(écrit le 16 juin 2001)
Une bévue, vraiment ?
La Mée a déjà eu l’occasion d’expliquer comment le groupe minoritaire au Conseil Municipal de Châteaubriant n’est pas tenu au courant des invitations officielles adressées à la mairie. Le dernier exemple concerne les cérémonies du 20e anniversaire du jumelage avec Radevormwald.
Le 6 juin 2001, Martine Buron, au nom du groupe « Avec Vous, une volonté pour Châteaubriant » écrit au maire Alain Hunault :
« Le départ de la délégation officielle de la ville de Châteaubriant pour notre commune jumelée de Radevormwald, à l’occasion du 20e anniversaire du jumelage, approche - et notre groupe n’a à ce jour, reçu aucune invitation ni information sur ce déplacement. Nous en concluons avec beaucoup de regret que vous-même et votre équipe considérez cette manifestation dans un esprit partisan. C’est la première fois depuis vingt ans qu’une délégation, dans un sens ou dans l’autre, entre Châteaubriant et Radevormwald, n’aura pas présenté un caractère pluraliste. Vous l’ignorez peut-être, mais nos amis allemands, (qui dans un système différent du nôtre respectent la pluralité politique dans l’attribution des postes d’ » adjoint " ou représentant du maire), ont toujours veillé également à la pluralité de représentation dans la composition des délégations officielles se déplaçant à Châteaubriant.
La municipalité de Châteaubriant, sous l’égide de M. Xavier Hunault, a fait de même à partir de 1983 - et j’ai été à l’époque amenée, en tant qu’élue minoritaire, à participer à un déplacement à Radevormwald.
Pour ma part, entre 1989 et 2001, j’ai toujours veillé à ce que le groupe minoritaire soit associé à toutes les manifestations liées à notre vieille amitié avec Radevormwald. (...)
Un jumelage vivant repose sur l’établissement d’échanges et de liens d’amitié entre toutes les catégories de population, et entre toutes les opinions. C’est ainsi que s’enrichit la connaissance réciproque des modes de vie et des problèmes de société, et que peut se construire au fil du temps une véritable citoyenneté européenne.
Nous regrettons donc profondément d’être tenus à l’écart de cette nouvelle occasion de rencontre, et nous tenons à le faire savoir aux habitants de Châteaubriant.
Bien entendu, nous ferons part des raisons de notre absence à nos amis de Radevormwald, ainsi qu’au comité castelbriantais des échanges franco-allemands.
Espérant qu’Ã l’avenir les rencontres avec nos communes jumelées se dérouleront dans un esprit d’ouverture et de convivialité, nous vous prions de croire, monsieur le Maire, à l’expression de nos salutations distinguées. "
Le courrier va vite
Le courrier va vite à Châteaubriant : le communiqué a été déposé à 17 heures à la presse locale, et le maire, transmettait à la presse sa réponse dès 19 heures : « j’apprends que vous avez déposé à la presse copie d’une lettre qui me serait destinée » et il dit que « tout membre d’opposition est invité à se joindre à la délégation qui part de Châteaubriant » . Ce culot n’a pas manqué de stupéfier le groupe d’opposition qui, sous la signature de Danièle Catala a répondu :
« Votre proposition de dernière minute ne révèle aucune intention sincère de votre part et exprime davantage une bévue corrigée qu’une démarche pluraliste spontanée ». Le groupe d’opposition signale qu’il n’a jamais été informé « du calendrier des manifestations pas plus que des modalités d’organisation » et rappelle quelques principes de base :
" Dans le cadre de commémorations officielles, il appartient au Maire de constituer sa délégation et de choisir les élus, les représentants des associations et les partenaires économiques qui représentent le plus fidèlement les Castelbriantais. En consultant les archives relatives aux jumelages, l’adjointe aux affaires internationales et vous-même auriez pu prendre connaissance des usages en matière d’organisation des délégations officielles, car le passé peut inspirer le présent.
Nous souhaitons que la représentation de la minorité, elle aussi expression des suffrages des castelbriantais, soit respectée dans l’avenir "
Souhaitons ...
(NDLR : il avait été prévu que, pour ce 20e anniversaire, des syndicalistes feraient partie de la délégation. Ils n’ont pas été invités non plus, le maire ayant déclaré, paraît-il, qu’ils ne sont pas représentatifs de son électorat, et qu’il valait mieux faire appel à des commerçants, à personnes du Rotary ou de la Société des Courses. Ben voyons !)
Ecrit le 20 juin 2001 :
Vingtième anniversaire
Vingtième anniversaire du Jumelage Châteaubriant-Radevormwald. La délégation officielle comportait des membres de l’actuel Conseil Municipal (tous de la liste Hunault) et des anciens conseillers (ceux d’avant 1989).
Les acteurs de l’époque n’étaient pas là : Xavier Hunault, souffrant paraît-il, n’a pas fait le déplacement. Du côté allemand, Heino Janssen, qui était le maire, SPD, de Radevormwald à l’époque du lancement du jumelage, a préféré quitter sa ville plutôt que d’accueillir le nouveau maire Alain Hunault à qui il reproche de n’avoir invité aucun membre de l’actuelle minorité. Un certain nombre de conseillers municipaux de Radevormwald ont, eux aussi, boudé : les trois premiers rangs étaient vides, ça faisait bel effet.
Pas eux !
« Vous allez être nombreux ? » demande un membre du personnel de l’hôpital à un(e) conseiller(e) municipal(e) majoritaire qui répond « une vingtaine » . « Une vingtaine sur 33 ? » réinterroge la première personne. « Non, sur 27, les autres on ne les a pas invités ». CQFD .
La délégation comptait en outre plus de 80 personnes qui participent à titre associatif ou privé aux échanges avec Radewormvald, et environ 25 enfants d’une classe de l’école de Béré (et 11 enfants d’une école de Combrée)
Pas représentée
Y avait-il des représentants de l’harmonie municipale ? Non, pas officiellement, si l’on en croit le communiqué laconique et sibyllin qui nous a été remis : « le bureau de l’harmonie municipale et batterie-fanfare précise que lors des cérémonies du 20e anniversaire du jumelage de Châteaubriant-Radevormwald, aucune personne n’a été mandatée pour représenter l’association. L’association rentrait de Radevormwald où elle venait, avec ses homologues allemands, de fêter cet anniversaire durant le week-end de l’Ascension »
Graviers
M. Laurent, adjoint municipal aux travaux et à la proximité, a eu la « bonne » idée de demander à un castelbriantais, de faire un solo de trompette, après la prestation de la fanfare des pompiers de Radevormwald, formation de haut niveau puisqu’elle est classée première en Allemagne. Mais au fur et à mesure que la trompette égrenait ses notes, le nez des Français s’allongeait, proportionnellement au nombre de couacs. A la fin de cette prestation surprise et désolante, M. Geisenberg a gentiment remercié, disant que s’il y avait eu quelques « graviers » cela était sans doute dû à la longueur de la route entre Châteaubriant et Radevormwald......
Exhibition
Lors d’une soirée amicale, deux conseillers municipaux (dont un adjoint) se sont exhibés de façon excessive, sur un plateau de danse, provoquant, là aussi, la honte de la délégation française ......
Cercle ouvert
La visite de la ville, organisée pour la délégation française, s’est attardée sur le centre de loisirs aquatiques, sur l’ensemble théâtre-Bibliothèque-médiathèque, et sur la « Maison des Partis » où les élus CDU, SPD, Verts, disposent d’une salle de réunion et voisinent cordialement. Sur la « Place des Serruriers » la sculpture en bronze intitulée « Le Cercle des hommes », inaugurée pour le 10e anniversaire, présente un cercle demeuré ouvert où les personnages regardent tous dans la même direction.
Parc
Symbole architectural de Radevormwald, le « Gartenhaus » (pavillon de jardin datant de 1772), trône en plein cœur de la ville dans un magnifique parc fleuri de rhododendrons. Près de lui a été planté un lampadaire portant la plaque symbolique « Parc de Châteaubriant »
Le Dr Korsten et Alain Hunault ont appelé au renforcement des liens entre les peuples et à faire vivre encore et toujours plus le jumelage et l’amitié entre les habitants des deux villes.
Lu dans la presse
Voici, ci-dessous, la traduction d’un entrefilet paru dans la presse de Radevormwald.
" Alain Hunault vient. Martine Buron non. En raison d’embrouilles diplomatiques. Autre pays, autres moeurs. On doit l’accepter, même si c’est difficile
Au pays de la Révolution Française, les fossés entre les partis sont si profonds qu’on ne communique plus avec l’autre, même lorsqu’on fête le 20e anniversaire du jumelage. On doit en tenir compte et donc renoncer à la venue de Martine Buron. Espérons qu’il restera tout de même de bons échanges entre les groupes allemands et français. « (NDLR : quand Martine Buron est devenue maire en 1989, elle s’est efforcée constamment de combler les » fossés si profonds « qui existaient du temps de Xavier Hunault. Maintenant que son fils a chassé celle qui était à ses yeux » l’usurpatrice « , il a de nouveau creusé des fossés pour en faire des abîmes). » On doit l’accepter, même si c’est difficile " comme disent nos correspondants de Radevormwald).
RADEVORMWALD c’est 25 000 habitants dont 12 000 vivent en centre ville. Les autres habitent dans différentes banlieues et villages dont 7000 personnes dans les quartiers ouvriers situés en bordure du fleuve La Wupper. Trois entreprises de textile spécialisées dans la filature de la laine (qui employèrent jusqu’Ã 3000 personnes) faisaient la richesse de la vallée et la renommée de Radevormwald et du Pays de Berg. Après la chute du mur de Berlin, la concurrence asiatique a scellé le sort de ces usines dont la plus célèbre Wûlfing et Sohn.
Comme Châteaubriant, Radevormwald est fière de son passé. Les friches industrielles reprennent vie, il y a maintenant des petits commerces et des supermarchés qui s’installent, des galeries d’art, ateliers artisanaux et aussi le Musée du textile.
Radevormwald est située dans une région magnifique, au milieu des bois et des collines et au bord de la Wupper qui serpente majestueusement au fond de la vallée.
Ecrit le 11 octobre 2006