 41 millions d’habitants d ’ici 50 ans. L’Italie aurait besoin de 300 000 immigrés chaque année. Elle a décidé d’en accueillir 63 000 en l’an 2000 et de préparer son opinion publique à un accueil plus massif.
L’Europe a besoin des immigrés
Extrait du Courrier International ce chapeau d’un dossier de présentation intitulé ; « POURQUOI L’EUROPE A BESOIN DES IMMIGRES » : « Les droites populistes ont enregistré des succès dans tous les scrutins récents en Europe Occidentale . Du coup les gouvernements des Quinze se sentent obligés de flatter les peurs identitaires . Le sommet européen de séville, les 20 et 21 juin, sera ainsi consacré à la lutte contre l’immigration clandestine . Les lois de chaque pays sont modifiées dans le sens d’un durcissement. Dans ce contexte marqué par le choc du 11 septembre, il faut rappeler que la rhétorique de la forteresse assiégée (Financial Times) ne sert pas l’intérêt véritable de nos sociétés. Le vieillissement des populations pose le problème du financement des retraites et aussi celui de la perte du dynamisme ( .... ). Malgré les difficultés, l’Europe doit oser, à l’instar des Etats-Unis, accueillir un million de migrants par an ».
Seize et seize
Suivent un certain nombre de chiffres concernant notamment l’Allemagne : « Dès 2010, la proportion entre jeunes autochtones et les jeunes étrangers s’inversera dans les grandes villes » pronostique le démographe allemand Herwig BIRG, qui ajoute : « La population allemande passera de 82 millions actuellement à 68 millions en 2050 . Les immigrés peuvent-il compenser les vides sur le marché du travail ? ». Enfin autres comparaisons : « en 2035, l’Allemagne aura un excédent de décès de 16 millions de personnes, tandis que l’Inde a chaque année un excédent de naissances de 16 millions de personnes ». Des chiffres encore : « Entre 1988 et 1997, les Etats-Unis ont admis presque deux fois plus d’immigrants que l’Union Européenne : 9 millions contre 5 millions en Europe. L’Amérique accueille chaque année 800.000 immigrants en situation régulière ».
En fait le seul problème n’est pas celui de l’immigration qui, n’en déplaise aux LE PEN (et consorts locaux) est économiquement nécessaire, mais celui de l’assimilation, de la naturalisation, de l’intégration, de l’accession à la citoyenneté pleine et entière, ce qui implique, en tout cas pour la France, l’adhésion sans réserve aux principes de la République avec en corollaire l’abandon du communautarisme, et bien entendu l’abandon de la qhettoïsation. La France a jusqu’Ã ce jour été l’un des rares pays au monde capable de faire de ses immigrés d’authentiques citoyens dans le temps d’une seule génération. La seule question est de savoir si la République conserve l’aptitude, la volonté politique, ce qui implique la volonté tout court, à partir de l’école, et à tous les stades de la vie sociale, de faire de ses migrants des citoyens à part entière sans distinction de races ni de religions ?
Lettre ouverte aux chefs d’Etat ou de gouvernement
de l’Union européenne
Actuellement, dans une tentative visant à arrêter la montée du populisme anti-immigrants qui envahit l’Europe, le combat contre « l’immigration illégale » a été le sujet majeur à l’ordre du jour du sommet de séville des 21 /22 juin.
C’est la peur qui paraît être la force motrice. La peur des citoyens devant ce qu’ils croient être l’effet des abus du droit d’asile sur leur situation économique, sociale et sécuritaire. La peur des gouvernements que l’extrême droite ou d’autres mouvements semblables n’en retirent les avantages politiques. La peur de l’étranger, la peur de perdre le contrôle.
Il n’est pas bon que la peur soit le fondement d’une ligne politique. On perd la notion des faits, c’est le règne des impressions et des simplifications, c’est le lit des préjugés racistes. Ces questions ne sont pas nouvelles et les réponses ne sont pas si simples. Par le passé et jusqu’Ã ce jour, le débat sur l’asile et l’immigration dans l’Union Européenne s’est situé sur la corde raide entre protection et répression. Alors que le sommet de Tampere en 1999 contrebalançait la préoccupation du contrôle par l’assurance d’une « appli-cation intégrale et globale de la Convention de Genève », dans la pratique, l’accent a été mis de façon écrasante sur le contrôle et non sur la protection.
Dans le climat actuel de peur et de suspicion, la balance semble pencher encore plus vers le point où les droits humains (dont le droit d’asile) risquent d’être sacrifiés à une fortification accrue de l’Europe.
La peur ne doit pas l’emporter. La lutte contre le « terrorisme » comme la lutte contre « l’immigration illégale » exigent de se situer clairement dans la perspective des droits humains.
Communiqué de Amnesty International
Espagne : les tomates ont goût de sang
Immigration : réalités
Le gouvernement conduit une politique d’accueil, d’intégration et de lutte contre les discriminations qui doit permettre à la population immigrée ou issue de l’immigration de mieux trouver sa place dans la société française.
Plusieurs actions ont été proposées le 26 avril 2004 en Région Pays de Loire notamment la réalisation d’un atlas pour connaître et comprendre l’immigration en Pays de la Loire ainsi que la signature d’un accord entre l’ANPE et le FASILD (fonds d’action et de soutien pour l’intégration et la lutte contre les discriminations).
Cet accord parle d’accueil des nouveaux arrivants et d’évaluation de leurs « besoins en matière de formation professionnelle ou linguistique ». Il souhaite « prévenir et lutter contre les comportements discriminatoires entraînant un chômage particulier des immigrés, notamment par la participation de l’ANPE »
Les intentions sont bonnes. La réalité sur le terrain est très différente quand on voit comment la police fait « la chasse » aux immigrés, et aux jeunes Français issus de l’immigration, quand on voit aussi comment, localement, insidieusement, on ravive les tensions entre Français et personnes d’origine étrangère.
Ecrit le 22 décembre 2004 :
L’accueil taxé 15 euros
Une personne française ou étrangère souhaitant héberger en France un ou plusieurs ressortissants étrangers pour une durée inférieure à trois mois doit désormais verser une taxe de 15 euros pour chaque demande de validation d’attestation d’accueil (Journal officiel du dimanche 28 nov. et du mardi 30 nov. 2004).
Ils ont faim,
Nous mourrons
Mourir de faim, à petit feu.
Ou mourir en combattant ?
Les clandestins africains n’ont rien à perdre. Depuis des années, ils risquent la mort par mer, par noyade, en s’embarquant sur des embarcations de fortune, et maintenant depuis l’été, ils ont choisi de mourir lors d’assauts massifs contre les clôtures métalliques et les barbelés érigés par l’Espagne, séparant le nord du Maroc des deux enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla.
Selon La Croix, 500 clandestins ont pris d’assaut, jeudi 29 septembre, à 3 heures du matin, la clôture métallique haute de 3,5 mètres qui sépare le Maroc « du paradis », comme les clandestins surnomment l’Espagne. Plus de 100 clandestins auraient réussi à passer du côté espagnol.
Selon un scénario, qui s’est répété tout l’été, les clandestins avaient apposé sur la barrière métallique des échelles en bois, construites à partir de branches d’arbres, hautes de 3 mètres. Ils se pressaient de passer, conscient que cela sera encore plus difficile dans quelques mois.
Les peuples, qui se sont résignés pendant longtemps, ont choisi de mourir en tentant de rejoindre les pays riches. Les gouvernants de ces pays pourront-ils longtemps opposer une fin de non-recevoir ?
Quand les gouvernements des pays défavorisés, seront las de discussions internationales où ils sont toujours les perdants, quand ils ne pourront plus retenir la colère, légitime, de leurs populations, alors nous connaîtrons un déferlement de violences dans nos pays et ce seront les plus pauvres des nôtres qui seront les premières victimes
Ecrit le 19 octobre 2005 :
Ces clandestins qui fuient la misère
Les enclaves de Ceuta et Melilla, pointes avancées de la présence espagnole en Afrique, offrent aujourd’hui le spectacle hideux et poignant des ravages provoqués par la mondialisation néo-libérale sur le continent africain.
Quelques centaines de migrants subsahariens sont parvenus, au terme de longues errances à travers déserts et forêts, affaiblis par les privations et les conditions infra-humaines de leur périple, à frapper aux portes du monde développé. L’Europe, secondée par les pays du Maghreb, répond par la répression et les balles, tandis que continuent les disparitions en mer, au large des Canaries ou des côtes andalouses.
Pourquoi cet exode ?
Ces Africains fuient un continent rongé par la faim, l’analphabétisme, les épidémies, les guerres et les dictatures, un continent qui, de plans d’ajustement structurel en accords de libre-échange, s’enfonce chaque jour davantage dans le non développement. Mais l’Europe n’en a cure et continue à surélever les grillages et déployer des kilomètres de barbelés.
Tandis que les grandes puissances, relayées par la Banque mondiale, multiplient les beaux discours sur l’éradication de la pauvreté, c’est à une véritable éradication des pauvres que l’on assiste, à une guerre, armes au poing, contre quelques poignées de malheureux qui tentent, à mains nues et munis d’échelles de fortune, d’escalader la Forteresse Europe.
Sous-traitance
Le Maroc, tout comme ses voisins maghrébins, accepte aujourd’hui, dans le cadre de la politique d’externalisation, de faire le sale boulot de sous-traitant, de multiplier les expulsions forcées, de planifier la construction de centres de rétention, de faire donner l’armée, la police et la gendarmerie contre des hommes, des femmes et des enfants affaiblis et non armés.
Voilà qui en dit long sur le degré de collusion des gouvernements du Nord et du Sud dans leur combat contre les peuples, alors que leurs propres ressortissants tentent, eux aussi de fuir le chômage et de gagner au péril de leur vie, la rive Nord de la méditerranée.
Attac Maroc
Les militants d’ATTAC-Maroc condamnent la répression dont sont victimes aujourd’hui, en Afrique, des êtres humains dont le seul crime est de vouloir trouver du travail et vivre dignement.
« Nous les assurons de notre pleine solidarité et de notre vigilance par rapport aux dérives racistes qui se font jour ».
Nous nous indignons devant les violations répétées du droit des personnes à la libre circulation, du droit d’asile, et du droit à la vie et à la protection, contenus dans la déclaration Universelle des Droits de l’Homme ainsi que dans les Conventions internationales.
Nous affirmons notre totale condamnation de l’approche exclusivement sécuritaire du fait migratoire mise en œuvre par les gouvernements du Nord et du Sud dans le cadre du Partenariat euro- méditerranéen ".
Le mouvement ATTAC-Maroc réaffirme que le développement de l’Afrique passe par :
– l’annulation effective et massive de la dette africaine, déjà plusieurs fois remboursée
– l’arrêt immédiat du pillage des ressources africaines par les spéculateurs et les multinationales et la dénonciation de tous les accords bilatéraux et multilatéraux qui l’organisent
– l’arrêt du soutien éhonté dont bénéficient nombre de régimes non démocratiques, corrompus, dictatoriaux, de la part d’une Europe qui se pose en champion de la démocratie
– le respect du droit des peuples à la souveraineté et à la détermination de ses propres politiques et choix économiques.
– L’arrêt du commerce des armes, hautement lucratif pour les industries occidentales, permettant d’entretenir un climat d’insécurité permanente qui, s’il favorise l’ingérence européenne et américaine dans les affaires africaines, plonge les populations dans la peur, le dénuement et l’absence totale d’espoir en une vie digne et décente
– L’affectation des aides au développement à la mise sur pied ou l’extension de services publics, tels que l’éducation, la santé, l’accès à l’eau potable, qui sont les conditions sine qua non d’un décollage économique.
A quelques semaines de la célébration des accords de Barcelone qui prétendaient faire de la méditerranée une mer de paix, de prospérité et de sécurité partagée, les évènements dramatiques de Ceuta et Melilla viennent jeter une lumière crue sur les réalités qui se cachent derrière les beaux discours.
Face aux collusions entre États prédateurs, construisons les solidarités entre les peuples.
Rabat, le 7 octobre 2005
Attac Maroc, attac_rabat@caramail.com
Le rêve européen brisé
Dans leurs déclarations, timides empreintes d’amertume et de regret, aux médias, les Subsahariens, armés d’un courage hors du commun, n’hésitent pas à narrer leur périple de milliers de kilomètres pour fuir la guerre ou la misère en caressant le rêve européen qui se brise souvent sur le grillage électrique de Ceuta et Melilla.
A les voir sur les écrans de télévision, on réalise aussitôt le calvaire qu’ils ont subi et enduré lors de leur périple en espérant effleurer du bout des doigts le rêve européen même s’il est entouré de barbelés hauts de 6 m.
Personne ne quitte sa maison, sa famille, son pays de gaîté de cœur. On est jeté sur les routes de l’exil par les guerres, la famine ou les maladies, trois fléaux qui existent en grande concentration en Afrique.
Aussi est-il normal de voir des jeunes Africains refuser, comme tout être humain doté de l’instinct de survie, de mourir de ces morts atroces qu’on a semées dans leur continent.
Et, paradoxalement, pour échapper à ces morts imposées, pour survivre, ils sont prêts à braver tout, même la mort, du moment qu’ils l’ont choisie. Ces risques, ils les mettront en bandoulière avant d’aller à la conquête du monde. Ils iront sur les pistes et les routes et endureront tous les cauchemars pour vivre leur rêve : une terre clémente, un travail et de la nourriture. Quant aux droits, la liberté et la justice, il y a belle lurette qu’ils ont changé de sens pour ne signifier que le droit, la liberté de vivre sans choisir sa vie ou de choisir sa mort.
Et quand vie et mort en arrivent à se confondre jusqu’Ã se ressembler, jusqu’Ã devenir synonyme, plus aucun fusil plus aucune barrière ni frontières ne pourront arrêter ces vagues d’assoiffés de la vie qui n’arrêtent pas de grossir à mesure que la mort étend son règne.
L’Union européenne a envoyé une mission dans la région pour examiner la situation des frontières maritimes et terrestres qu’empruntent les clandestins et faire le point avec les autorités espagnoles et marocaines.
Elle cherche davantage à gérer l’immigration dans la mesure de l’apport et l’intérêt qu’elle en tirerait que d’aider à trouver des solutions aux fléaux qui sont à la source de ces flux migratoires.