Ecrit le 11 janvier 2012
La mauvaise confiance des banques
Le 21 décembre 2011, la Banque centrale européenne (BCE) a accordé le plus gros prêt de son histoire aux banques. Au total, 523 banques ont emprunté à la BCE 489 milliards d’euros à un taux voisin de 1%, sans limite de montant, à un jour, une semaine, un mois, trois mois, six mois, un an et trois ans.
Il s’agit là d’un soutien exceptionnel de la BCE, officiellement justifié par la nécessité d’aider les banques à faire face à leurs prochaines échéances de remboursement et tenter de ramener la confiance dans le secteur.
Les avoirs dont disposent les établissements financiers européens ont été dopés par cette ligne de prêt de 489 milliards mise à leur disposition. C’est pourquoi les dépôts au jour le jour des banques commerciales auprès de la Banque centrale européenne (BCE) ont atteint le record de 455 milliards d’euros, (selon les statistiques publiées le 6 janvier 2012), signe que les acteurs du secteur bancaire privilégient toujours la sécurité (= placer leurs liquidités auprès de la BCE, même si ce n’est qu’avec un intérêt de 0,25 %) plutôt que de prêter à d’autres banques ou à leurs clients
Du coup le gouvernement de la Banque de France, Christian Noyer, est intervenu, appelant les banques françaises à se « bouger » sur le crédit aux entreprises et aux particuliers. « C’est pour cela qu’on leur prête de l’argent, qu’on leur prête à de très bonnes conditions et qu’on leur garantit ça sur plusieurs années ».
Les banques avaient déjà été secourues sans contrepartie par les États et les banques centrales en 2008 : 2009, au début de la crise des subprimes. résultat : une fois que leur situation s’est améliorée, elles ont recommencé à spéculer contre les dettes publiques (Grèce et Irlande en particulier) et à distribuer des dividendes à leurs actionnaires, et des primes exorbitantes à leurs dirigeants et traders. Le même scénario va-t-il se reproduire ? Si c’était le cas, ces cadeaux aux banques annonceraient encore plus de rigueur pour les peuples. Il faut sortir l’Europe du cercle destructeur de l’austérité généralisée, inefficace et injuste
Ecrit le 20 mars 2019
Pas de miracle
Attention, les miracles ça n’existe pas. Des taux jusqu’à 10 % de rendement par an, voilà qui a de quoi attirer l’Å“il. De fait, de nombreux Français ont été trompés par des soi-disant livrets bancaires offrant 10 à 15 fois plus que n’importe quel livret sur le marché. Une escroquerie bien rodée au sujet de laquelle l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) a récemment alerté les internautes.
Le phénomène existe depuis plusieurs années et a causé de grosses pertes financières à de nombreux internautes tombés dans le piège. Mais de nouvelles propositions apparaissent et grâce à une publicité offensive font davantage de victimes. Les méthodes peuvent varier, mais l’internaute est souvent appâté par une publicité en ligne puis joint au téléphone par un « conseiller » qui lui demande de virer son argent sur un compte bancaire (généralement situé à l’étranger) pour alimenter le « livret ». Il est alors déjà trop tard et le « conseiller » aura disparu dès que l’investisseur voudra récupérer son épargne.
Si vous avez été victime d’une offre frauduleuse, déposez une plainte dans les meilleurs délais (https://www.pre-plainte-en-ligne.gouv.fr). Contactez INFO ESCROQUERIES au 0 805 805 817 (service et appel gratuits du lundi au vendredi de 9h à 18h30) et effectuez un signalement sur
voir le site signalement.gouv.fr
Ecrit le 27 mars 2019
TAEG : recul
Le taux annuel effectif global (TAEG) est l’indicateur qui permet à l’emprunteur de connaître le coût total de son crédit, intérêts et frais imposés par la banque compris. Relevant le caractère « trompeur » du coût du crédit présenté en France, l’Union européenne a clarifié le champ ainsi que les modalités de calcul du TAEG dès 1998. Il aura pourtant fallu attendre l’ordonnance n°2016-351 pour que le Gouvernement permette enfin aux con-sommateurs de bénéficier d’un TAEG fiable.
Pour autant, les litiges sont nombreux : les principales négligences commises par les banques portent sur des frais obligatoires non intégrés ou sur une base annuelle de référence erronée (année de 360 jours en lieu et place de l’année civile).
Imaginons que vous empruntez une somme de 300 000 € au taux de 3 % par an, l’intérêt journalier sera :
Année lombarde : 300 000x3 %/360 jours = 25 €
Année civile : 300 000x3%/365 jours
= 24,66 €
L’écart est faible, 0,34 €/jour, mais cela fait 124,10 € par an, et 2482 € pour un emprunt sur 20 ans. Ce mode de calcul n’est pas avantageux pour les emprunteurs.
Mais le gouvernement a présenté ces derniers jours un projet d’ordonnance prévoyant que la sanction infligée aux banques en cas d’erreur ou d’absence du taux annuel effectif global (TAEG) soit désormais proportionnée au préjudice subi par l’emprunteur et plafonnée à 30% des intérêts totaux dus par le client.
Les associations AFOC, CLCV, Familles Rurales, UFC-Que Choisir et UNAF en appellent au président de la République pour qu’il préserve un cadre juridique garant d’une saine concurrence et protecteur des emprunteurs. Ce dernier impose le maintien de sanctions dissuasives garantissant l’effectivité de la législation relative à l’information des consommateurs, notamment en matière de TAEG.
Prêt garanti par l’Etat et banques (cartes bancaires, prêts...)
Face à la crise financière liée au coronavirus, le Gouvernement français a mis en place un dispositif d’aide et de garanties pour permettre aux entreprises de bénéficier d’un soutien financier. La création d’un prêt garanti par l’Etat a donc vu le jour et est ouvert à toutes les entreprises jusqu’au 31 décembre 2021. Il est disponible pour toutes les entreprises, partout sur le territoire et quelles que soient leur taille ou leur forme juridique. Ce prêt garanti par l’Etat devrait être prolongé pour la période de janvier à juin 2022. La Commission Européenne doit rendre son jugement pour valider ou non cette décision.
La création de ce prêt garanti par l’État intervient donc dans la politique du Gouvernement d’aider les entreprises qui auraient pu avoir des difficultés à cause de la crise du Covid. Les banques, dont l’activité principale est la collecte de dépôts, la distribution de crédits ou encore la gestion de moyens de paiement comme les cartes bancairesse sont ainsi engagées à distribuer à prix coûtant les différents prêts garantis par l’État afin de soulager la trésorerie des entreprises et des professionnels. Il est important de distinguer les cartes de crédit du reste des cartes de paiement. La carte de crédit permet de payer à partir du prêt auquel elle est liée, un prêt que doit évidemment rembourser le consommateur.
Rappelons que Que Choisir tient une permanence le mardi matin, salle E.Bréant à Châteaubriant