Histoire du Comité de bassin d’emploi, devenu par la suite un : Conseil de développement
On vous cache des choses
On vous cache des choses, on ne veut pas que vous sachiez ce qui se trame au Conseil de développement. Une réunion de cette instance a eu lieu début janvier 2002, avec présence des présidents et animateurs des neuf commissions de travail. Cette réunion s’est passée de façon orageuse. Voici pourquoi.
Depuis le changement de municipalité à Châteaubriant, une entreprise de destruction généralisée a été mise en place : casser tout ce qui a été fait les douze dernières années. Il se passe énormément de « coups en dessous » que l’on ne peut pas révéler. Et d’autres dont on peut parler comme la destruction du Syndicat Mixte du Pays de Châteaubriant que l’on a réduit à être un collecteur d’ordures ménagères, avant d’être bientôt tout-Ã -fait rayé du paysage intercommunal.
Il y a eu aussi la Communauté de Communes du Castelbriantais qui s’est réunie à celle de l’Est Castelbriantais (19 communes), cassant ainsi la démarche de « pays » qui était engagée avec 33 communes. (lire page précédente)
Dans le collimateur
En ce moment c’est le Conseil de développement qui est dans le collimateur. Toute la basse besogne est faite par le secrétaire général de la Communauté de Communes, André RIBERA, qui est l’homme fort de la région. Alain HUNAULT se garde bien d’intervenir seul, il laisse les pleins pouvoirs à A. Ribéra.
Le Conseil de développement est une structure quadripartite : un quart d’élus, un quart de salariés, un quart d’employeurs, un quart d’associatifs. C’est la suite du Comité de Bassin d’Emploi mis en place en 1990 (alors que Xavier Hunault, le père du maire actuel, en refusait la mise en place depuis la loi de janvier 1982.)
Ce qui gêne MM. RIBERA et HUNAULT c’est que ce Conseil de développement est composé de trois-quarts de non-élus, c’est-Ã -dire de gens qui sont des représentants des salariés, des employeurs, des associations et qui ne sont pas forcément à leur botte, qui ne sont pas forcément faciles à museler.
La première offensive a été menée par Georges Garnier, adjoint aux affaires économiques qui a contesté les « méthodes de travail » du Conseil de développement.
La principale offensive est menée par André Ribéra :
1). Il conteste le budget (qu’il juge trop élevé) consacré à l’animation du programme européen Leader (alors que celui-ci a été ajourné, justement pour financement insuffisant)
2). Il conteste la composition du Conseil de développement : il souhaiterait qu’il soit composé au moins de 50 % d’élus (et non pas 25 % comme actuellement).
3). Il souhaite que sur ces 50 % d’élus, il y en ait 60 % qui viennent de la Communauté de Communes du Castelbriantais
On se demande s’il ne s’agit pas d’une préparation d’arguments pour ne pas s’engager dans le co-financement du programme LEADER et priver ainsi le Pays de ce programme de développement. Il est vrai que ce programme européen présente la particularité de s’établir sur le territoire des trois communautés de communes de Châteaubriant, Nozay et Derval. Ces deux dernières ont d’ores et déjà annoncé qu’elles cofinanceraient. Il est vrai aussi que ce programme présente une autre particularité : il doit être géré avec plus de 50% de représentants de la Société Civile réunis au sein d’un groupe d’action local. Cela gêne sans doute ceux qui ne sont pas férus de démocratie participative.
Et A. Ribéra de poursuivre son offensive en souhaitant qu’Ã l’avenir le Conseil de développement devienne un vague Conseil Economique et Social, qui se réunirait une fois par an et qui la bouclerait le reste du temps.
Or ceci est contraire à la démarche engagée depuis le début de l’année 1999, qui a associé 300 personnes à la mise en place de la Charte de Pays, dans la ligne des lois Voynet et Chevènement.
réactions violentes
Cette offensive en règle contre le Conseil de développement et contre la structuration du « Pays » suscite des réactions violentes :
– de la part des industriels qui savent tout ce qu’ils ont à gagner à la constitution du « Pays » et qui craignent que Châteaubriant ne s’isole sur son territoire. Soit dit en passant, les industriels commencent à se plaindre de ne pas avoir d’interlocuteur à la mairie de Châteaubriant : le chargé de mission, Philippe Bonnin, a été prié de ne plus rencontrer les industriels et de rester chez lui en attendant qu’éventuellement on fasse appel à lui pour des missions ponctuelles
– de la part des agriculteurs qui savent aussi ce qu’un programme européen Leader peut leur apporter
– de la part des représentants de la « société civile » c’est-Ã -dire des non-élus,qui craignent qu’on ne déçoive tous ceux qui ont travaillé à la Charte de Pays et qui ont des projets communs pour ce Pays.
– de la part des représentants des deux autres communautés de communes (celle de Nozay et celle de Derval) qui se sentent rejetés par la Communauté de Communes du Castelbriantais (nouvelle mouture, c’est-Ã -dire 19 communes).
De plus, nul n’apprécie la méthode employée : le maire-président Alain Hunault envoie André Ribéra discuter à sa place. Et avec celui-ci, il est impossible de discuter, il dit ce qu’il a à dire puis il ne dit plus rien, il se ferme comme une huître et il attend que le temps passe. Sa parole est un vrai couperet : ça passe ou ça casse, mais on ne discute pas.
Pour faire avancer les choses, le Conseil de développement a décidé qu’une partie de son bureau irait rencontrer les trois Communautés de Communes. Les rendez-vous sont pris avec Nozay et Derval. Mais avec Châteaubriant ça traîne. Cela n’est pas étonnant, c’était déjà la tactique du père : à une demande de réunion qu’il jugeait inopportune, il ne disait pas non, mais il ne disait JAMAIS OUI non plus.
Le président de la Communauté de Communes de Derval a proposé une rencontre des trois présidents des Communautés de Communes, en dehors de toute présence de personnel administratif, et notamment en dehors de la présence d’André Ribéra. Ce serait étonnant que le maire-président de Châteaubriant accepte !
Le périmètre du Pays de Châteaubriant doit être reconnu officiellement le 28 janvier par le préfet de Région. Le clan Hunault fera tout pour que ce périmètre ne soit qu’un trait sans importance sur une feuille de papier. « Il sabotera le Pays par étranglement lent » nous a-t-on dit.
« Ces gens-là se nourrissent du déclin » nous a-t-on dit encore Quand Châteaubriant sera redevenu un pays de « vieux », un pays isolé au nord de la Loire-Atlantique, ils auront alors un fief où ils pourront se faire élire et réélire de génération en génération. Mais toutes les forces vives en seront parties. Ecœurées.
déguisé en technicien
Au delà des tentatives évidentes de déstabiliser le conseil de développement voire vraisemblablement de l’éliminer dans sa forme actuelle, il y a quelque chose d’étonnant : c’est l’attitude d’André Ribéra, qui semble avoir toute latitude pour donner les orientations de la communauté : « on pense que ... », des affirmations péremptoires qui traduisent sans doute une grande liberté d’action. Il ne se conduit pas en technicien, embauché et payé pour conseiller les élus, mais en décideur. Le seul élu présent aux réunions du Conseil de développement (Georges Garnier) ne fait que suivre les propos du « Directeur président Général » de la Communauté de communes qui n’est pourtant qu’un fonctionnaire qu’aucune élection n’a désigné ni ne sanctionnera. Va-t-on lui laisser faire la pluie et le beau temps ? Les élus des communes vont-ils accepter cette façon de se faire manipuler, et d’ailleurs dans leurs communes verraient-ils d’un très bon Å“il que le secrétaire de leur mairie se mette à définir et à présenter aux concitoyens la politique de leur commune ? Les techniciens des autres institutions vont-ils accepter longtemps de travailler avec un politique déguisé en technicien. ?