Les jeunes de moins de 25 ans : at home !
Ecrit le 28 septembre 2005 :
Allemagne : le libéralisme n’a pas la cote
Après le vote « de classe » qui a donné la victoire au NON lors du référendum du 29 mai (Traité constitutionnel européen), les élections législatives allemandes du 18 septembre 2005 sonnent comme un nouvel avertissement aux oreilles de ceux qui, de gauche comme de droite, sont tentés de n’écouter que les sirènes du libéralisme et de la déréglementation.
G ôôô che ?
A Gauche ? Gerhard Schröder est-il de gauche ? Il n’y a sans doute que quelques personnalités « socialistes » comme Jean-Marc Ayrault (député-maire de Nantes) et Dominique Strauss-Kahn, Pierre Moscivici and Co, pour le croire et pour regretter qu’un parti, plus à gauche, ait fait 8.7 %.
A Gauche Gerhard Schröder ? Allons donc ! En paroles peut-être ? Non, même pas en paroles ! sa dérive libérale, avec ses alliés Verts n’a eu de cesse de dénigrer l’État providence, et de pousser à la sanction des chômeurs.
C’est qu’ils sont coupables les chômeurs, coupables d’avoir mis l’entreprise en péril, du temps où ils travaillaient, coupables de mettre la société en péril, puisqu’ils ne travaillent plus. D’où la réduction de 32 à 12 mois de la période de chômage protégé... qui n’a même pas réussi à inverser la courbe du chômage en Allemagne ! Car ce qui manque, ce ne sont pas les financements, c’est l’emploi !
Kirchhof
A Droite ? et surtout pendant les 15 derniers jours, la Droite, sûre de son triomphe, a accentué la « libéralisation » de son discours par la voix de l’ultralibéral Paul Kirchhof, promettant un taux d’impôt unique à 25 % quels que soient les revenus, et annonçant la suppression d’avantages fiscaux accordés aux travailleurs de nuit et du week-end.
Le professeur de droit pénal et de droit fiscal, qui voulait imposer de la même manière le président de banque et la femme qui fait le ménage dans son bureau, a été renvoyé à ses chères études. L’homme qu’Angela Merkel qualifiait de « visionnaire » n’a pas vu venir la révolte électorale des sans grade. .
Linkspartei
Les électeurs libéraux ont préféré l’original à la copie et renforcé l’audience du Parti libéral-démocrate (FDP), pendant qu’une partie de l’électorat traditionnel de la gauche a rejoint le « Linkspartei » (Parti de gauche) formé par les anciens communistes est-allemands et par le dissident socialiste Oskar Lafontaine. Ce Linkspartei a fait 25 % dans les anciens länder (régions) de l’Est, et 4,9 % à l’Ouest.
Certains dirigeants de la CDU-CSU s’en sont inquiétés, mais trop tard : leur parti s’est éloigné du monde du travail. Les salariés et les chômeurs, qui avaient toutes les raisons d’être effrayés par les projets libéraux de la Droite, n’ont pas voulu lui donner les coudées franches et ont sanctionné, de même, le parti de G. Schröder.
En crise, la région industrielle de la Ruhr, la plus peuplée d’Allemagne, naguère bastion ouvrier social-démocrate, a donné 40 % des voix au SPD, 7,6 % à son allié les Verts, et 5 % au Linkspartei, soit au total quatre points d’avance sur le camp des conservateurs et des libéraux.
Plus les électeurs sont jeunes et moins ils ont choisi le parti de Mme Merkel : « La CDU-CSU se taille plus de succès chez les électeurs âgés que chez les plus jeunes. Elle ne reste le premier parti d’Allemagne que chez les plus de 60 ans. Dans tous les autres groupes d’âge, le SPD se situe devant elle » , constate le Forschungsgruppe Wahlen.
Le Parti de gauche Linkspartei a rassemblé un quart des chômeurs environ et est devenu le deuxième parti des sans-emploi, après le SPD et devant la CDU.
Malgré son recul, le SPD est resté en tête chez les chômeurs, les ouvriers, les employés et des jeunes en apprentissage. Le thème de la justice sociale mobilise encore ces électeurs qui ont choisi le vote utile (SPD) et n’ont pas osé aller jusqu’Ã donner une majorité au Linkspartei. Dommage.
B.Poiraud
Les chiffres :
– CDU (Droite) : 35,2 %
– SPD (social-démocrate) :34,3 %
– Libéraux (droite) : 9,8 %
– Linkspartei (gauche) : 8,7 %
– Verts : 8,1 %
– Divers : 3,9 %
Note : Le vote des 219 000 électeurs de Dresde a eu lieu le 2 octobre 2005, il avait été différé en raison du décès d’une candidate. Le candidat de la CDU, est arrivé nettement en tête, avec environ 37% des suffrages contre 32% pour la candidate du SPD.
Avec ce siège supplémentaire, le parti de A.Merkel compte désormais 226 élus dans la nouvelle chambre basse du parlement fédéral. Le SPD de G. Schröder reste lui à 222 députés. Cette marge légèrement accrue pourrait renforcer la position des conservateurs dans leurs discussions exploratoires avec le SPD pour former une alliance de gouvernement. La représentation des autres partis reste inchangée : 61 députés pour le Linkspartei, 54 pour les Libéraux (FDP) et 51 pour les Verts.
Ecrit le 3 novembre 2005 :
67 ans, chouette !
Selon le journal Investir du 29 octobre, « Les membres de la coalition CDU-CSU et SPD, en Allemagne, se seraient mis d’accord pour retarder de deux ans l’âge du départ à la retraite. D’ici à 2035, les Allemands devraient patienter jusqu’Ã l’âge de 67 ans pour bénéficier d’une retraite à taux plein, contre 65 aujourd’hui ».
En Allemagne, les jeunes chômeurs de moins de 25 ans ont priés de retourner chez Papa-Maman
Selon l’Humanité du 17 février, les moins de vingt-cinq ans en chômage de longue durée se voient supprimer l’aide de l’État au prétexte qu’ils peuvent habiter chez leurs parents.
Dans un projet de loi annoncé le 13 février, Franz Müntefering, vice-chancelier allemand et ministre SPD du Travail et des Affaires sociales, propose que les Allemands de moins de vingt-cinq ans qui n’ont ni travail, ni contrat d’apprentissage ne reçoivent plus d’allocation logement de la part de l’État pour les aider à payer leur loyer.
En clair : les jeunes bénéficiaires de l’allocation de chômage longue durée ne pourront plus prétendre à leur propre appartement et devront retourner au foyer familial.
L’État entend ainsi transférer les charges du soutien aux jeunes chômeurs sur les familles, pénalisant parents et enfants. Seuls les « cas sociaux sérieux », toxicomanes et jeunes victimes de violences dans leur famille, verront leur droit au libre choix du domicile préservé.
Sachant qu’en Allemagne, pour les nouvelles embauches, la protection contre les licenciements ne débute qu’après une période d’essai de vingt-quatre mois - selon un singulier parallèle avec le fameux CPE français -, une précarisation encore plus massive des jeunes est à l’ordre du jour.
Par ailleurs les jeunes de moins de vingt-cinq ans ont vu leur indemnité de chômage de longue durée - réduite à ... 276 euros (contre 341 auparavant).
Ecrit le 9 mai 2007
Augmentations de salaires en Allemagne
Depuis le 12 mars des négociations sur les salaires étaient engagées en Allemagne. Le syndicat IG Metall réclamait une augmentation de 6,5% des rémunérations pour les 3,4 millions de salariés de la branche, le patronat proposait 2,5% et une prime conjoncturelle de 0,5%.
Faute d’accord, des grèves d’avertissement ont débuté le 30 avril. Près de 475.000 salariés ont débrayé parallèlement partout en Allemagne sur environ 1.100 sites pour faire pression sur le patronat.
Après plusieurs années de modération salariale, les ouvriers jugent légitime de profiter des bénéfices juteux engrangés par les groupes industriels alors que la première économie de la zone euro est en pleine phase de relance.
Finalement les métallos allemands ont obtenu une augmentation de 4,1 % à partir de juin et une prime de 400 € pour mai. Augmentations justifiées : la relance actuelle de l’économie allemande est en partie liée à la modération salariale consentie dans le passé par les salariés.
La CES réclame une priorité au social
Les 6 et le 7 mai 2007, le secrétaire général de la Confédération européenne des syndicats (CES) participera à Dresde à une réunion du G8 des pays industrialisés. La délégation syndicale, dirigée par la Commission syndicale incitera vivement les ministres du G8 à donner la priorité à la dimension sociale de la mondialisation, en mettant en particulier l’accent sur de meilleurs emplois, de meilleure qualité, une plus forte protection sociale dans les pays en développement et émergents, et la responsabilité sociale des entreprises.
« Les bienfaits de la mondialisation dans les pays industrialisés ont augmenté de manière disproportionnée pour les familles les plus riches, tandis que la majorité des familles au travail n’en bénéficient pas. » .
La CES s’inquiète aussi des capitaux à risque et les fonds de placement, qui contrôlent une part croissante de l’industrie dans le monde.
Allemagne : travail des enfants - Des facteurs en culottes courtes
Allemagne :des magasins ouverts la nuit