Ecrit le 19 septembre 2007
Dommages à Guy Môquet, pauvre France
« Vous allez encore raconter des méchancetés ? » dit le Sous-préfet à La Mée. Ces méchancetés ne sont-elles pas plutôt des vérités ?
Donc, ce 19 septembre 2007, l’hélicoptère de Môssieur Sarkozy s’est posé sur le terrain de Sports de Soudan. Il aurait pu le faire au stade à côté du Lycée Guy Môquet de Châteaubriant, mais bon ...
Il y avait en réalité deux hélicoptères. Un transportant le Grand Homme, et l’autre non. Un leurre quoi, pour tromper l’ennemi
Puis Môssieur Sarkozy s’est dirigé vers la Carrière. Il y avait du monde. Des cars navettes avaient assuré le transport entre le château et la Sablière où furent assassinés les 27 patriotes. Dans les cars il régnait une atmosphère « patriotique » à l’aller et émue au départ. « Voilà l’homme qui travaille pour la France » dit un homme, tandis qu’une femme, les larmes aux yeux, demande à ses voisines : « vous l’avez touché ? ». Comme dans l’Evangile : « laissez-moi toucher son vêtement et je serai guérie » ... Quand la ferveur populaire tourne à la sarkolâtrie, ne sommes nous pas prêts à accepter une dictature ? Pauvre France.
Il y avait du monde, c’est certain. A la mairie, par une note de service, le personnel avait eu l’autorisation de s’absenter. Mais dans une usine de Soudan, le personnel avait été prié de venir une heure plus vite, pour ne pas être affecté par les barrages de route.
Parmi les personnalités présentes : l’ancien maire (père du maire actuel), le maire de Nantes, Simone Robert (fermière à La Sablière lors de l’assassinat) et ... François régis Hutin PDG de Ouest-France. Mais Odette Nilès, présidente de l’amicale Châteaubriant-Voves n’avait pas été invitée. Le président oublie que la Carrière est un lieu privé et non un lieu public qu’il peut annexer pour sa propre gloire.
Les routes étaient barrées aux approches de la Sablière. Si cela avait été pour une manifestation syndicale, il y aurait sûrement eu des râleurs. Mais le président est sacré, ce qu’il commande est juste .... !
Il y avait du monde, c’est certain. A la mairie, par une note de service, le personnel avait eu l’autorisation de s’absenter. Mais dans une usine de Soudan, le personnel avait été prié de venir une heure plus vite, pour ne pas être affecté par les barrages de route.
Parmi les personnalités présentes : l’ancien maire (père du maire actuel), le maire de Nantes, Simone Robert (fermière à La Sablière lors de l’assassinat) et ... François régis Hutin PDG de Ouest-France. Un responsable d’Anciens Combattants qui s’approche du petit carré des personnalités est prié de retourner derrière la barrière. Heureusement, il résiste ....
Odette Nilès, présidente de l’amicale Châteaubriant-Voves n’avait pas été invitée. Le président oublie que la Carrière est un lieu privé ; et non un lieu public qu’il peut annexer pour sa propre gloire.
Les routes étaient barrées aux approches de la Sablière. Si cela avait été pour une manifestation syndicale, il y aurait sûrement eu des râleurs. Mais le président est sacré, ce qu’il commande est juste .... !
Aux abords de la Carrière des Fusillés, les haies du champ d’en face avaient été abattues : repousseront-elles ? A l’entrée du chemin menant au Monument, chacun devait ouvrir son sac. Une dame a dû montrer sa carte de diabétique pour justifier les médicaments qu’il contenait.
Le musée de la Sablière et même le domicile de la gardienne, avaient été fouillés de fond en comble par le service de déminage, un chien reniflant partout dans les pièces, les tiroirs et les armoires. La vieille cabane en planches et le hangar en tôle qui se trouvent près de la maison d’entrée avaient été masqués de sapins en pots. Fallait-il cacher la réalité au président ?
Il faisait beau. Certains spectateurs avaient apporté un siège pliant, d’autres portaient un canotier. Des prévoyants s’étaient munis d’un casse-croûte. Une femme tricotait .... Tout le monde était massé derrière des ganivelles soigneusement fixées les unes aux autres, derrière une double chaîne et un cordon d’agents de ville et de gendarmes, placés à 3 m les uns des autres, à 2 m devant les barrières. Des gardes du corps du président, de haute taille, reconnaissables à leurs lunettes noires, scrutaient et surveillaient la foule. Derrière le monument de la Sablière, sur la butte, patrouillaient des hommes avec des chiens. Le musée de la Résistance était fermé et les services de sécurité en avaient la clef. Des fois que le président aurait eu envie de faire pipi...
150 porte-drapeaux (dont quelques femmes) avaient fait le déplacement de Nantes et de la région castelbriantaise. Sous le soleil ardent, ils fatiguaient, tentaient d’éviter la brûlure du soleil en cherchant de l’ombre sous les plis des oriflammes. Un porte-drapeau s’est trouvé mal... Les autres étaient là pour la décoration car le président n’a pas eu de regard pour eux, Certains commençaient à s’impatienter car le président tardait (27 minutes de retard).
Enfin « il » arrive. Le maire Hunault et le député Hunault se dépêchent de prendre place. Un petit nombre de photographes officiels étaient seuls autorisés à approcher le président. Sonnerie aux morts, dépôt de la gerbe, Chant des Partisans. Cinq minutes, c’est fini. Sans un regard pour les deux jeunes, petit-fils de déportés, qui l’ont aidé à déposer la gerbe au pied du monument, le président s’en va saluer le petit carré des Parlementaires et
Xavier Hunault et François régis Hutin. Puis il longe les barrières sous les applaudissements de la foule tandis que des mains se tendent pour le toucher. Sept minutes de bain de foule et il part.
Mais les barrières sont encore en place. La foule est canalisée. LÃ , un bouchon : c’est le maire Alain Hunault qui bloque l’écoulement de la foule en serrant les mains des uns et des autres. « Merci M. le Maire, c’était bien ». La populace a toujours aimé le cirque, quelle qu’en soit la couleur.... Il restait à prendre les cars et les voitures, cependant que la gendarmerie bloquait la circulation sur la route de Laval...
B.Poiraud.
Journée du 19 septembre : voilà ce qu’en dit l’agence france presse :
Courrier des lecteurs
Un premier lecteur : « Après une sin-gerie d’hommage devant le monument, notre président de la République, dans un lieu réservé à la mémoire, au recueillement, s’est livré à un serrage de paluches et d’embrassades dans la foule scandant ses mérites. décidemment Claude François est battu ! A quand les »Sarkosettes« et les danses sur les pierres tombales des morts de la déportation et de la barbarie nazie ? »
Un second lecteur : " Sarkozy aura passé moins de temps dans la carrière que les 27 otages en auront mis pour être fusillés.
Il aurait quand même pu faire le tour de la Carrière pour découvrir le visage des fusillés plaqués sur les stèles. Mais non ne rien partager avec les autres. Tout pour moi, moi devant, toujours moâ !
Pour le reste, quoi exprimer en réponse à cette gesticulation récupératrice malsaine : bien des gens ignoraient qu’ils foulaient le lieu d’un massacre ! C’est qu’il n’y avait plus de sang mais je suis persuadé que la terre de la Carrière le retient encore.
Le sachant peut-être que cette foule aurait été plus digne ? ! Le comportement de certain(e)s frisait l’hystérie....cette dame bien mise me bousculant pour approcher son idole...
Et les conversations d’avant l’arrivée du Grand Homme : la reprise en boucle des commentaires des articles de la presse people mais pas un mot sur la cérémonie, pas un mot sur l’évènement tragique du 22 octobre 41.
Je me souviens des images d’un film (Le Chagrin et la Pitié) montrant à Paris le rapport entre pétain et la foule fanatisée .. ...c’était au printemps 44.... raccourci facile ? ! Hier soir, j’y pensais encore et ce soir aussi.
Je sais, je suis dur mais j’avoue être écœuré par ce cirque médiatique effréné. Il va falloir acheter des allumettes pour que les gens se les posent sur les paupières afin qu’ils gardent les yeux ouverts.
J’espère que la cérémonie
du 21 octobre 2007
lavera cet affront infligé à la dignité des 27
Fonction publique : Tucoz, tucoz !
Bientôt 5 mois que le président est président : un vrai candidat en campagne électorale. L’homme qui lui fait ses discours a du style et du souffle ... mais le souffle c’est du vent. Et sous la pommade des belles formules se cachent des menaces à peine voilées. Et des conceptions irréalistes. Le dernier discours de Sarkozy, au sujet de la Fonction Publique, en est un bon exemple
Ecrit le 3 octobre 2007
Qu’est-ce qu’une photo-souvenir ?
réponse
Le 19 septembre, jour de la venue de Sarkozy à Châteaubriant, le député Ducoin est allé chercher la gerbe commandée au fleuriste de la Place de la Motte. Même qu’il a fait prendre en photo : lui, sa secrétaire, la fleuriste et la gerbe. Il pourra écrire dessus : je-suis-l’homme-qui-porta-la-gerbe-que-le-président déposa. Un titre de gloire évidemment !
Ecrit le 14 octobre 2007
Une larme pour brouiller la vue
« Il s’agit aujourd’hui de sortir de 1945, et de défaire méthodiquement le programme du Conseil national de la Résistance ! »
Ce CNR qui a fait :
« la création des caisses de sécurité sociale, le statut de la fonction publique, l’importance du secteur public productif et la consécration des grandes entreprises françaises qui viennent d’être nationalisées, le conventionnement du marché du travail, la représentativité syndicale, les régimes complémentaires de retraite, etc. »
il s’agit de
« un modèle usé, devenu inadapté », qu’il faut abandonner pour faire « place à une nouvelle génération d’entrepreneurs politiques et sociaux » « . désavouer les pères fondateurs n’est pas un problème qu’en psychanalyse ».
Qui dit cela ?
C’est Denis Kessler, un des pontes du Medef
Ainsi les choses sont claires.
On sait où nous mène Sarkozy.
Lisez, lisez, faites savoir !
Dans une semaine nous évoquerons Guy Môquet.
Une larme pour brouiller la vue et laisser passer les saloperies.
B.Poiraud